Après le séisme, des maisons fissurées et des habitants relogés

Après une secousse de magnitude entre 5,3 et 5,8, deux répliques ont été enregistrées samedi matin (magnitude 5 et 3,7). (Photo, AFP)
Après une secousse de magnitude entre 5,3 et 5,8, deux répliques ont été enregistrées samedi matin (magnitude 5 et 3,7). (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 17 juin 2023

Après le séisme, des maisons fissurées et des habitants relogés

  • Après une secousse de magnitude entre 5,3 et 5,8, deux répliques ont été enregistrées samedi matin (magnitude 5 et 3,7), selon le Bureau central sismologique français, ajoutant à la crainte des habitants du secteur touché
  • Des dizaines de maisons ont été décrétées « inhabitables» par les pompiers

BORDEAUX: Maisons fissurées, églises endommagées, habitants à reloger: l'heure est au recensement des dégâts samedi dans l'est de la Charente-Maritime et le sud des Deux-Sèvres, à l'épicentre d'un "très fort" séisme ressenti vendredi de Rennes à Bordeaux sans faire de victime.

Après une secousse de magnitude entre 5,3 et 5,8, deux répliques ont été enregistrées samedi matin (magnitude 5 et 3,7), selon le Bureau central sismologique français, ajoutant à la crainte des habitants du secteur touché, dont certains ne peuvent pas réintégrer leur maison fragilisée.

Dans le bourg de La Laigne (Charente-Maritime), nombreux sont les murs fissurés. Des pierres et des tuiles gisent à terre et des cheminées menacent de tomber des toits.

Des dizaines de maisons ont été décrétées "inhabitables" par les pompiers. Comme celle de Tony, chef de chantier de 46 ans, qui part s'installer chez des amis.

"On va récupérer des affaires et puis on va essayer de se changer la tête", dit-il. "Nous, on a rien (pas de blessure, ndlr) et c'est le principal. Mais on a tout perdu en l'espace de 10 secondes".

"C'est malheureux pour nous et pour tout le village. Il n'y a qu'à regarder l'église, c'est parlant", souligne-t-il évoquant le clocher très endommagé.

Dans ce bourg, "135 bâtiments ont été globalement touchés par le séisme" et "170 personnes qui doivent être relogés", a expliqué le chef des pompiers Didier Marcaillou.

"La plupart des maisons du centre de la commune ont été touchées à des degrés divers. L'église est totalement inutilisable. L'école va devoir être fermée par précaution", a déclaré sur place Nicolas Basselier, préfet de Charente-Maritime.

Ce tremblement de terre, qui s'est produit à 18H38 à mi-chemin entre La Rochelle et Niort, est le plus important dans cette région de l'ouest de la France depuis une cinquantaine d'années et une secousse sismique enregistrée à Oléron en 1972.

Les séismes d'une magnitude égale ou supérieure à 5, comme celui enregistré vendredi soir, sont rares en France selon les spécialistes, même si le dernier remonte à novembre 2019 en Drôme-Ardèche.

"En moyenne, il y en a un tous les 10 ans en France métropolitaine", d'après Jérôme Vergne, sismologue à l'Institut Terre et Environnement de Strasbourg.

La secousse a été ressentie dans une grande partie de l'ouest du pays, de Rennes à Bordeaux et jusqu'à Limoges, engendrant de nombreux appels aux services de secours et témoignages sur les réseaux sociaux.

 

Dans un village après le séisme, "on ne sait pas où aller"

"Il faut qu'on se reloge et on ne sait pas où aller": dans la petite commune de La Laigne, à l'épicentre d'un important séisme ressenti vendredi dans l'ouest de la France, des habitants désemparés ne peuvent plus rentrer chez eux.

À mesure que des pompiers spécialisés en bâtiment inspectent les maisons de ce bourg de 500 habitants en Charente-Maritime, le verdict tombe: vert, jaune, rouge ou noir. Dans les deux derniers cas, impossible de réintégrer son domicile, trop fragilisé.

Dans une rue, un voisin lance à un autre:  "Alors, t'es classé quoi ?"

"Nous, on est classé rouge", expliquent à l'AFP Pascal et Patricia Chardonné. Vendredi, quand la terre a fortement tremblé vers 18h38, du plâtre leur est tombé dessus. Dans leur maison bicentenaire, "le poêle à bois a tourné sur lui-même, la vaisselle, les bibelots, le vin, tout est tombé", raconte Patricia.

