Lancement de Vision Golfe: favoriser les synergies entre la France et les acteurs clés du Golfe

Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et Bandar Ibrahim Al Khorayef, ministre saoudien de l'Industrie et des ressources minières. (Photo, fournie)
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et Bandar Ibrahim Al Khorayef, ministre saoudien de l'Industrie et des ressources minières. (Photo, fournie)
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Publié le Mercredi 14 juin 2023

Lancement de Vision Golfe: favoriser les synergies entre la France et les acteurs clés du Golfe

  • L’événement Vision Golfe 2023 a été lancé en grande pompe aujourd’hui à Paris, au ministère de l’Économie, des Finances, de l'Industrie et de la Souveraineté industrielle et numérique
  • La séance d’ouverture, menée par le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal Abbas, proposait de réfléchir à la problématique de la géopolitique des ressources en 2023

PARIS : L’événement Vision Golfe 2023 a été lancé en grande pompe aujourd’hui à Paris, au ministère de l’Économie, des Finances, de l'Industrie et de la Souveraineté industrielle et numérique, sous le haut patronage du président français, Emmanuel Macron. Cette nouvelle plate-forme vise à promouvoir la coopération commerciale dans des marchés à fort potentiel de croissance. Cette conférence de deux jours est l’une des concrétisations des développements politiques, économiques et culturels de ces dernières années entre la France et les pays du Golfe. Elle a pour objectif de réunir les principaux acteurs économiques de ces deux régions du monde (ministres, dirigeants de PME, start-up et cadres supérieurs).  

L’idée est d’adopter les meilleures pratiques destinées afin d’établir des partenariats durables et de trouver des opportunités de coopération et d'investissement dans divers secteurs. «C’est la première fois que nous réunissons pendant deux jours les principaux acteurs économiques des pays du Golfe ainsi que leurs partenaires français. C’est le témoignage le plus éclatant de l’importance que nous accordons à la relation entre la France et les États du Golfe», déclare en ouvrant la conférence Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.  

Lutte contre le changement climatique 

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 Cette conférence de deux jours est l’une des concrétisations des développements politiques, économiques et culturels de ces dernières années entre la France et les pays du Golfe. (Photo, fournie)

La lutte contre le changement climatique est au cœur des premiers échanges. «C’est parce que les États du Golfe se sont collectivement engagés dans cette transition climatique, parce qu’ils ont pris la mesure du défi et ont aussi les ressources naturelles – et, n'hésitons pas à le dire, les ressources financières – pour financer cette transition énergétique qui va coûter très cher que cela a beaucoup de sens que la COP28 soit attribuée à l’un de ces États», précise Bruno le Maire. Ce dernier, qui représentait le chef de l’État français, a appelé à faire «confiance» aux États du Golfe pour participer à la lutte contre le changement climatique afin d’«apporter des réponses concrètes». 

Le ministre français affirme par ailleurs: «Les États du Golfe jouent un rôle décisif pour la transition énergétique; l’Arabie saoudite, le Qatar, Oman , le Bahreïn, les Émirats arabes unis [EAU], le Koweït sont des pays décisifs pour cette transition. [...] L’ancien monde, c’est le Golfe qui rime avec pétrole. Le nouveau monde, ce sont les États du Golfe qui investissent massivement dans les énergies renouvelables et dans la lutte contre le réchauffement climatique.» Il ajoute que «le meilleur symbole de tout cela est le fait que la COP28 à Dubaï sera présidée par l’un de ces États du Golfe et mon ami Sultan al-Jaber».  

Prenant la parole à son tour, Laurent Saint-Martin, PDG de Business France depuis janvier 2023, a remercié les participants de cette 1re édition à laquelle participaient plus de sept cents personnes, dont trois cent cinquante sont issues des pays du Golfe.  

«Dans un monde en proie aux crises de toutes natures, les pays du Golfe offrent un réservoir considérable d’opportunités à nos entreprises à l’export et à nos territoires en investissements potentiels. Pour nos exportateurs, les opportunités d’affaires sont extrêmement nombreuses dans tous les secteurs d’activité: produits alimentaires, équipements et solutions pour les industries agroalimentaires ou pour l’élevage et l’aquaculture; AgriTech et FoodTech; industrie aéronautique, environnement et ville durable, transports et mobilité, sécurité et défense, transition énergétique, hydrocarbures; intelligence artificielle (IA), Fintech, RetailTech, industries culturelles et créatives, jeux vidéo et métavers; santé, art de vivre, sport, décoration, mode et habillement, tourisme…», décline Laurent Saint-Martin.  

Perspectives de partenariats  

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Vision Golfe a pour objectif de réunir les principaux acteurs économiques de ces deux régions du monde (ministres, dirigeants de PME, start-up et cadres supérieurs). (Photo, fournie).

