LONDRES: Le dollar a atteint jeudi un plus bas depuis 14 mois face à la livre, de nouvelles données sur l'inflation venant alimenter l'idée que la Réserve fédérale américaine (Fed) ne va pas relever ses taux plus tard dans la séance.
Vers 14H05 GMT (16H05 à Paris), le billet vert cédait 0,45% à 1,0842 dollar pour un euro, un niveau plus vu depuis près d'un mois.
Face à la livre, il perdait 0,54% à 1,2681 dollar pour une livre après avoir reculé à 1,2692 dollar, un plus bas depuis fin avril 2022.
Les prix de gros aux Etats-Unis, qui mesurent l'inflation côté producteurs, ont reculé en mai de 0,3%, selon des chiffres publiés mercredi par le département du Travail.
"Le rapport sur les prix à la production donne à la Fed assez de marge pour ne pas relever leurs taux aujourd'hui, particulièrement après la décélération de l'inflation sur un an des prix à la consommation (CPI)", explique Jason Schenker, analyste chez Prestige Economics.
Les prix à la consommation ont augmenté de 4,0% sur un an en mai, un ralentissement net par rapport à 4,9% le mois précédent et le plus bas niveau depuis mars 2021.
Résultat, la Fed, qui a débuté sa réunion de deux jours peu de temps après la publication de ces données, pourrait annoncer après la clôture des marchés européens qu'elle ne relève pas ses taux, une première depuis mars 2022.
"Il semblerait que le durcissement monétaire de grande ampleur opéré par la Fed depuis un peu plus d'un an porte ses fruits", commente Guillaume Dejean, analyste chez Convera. "Le marché anticipe désormais complètement une pause", complète James Harte, analyste chez TickMill.
La perspective d'une politique monétaire moins stricte Outre-Atlantique pèse sur le dollar, surtout que "d'autres banques centrales, telles que la BCE et la BoE, se trouvent à un stade plus précoce du cycle de resserrement" et devraient encore remonter leurs taux, juge Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
La Banque centrale européenne (BCE) jeudi comme la Banque d'Angleterre (BoE) sept jours plus tard vont remonter leurs taux pour contrer des inflations plus persistantes sur le Vieux Continent, anticipent les marchés et les économistes.