"Regardez, les quatre coins des murs ont bougé, montre Pascal. Il faut qu'on se reloge et on ne sait pas où aller."

Devant la mairie, une cinquantaine d'habitants font la queue.

"L'assurance nous a dit de venir déclarer le sinistre mais on ne sait pas qui va nous recevoir. On habite dans le marais (poitevin) et personne n'est venu nous voir, ni les pompiers, ni les gendarmes", expliquent à l'AFP Line et Régis Gallo.

Dans le village, de nombreux murs sont fissurés, des pierres et des tuiles gisent au pied des façades et quelques cheminées menacent de tomber des toits.

Sur le clocher de l'église, moineaux et pigeons explorent les fissures apparues après le séisme. L'électricité, coupée pendant quelques heures après le séisme, est revenue.

Selon Bruno Asperti, premier adjoint au maire de La Laigne, "les maisons en pierre et à étage sont plus touchées. Les maisons basses et récentes le sont moins".

"Tout raser"

A la mi-journée samedi, le directeur des pompiers du département, Didier Marcaillou, a fait état de 135 bâtiments touchés à La Laigne et de 170 personnes à reloger. "Une cinquantaine de maisons sont classées rouge et une douzaine noir", a-t-il détaillé.

Rouge: les résidents peuvent passer prendre des affaires et repartir ; noir : interdiction absolue de rentrer.

"Les maisons classées noir sont-elles réparables ?", demande le préfet Nicolas Basselier, venu se rendre compte de la situation sur place. "Il faudra faire venir des experts", répond le chef des pompiers.

Guillaume Wacrenier, un habitant, s'affairait à remettre en place les tuiles déplacées ou tombées: "On annonce des orages pour ce soir".

Absent de sa maison à l'heure du séisme, c'est la locataire de son gîte qui l'a prévenu: "Elle m'a appelé en pleurs, elle m'a dit +tout a explosé. Les pierres sont sorties des murs+."

Dans la soirée, il a vu ses voisins "faire leurs valises et partir".

Boulangère à La Laigne depuis 33 ans, Cécile Appercé était à son comptoir vendredi quand la secousse a eu lieu. "J'ai pensé à un crash d’avion, je suis sortie, tout le monde criait".

Dans le bourg, la maison de Tony, chef de chantier de 46 ans, n'est "plus habitable". Il prévoit d'aller loger "chez des amis".

"En l'espace de dix secondes, on a tout perdu", se désole-t-il, évoquant une maison "ouverte de partout: j'ai vu des murs avec 12 cm de décalage".

Même constat chez Sylvain, 22 ans, qui attend les pompiers et leur verdict de couleur.

"Je pense qu'ils vont classer la maison en noir, dit-il, fataliste. À mon avis, on va tout raser pour en refaire une autre".

Séisme inhabituel

Des dégâts similaires ont été observés dans les villages alentour, comme à Cram-Chaban (Charente-Maritime) où des sépultures ont été endommagées par des chutes de pierre de l'église dominant le cimetière.

A Saint-Hilaire la-Palud (Deux-Sèvres), l'église a elle aussi souffert et un périmètre de sécurité a dû être établi vendredi soir, forçant à évacuer des riverains.

Au total, 38 personnes ont dû être relogées dans ce secteur du sud des Deux-Sèvres selon la préfecture.

Deux personnes ont été légèrement blessées dans ce département et "de nombreux dégâts matériels tels que des chutes de pierres, des fissures et un effondrement partiel de toiture" ont été constatés.

Les évaluations bâtimentaires se poursuivent samedi, menées par des pompiers spécialisés qui doivent recevoir du renfort des départements voisins.

En marge d'un déplacement dans le Calvados, la Première ministre Elisabeth Borne a assuré samedi que l'Etat allait "s'assurer que tout le monde ait accès à un relogement" si nécessaire, après ce "séisme inhabituel sur notre territoire".

"Étant donné l’intensité du séisme (...), une procédure accélérée de reconnaissance de catastrophe naturelle sera enclenchée afin de prendre en compte les potentiels dégâts structurels", a par ailleurs indiqué sur Twitter le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

Short Url
  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Short Url
  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.


Au Salon de l'agriculture, Macron attendu au tournant

Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
Short Url
  • Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier
  • Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon

PARIS: Visites politiques encadrées et les vaches seront bien gardées? Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier.

