PARIS : Onze personnes, soupçonnées d'appartenir à un vaste réseau bosnien contraignant des mineurs à voler dans les sites touristiques parisiens et dans les transports en commmun, ont été mises en examen vendredi, a indiqué samedi une source judiciaire à l'AFP.
Huit personnes ont été écrouées, une placée sous contrôle judiciaire tandis que deux autres ont demandé un débat différé devant le juge des libertés et de la détention (JLD) et sont détenues dans l'attente de cette audience.
Dans ce vaste coup de filet, près d'un an avant la tenue des Jeux Olympiques 2024, on retrouve "des protagonistes du clan Hamidovic" originaire de Bosnie-Herzégovine, assure une source proche du dossier à l'AFP.
Fehim Hamidovic, considéré comme le chef d'un réseau familial démantelé en 2010, avait notamment été condamné à Paris, en appel, à douze ans de prison. Pour la seule année 2009, son clan avait collecté un butin de 1,3 million d'euros en France, selon une estimation des enquêteurs.
Le réseau démantelé cette semaine sévissait, lui, depuis près de deux ans dans des lieux touristiques de la capitale, les aéroports et leurs terminaux de transports en commun, ainsi que près des accès à Disneyland, relate une autre source proche du dossier.
Rien que pour l'aéroport de Roissy, les vols à la tire qui lui sont attribués s'élèvent à 200 000 euros pour les six derniers mois.
"On va essayer de démêler les fils de l'enquête", a réagi auprès de l'AFP Me Yassine Yakouti, avocat de longue date de celles que la presse a baptisé les "petites voleuses du métro" et qui défend plusieurs personnes mises en examen dans cette affaire.
"Ce sont des gens issus d'une communauté extrêmement stigmatisée. Les Roms ne sont pas responsables de tout ce qui peut se passer dans le métro parisien", a-t-il fait valoir, assurant qu'il "n'y a pas de responsabilité clanique ou familiale".
Me Anaïs Mehiri défend une trentenaire, arrêtée "deux jours après son accouchement" en région parisienne: "un traumatisme pour l'enfant et pour la mère". L'avocate "s'interroge" sur "l'opportunité d'interpeller" la suspecte à ce moment précis, "en position de vulnérabilité", alors que les investigations duraient depuis 2021.
Mardi, quinze personnes ont été placées en garde à vue, dix hommes et cinq femmes selon une source proche du dossier. Outre ces arrestations, dix-sept mineurs ont fait l'objet d'un placement provisoire, selon une autre source proche.
L'information judiciaire a été ouverte à la Junalco (Juridictiona nationale de lutte contre la criminalité organisée) de Paris notamment pour traite des êtres humains, vols, escroquerie ou encore blanchiment de crimes et délits. Le tout en bande organisée.