«Sur le volet attractivité, les très importantes capacités d’investissements, tant publiques que privées, couplées aux “visions”, les plans nationaux de développement, de modernisation et d’investissement élaborés par la plupart de ces États offrent de très belles perspectives de partenariats», indique le directeur de Business France, qui veut mettre en œuvre une stratégie ambitieuse. Le but est de soutenir l’internationalisation de l’économie de l’Hexagone à travers l’accompagnement du développement des entreprises françaises exportatrices à l’international, la prospection et l’accueil des investissements étrangers créateurs d’emplois en France. «La France n’a jamais été aussi attractive. Pour la quatrième année consécutive, nous sommes premiers au classement Ernst and Young [EY] des pays les plus attractifs d’Europe. Comme vous le savez, la dernière édition du Sommet Choose France, en mai dernier, a battu tous les records avec 13 milliards d’euros d’investissements annoncés pour plus de 8 000 emplois créés partout en France. L’ambition portée par France 2030 est devenue un point de repère pour les investisseurs du monde entier», souligne Laurent Saint-Martin, qui appelle ses «amis du Golfe » à saisir cette opportunité. 

Quelles réponses communes face aux défis mondiaux? 

La séance d’ouverture, menée par le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal Abbas, proposait de réfléchir à la problématique de la géopolitique des ressources en 2023: quelles réponses communes face aux défis mondiaux? «La pandémie de Covid-19 a servi de leçon sur le plan mondial au sujet de la manière dont il convient de collaborer sur le plan géopolitique pour ne pas affecter négativement les chaînes d’approvisionnement», affirme M. Abbas. Ce dernier tient par ailleurs à rappeler que le média avait lancé sa version en français en 2020. «En 2022, la Russie a envahi l’Ukraine […] et, en 2023, nous nous sommes réveillés avec Chat GPT et nous réfléchissons aujourd’hui à son impact sur l’éducation et le business. Nous sommes là également pour discuter de tout cela.» 

Face à lui, Bandar Ibrahim Alkhorayef, ministre de l'Industrie et des Ressources minières de l’Arabie Saoudite, indique que «malgré les défis auxquels l’économie mondiale se trouve confrontée, les pays du Golfe offrent une infrastructure propice à l’investissement et l’attraction des talents».  

En outre, il fait part des grandes ambitions de l’Arabie saoudite dans le secteur industriel et minier. «La stratégie industrielle du Royaume met en avant douze domaines regroupés en secteurs et destinés à renforcer la résilience: se concentrer sur la sécurité alimentaire, les produits pharmaceutiques et l'armée. Parmi les secteurs de premier plan, citons, entre autres, le développement de l'exploitation minière et de la transformation, la vente de matières premières ainsi que des champs axés sur les industries du futur qui positionnent l'Arabie saoudite à la pointe de la fabrication et de l'automatisation.» 

«Dans le domaine pharmaceutique, aujourd'hui, […] il existe une belle collaboration avec les entreprises françaises [automatisation et fabrication de pointe]. L'avenir de notre industrie misera beaucoup sur la technologie, l'adaptation de l'IA, l'impression 3D et la fabrication additive», souligne M. Alkhorayef. 

«Il y a un véritable intérêt de la part de différents partenaires à développer une vision positive du pays et de la façon dont il peut représenter non seulement un marché fort, mais aussi une fenêtre sur d'autres marchés. L'Arabie saoudite est en train de se transformer en une puissance industrielle, mais nous la voyons aussi devenir une plaque tournante logistique solide pour différents acteurs», ajoute-t-il. 

«Nous recherchons des entreprises pour apporter de la technologie en Arabie saoudite», précise le ministre saoudien. Il s’agit de renforcer un objectif commun entre la France et le Royaume et de construire des partenariats sur le long terme. 

Jasem Mohamed al-Budaiwi, secrétaire général du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), affirme que «l’Union européenne est le deuxième partenaire commercial après la Chine». Il ajoute que la relation de la France avec le Golfe présente deux aspects, d’une part de pays à pays, et d’autre part à travers l’UE.  

«Les pays du Golfe sont des pays sérieux et nous œuvrons aujourd’hui à optimiser le rapprochement entre ces pays à travers de nombreux projets dont nous sommes fiers. «Le projet Gulf Railway [projet ferroviaire international, NDLR], que nous finirons en 2026, ce qui va relier les six pays du Golfe, les grands projets d’électricité, ainsi qu’une certaine unification douanière. Nous sommes unis et nous constituons un marché global a fort potentiel avec lequel il est intéressant de travailler.» 

Le CCG, un véritable partenaire pour la France 

C’est le même son de cloche du côté français: l’Hexagone, «en tant que pays qui appartient à l'Union européenne», s’est engagé à construire des partenariats «stratégiques et globaux», explique Anne Guéguen, directrice Mena au ministère français des Affaires étrangères. 

«Nous avons un besoin urgent de réinjecter l'esprit de coopération et de partenariat au centre de nos stratégies et c'est ce que nous voulons faire avec le CCG. Nous avons des relations globales avec chaque État membre du CCG dans la manière d'élaborer des plans d'action», précise-t-elle. 

Magali Cesana, chef de service des affaires bilatérales à la direction générale du Trésor, revient sur l’importance de la transition écologique mentionnée par le ministre de l’Économie. «Les challenges ont été immenses et divers ces dernières années. Cela nous montre la nécessité d’établir des collaborations. La transition économique est au cœur de nos priorités et, aujourd’hui, nous avons décidé de mettre tous les moyens sur la transition écologique.» 

