PARIS: L'accusation a requis mercredi, à son procès en appel à Paris, 18 mois d'emprisonnement avec sursis contre Alexandre Benalla, ex-proche collaborateur du président français Emmanuel Macron, pour ses "dérapages inacceptables" en marge d'une manifestation le 1er mai 2018.
Il s'agit des mêmes réquisitions qu'au procès de première instance. Mais Alexandre Benalla avait finalement été condamné à une peine plus lourde en novembre 2021 : trois ans dont un ferme, sous bracelet électronique.
Balayant les arguments du prévenu de 31 ans, qui maintient avoir agi par "réflexe citoyen", l'avocat général a estimé que son "sentiment de toute-puissance" avait conduit ce "jeune homme brillant" à "se croire au dessus des lois" et à "succomb(er) aux sirènes de l’illégalité jusqu’à se brûler les ailes".
L'ancien homme de confiance du président de la République Emmanuel Macron est rejugé depuis vendredi au côté de son ami Vincent Crase, 50 ans, ex-réserviste de la gendarmerie.
Ils sont accusés d'avoir brutalisé cinq personnes en voulant les interpeller en marge de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris, usurpant la fonction de policier alors qu'ils assistaient au défilé comme "observateurs".
Au premier jour du procès, Alexandre Benalla avait reconnu les autres infractions qui lui sont reprochées : avoir transmis des images de vidéosurveillance obtenues illégalement, avoir produit un faux courrier à en-tête du chef de cabinet de l'Élysée pour demander un passeport de service et avoir porté illégalement une arme de poing en 2017.
Mais pour les faits commis le 1er-Mai dans le Ve arrondissement de Paris, qui lui valent d'être poursuivi pour violences volontaires et immixtion dans une fonction publique, il affirme être resté "dans le cadre de la loi".
S'il est "incontestable que les faits qu’(Alexandre Benalla) a commis sont graves", le représentant du parquet général a toutefois estimé "qu’une peine d’emprisonnement ferme est inadaptée" pour un homme au "casier judiciaire vierge", "inséré dans la société" et "père de famille".
Après avoir créé une société de conseil au Maroc puis en France, Alexandre Benalla est installé depuis deux ans à Genève, où il travaille comme "conseiller du président" d'une petite ONG spécialisée dans la gestion de crises.
Contre Vincent Crase, au moment des faits chargé de la sécurité au parti présidentiel En marche (aujourd'hui Renaissance), l'avocat général a requis un an de prison avec sursis et l'interdiction de port d'arme pendant 15 ans - là encore comme en première instance.
En première instance, Vincent Crase - qui réside désormais au Sénégal - avait écopé de deux ans de prison avec sursis et de la même peine complémentaire.
Le procès doit s'achever jeudi soir.