Pas d'incitation à chahuter cette année, mais des appels au calme ambivalents de la part des principaux syndicats agricoles, qui doivent être reçus l'un après l'autre en début de matinée avant la traditionnelle coupe de ruban et la déambulation présidentielle.

Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon, qui ouvre ses portes au public à 09H00. En 2024, des milliers de personnes avaient été bloquées à l'extérieur pendant plusieurs heures en raison de heurts entre manifestants et CRS en marge de la venue d'Emmanuel Macron, entre huées, insultes, bousculades et violences.

Sécurité renforcée, commissariat mobile, chartes pour encadrer les visites politiques... Les organisateurs sont sur les dents pour ne pas voir se répéter le scénario catastrophe de l'an dernier.

L'entourage d'Emmanuel Macron lui a conseillé d'éviter une visite marathon, à l'image des 13 heures de déambulation de 2024 parmi les plus de 1.400 exposants et 4.000 animaux accueillis chaque année.

"Le président sera très probablement pris à parti", a averti Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat historique, qui l'attend sur les dossiers internationaux.

Cet automne, c'est l'opposition à l'accord de libre-échange UE-Mercosur qui a servi de cri de ralliement pour relancer les manifestations d'agriculteurs, qui dénoncent aussi les taxes douanières chinoises et craignent des mesures similaires de la nouvelle administration américaine.

"Je souhaite qu'il en parle à Donald Trump (...): arrêter les importations massives qui ne respectent pas nos normes, lever les contraintes qui nous empêchent d'être compétitifs", renchérit Pierrick Horel des Jeunes Agriculteurs, alliés de la FNSEA.

Pour Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, forte de sa percée aux élections professionnelles de janvier, "ça va être tendu". Selon lui, Emmanuel Macron va aussi avoir du mal à "expliquer qu'on négocie encore un accord pour importer du sucre ou du poulet d'Ukraine" — l'accord d'association UE-Ukraine, en cours de révision — évoquant des produits érigés en symboles d'une "concurrence déloyale".

Coutumière des actions coup de poing, la Coordination rurale a toutefois passé à ses sympathisants un message d'apaisement, dans l'espoir qu'Emmanuel Macron "aura vraiment quelque chose" à leur dire, selon sa président Véronique Le Floc'h.

- "Où sont les promesses?" -

Plus d'un an après la mobilisation qui avait bloqué routes et autoroutes, l'heure est au bilan des mesures obtenues par les agriculteurs qui réclament un revenu "décent", plus de considération et moins d'injonctions.

Pour le gouvernement, ses engagements ont été "honorés": "500 millions d'euros d'allégement de charges fiscales prévus dans le budget", "soutien à la trésorerie pour les agriculteurs en difficulté", "indemnisations à hauteur de 75 millions d'euros aux propriétaires du cheptel touché par les épizooties" ou encore "la mise en place du contrôle administratif unique en octobre dernier".

Surtout, deux jours avant le Salon, le Parlement a adopté la loi d'orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession. Ce texte érige l'agriculture au rang "d'intérêt général majeur", facilite les installations, la construction de bâtiments d'élevage et le stockage de l'eau, tout en dépénalisant certaines infractions environnementales.

"Un an après, où sont passés les prix plancher et ses promesses? Au Salon 2024, nous demandions des prix minimum garantis pour les producteurs: non seulement on n'a pas du tout avancé, mais la situation est pire aujourd'hui", s'indigne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat.

Elle estime que les demandes de l'alliance FNSEA-JA et de la CR ont été privilégiées, au détriment d'une "réelle transition agroécologique". Un argument repris par la gauche à propos de la loi d'orientation agricole.

Les personnalités politiques de tous bords devraient se succéder auprès de la vache limousine Oupette, égérie de l'édition 2025. Le Premier ministre François Bayrou est attendu lundi.

Malgré la volonté des organisateurs de limiter les visites à une journée pour chaque parti, Jordan Bardella (RN) a prévu de s'y rendre dimanche et lundi avec une délégation, comme en 2024, où les demandes de "selfies" avec le chef du parti d'extrême droite avaient contrasté avec la visite présidentielle.

En novembre, à la veille de nouvelles mobilisations paysannes, il s'était affiché dans le Lot-et-Garonne avec des cadres de la Coordination rurale, qui faisait campagne de son côté pour "dégager la FNSEA" des chambres d'agriculture.