Sale temps pour les Verts allemands

Le parti Vert paye au prix fort sa participation au gouvernement depuis 2021, au côté des sociaux-démocrates d'Olaf Scholz et des libéraux du FDP. (Photo, AFP)
Le parti Vert paye au prix fort sa participation au gouvernement depuis 2021, au côté des sociaux-démocrates d'Olaf Scholz et des libéraux du FDP. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 17 juin 2023

Sale temps pour les Verts allemands

  • Dans les enquêtes d'opinion, le parti écologiste, donné à environ 14%, n'est plus désormais qu'en quatrième position, après avoir cru en 2021, lors des dernières élections, pouvoir conquérir la chancellerie
  • Les «Grünen» sont en particulier distancés par le parti d'extrême droite AfD, qui a trouvé dans son opposition à la politique climatique un nouveau carburant à son essor et est crédité, avec environ 20%, d'intentions de vote sans précédent

BERLIN: A force de concessions en série sur la décarbonation de l'économie et le droit d'asile, les Verts allemands, réunis samedi en mini-congrès, voient leur étoile pâlir dans les sondages et la grogne monter dans leurs rangs.

"Cela fait certainement de nombreuses années que la situation n'a pas été aussi dangereuse pour le parti", résume la chaîne d'information NTV. Et le mini-congrès réuni samedi à Bad Vilbel en Hesse risque de laisser éclater au grand jour les tensions.

Dans les enquêtes d'opinion, le parti écologiste, donné à environ 14%, n'est plus désormais qu'en quatrième position, après avoir cru en 2021, lors des dernières élections, pouvoir conquérir la chancellerie.

Les "Grünen" sont en particulier distancés par le parti d'extrême droite AfD, qui a trouvé dans son opposition à la politique climatique un nouveau carburant à son essor et est crédité, avec environ 20%, d'intentions de vote sans précédent.

Bouc-émissaire

Le parti Vert paye au prix fort sa participation au gouvernement depuis 2021, au côté des sociaux-démocrates d'Olaf Scholz et des libéraux du FDP.

La cohabitation avec ces derniers, hérauts de la rigueur budgétaire et défenseurs acharnés de l'automobile allemande, est très délicate.

Une personnalité en particulier suscite le rejet dans l'opinion: le vice-chancelier écologiste et ministre du Climat, Robert Habeck.

Bouc-émissaire de l'extrême droite et du quotidien populaire Bild, le plus lu d'Allemagne, il est accusé de vouloir rogner les libertés des Allemands au nom de la lutte contre le réchauffement.

Ce philosophe de formation, candidat potentiel à la chancellerie en 2025, est critiqué pour avoir tenté d'imposer dès janvier prochain à toute nouvelle chaudière de fonctionner avec au moins 65% d'énergie renouvelable.

La mesure a suscité une telle levée de boucliers dans un contexte d'inflation et de récession que le numéro 2 du gouvernement, sous pression de ses partenaires libéraux, a dû revoir ses ambitions à la baisse.

Difficile à digérer pour des Verts qui ont dû avaler de nombreuses couleuvres ces dernières années, du réarmement allemand à la réouverture de centrales à charbon, en passant par la prolongation de centrales nucléaires.

"Il est très décevant pour les Verts de constater qu'ils ne parviennent guère à traduire concrètement leurs propres convictions, précisément au moment où la crise climatique s'aggrave" et qu'une jeune génération de militants multiplie les actions coup de poing, confirme à l'AFP la politologue Ursula Münch.

La réforme à venir du droit d'asile dans l'Union européenne constitue elle un point de discorde dans les rangs des "Grünen".

L'Allemagne a en effet donné son aval le 9 juin à un projet d'accord qui prévoit notamment la mise en place de centres aux frontières extérieures de l'UE pour certains migrants, dont les familles avec enfants.

Vague de départs

Cette réforme révulse en particulier l'aile gauche du parti qui y voit une remise en cause du droit d'asile.

Les deux figures du parti n'ont pas caché leur embarras, M. Habeck pointant un "compromis très douloureux", et la cheffe de la diplomatie, Annalena Baerbock, une décision "pas facile".

Les Jeunes du parti sont eux vent debout. Ils menacent de présenter une motion exigeant des ministres écologistes qu'ils bloquent le projet.

Pour le co-président des Jeunes verts, Timon Dzienus, "l'opposition est encore plus grande qu'au moment de Lützerath", village de l'ouest de l'Allemagne évacué pour permettre l'extension d'une mine à ciel ouvert malgré la mobilisation de militants écologistes.

Sur l'asile, "les plus jeunes du parti ne semblent pas prêts à faire de concessions, considérées comme une trahison de l'objectif d'une politique humanitaire des réfugiés", estime Mme Münch.

En interne, des cadres s'inquiètent, selon la presse allemande, d'une vague de départs parmi les 120 000 militants du parti.

Mais un éventuel blocage du projet d'accord risquerait fort d'ouvrir une crise au sein de la coalition, le SPD d'Olaf Scholz le soutenant lui totalement.

"Le problème, c'est que trois partenaires aux idées très différentes doivent travailler ensemble, et ce à une époque de crises existentielles", résume Mme Münch, qui ne croit cependant pas à une implosion de la coalition.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.