Elle avoue avoir été «impressionnée par les changements de ces pays, par la diversification dans les pays du Golfe et par leur volonté d’être plus impliqués dans les transitions économiques». Elle insiste sur l’intérêt que manifestent les entreprises françaises pour ces démarches. «Nos entreprises sont impliquées dans cette diversification économique et elles veulent l’être encore plus. Il n’y a pas que la Chine et la Russie dans le monde et pas seulement les tensions qui existent entre ces pays», conclut-elle. 

Faisal Abbas, rédacteur en chef d'Arab News et modérateur de l’événement, révèle qu'Arab News en français s'engagera dans une étude YouGov pour évaluer l'appétit et les perceptions des investisseurs potentiels lorsqu'ils envisagent la France comme destination d'affaires. «L'étude Arab News YouGov sera réalisée pour le prochain sommet Vision Golfe et les résultats y seront discutés», a-t-il ajouté. 


l'Arabie saoudite enregistre des dépenses records de 41 milliards de dollars dans le secteur du tourisme entrant

Panneau d'affichage à Dubaï pour promouvoir le tourisme en Arabie saoudite. Shutterstock
Panneau d'affichage à Dubaï pour promouvoir le tourisme en Arabie saoudite. Shutterstock
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  • Les dépenses touristiques en Arabie saoudite ont atteint un niveau record de 153,61 milliards de riyals (40,95 milliards de dollars) en 2024, marquant une hausse annuelle de 13,82 %, selon la Banque centrale d'Arabie saoudite.
  • Selon le dernier rapport du ministère du Tourisme, le tourisme non religieux représente désormais la majorité des voyages internationaux.

RIYAD : Les dépenses touristiques en Arabie saoudite ont atteint un niveau record de 153,61 milliards de riyals (40,95 milliards de dollars) en 2024, marquant une hausse annuelle de 13,82 %, selon la Banque centrale d'Arabie saoudite.

Cette augmentation a également conduit l'excédent de la balance des voyages du royaume à son plus haut niveau annuel à ce jour : 49,78 milliards de riyals, soit une hausse de 7,81 % en glissement annuel. Parallèlement, les dépenses des voyageurs nationaux à l'étranger ont augmenté de 16,94 % en glissement annuel pour atteindre 103,84 milliards de riyals.

En janvier, l'Agence de presse saoudienne a indiqué que le Royaume attendait 30 millions de visiteurs internationaux en 2024, soit une hausse de 9,5 % par rapport à l'année précédente, soulignant le rôle central du tourisme dans l'économie et l'image mondiale du pays.

Selon le dernier rapport du ministère du Tourisme, le tourisme non religieux représente désormais la majorité des voyages internationaux, signe d'un attrait plus large et de séjours plus longs à mesure que les visiteurs explorent les offres culturelles, de divertissement et d'affaires du pays.

Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme, le tourisme a contribué directement et indirectement à l'économie totale du Royaume à hauteur de 498 milliards de riyals en 2024, soit 12,45 % du produit intérieur brut, contre 11,5 % l'année précédente.

Dans le cadre de la Vision 2030, l'Arabie saoudite connaît une transformation rapide qui place le tourisme et les investissements internationaux au cœur de son avenir. 

Des touristes se rassemblent sur le site géologique d'Elephant Rock, près d'AlUla, en Arabie saoudite. Shutterstock
Des touristes se rassemblent sur le site géologique d'Elephant Rock, près d'AlUla, en Arabie saoudite. Shutterstock

Le Royaume a introduit des réformes radicales, notamment la propriété étrangère à 100 % et une loi sur l'investissement rationalisée, ainsi que des zones économiques spéciales. Ces mesures en ont fait une destination attrayante pour les investisseurs et les voyageurs. Le gouvernement saoudien encourage le tourisme et l'investissement. Des milliards de dollars sont investis dans de nouvelles destinations telles que le projet de la mer Rouge, Trojena et Diriyah du NEOM. Les piliers culturels tels que AlUla et le quartier historique Al-Balad de Djeddah suscitent également de l'intérêt. Les mégaprojets tels que Qiddiya, AMAALA et Sindalah promettent toute une série d'expériences. 

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L'Arabie saoudite compte aujourd'hui plus de 426 000 chambres d'hôtel homologuées. Shutterstock

L'Arabie saoudite a connu un boom touristique, grâce à l'expansion rapide des infrastructures et à la présence de chaînes hôtelières internationales, qui est passée de 47 % à 65 % selon Knight Frank. La plateforme eVisa permet aux voyageurs de 66 pays de demander un permis d'un an à entrées multiples, facilitant ainsi l'accessibilité.

Selon le ministère, les touristes peuvent rester jusqu'à 90 jours par visite pour les loisirs, la Omra, les événements professionnels tels que le Sommet international des réunions, des incitations, des conférences et des expositions, ou pour rendre visite à leurs amis et à leur famille.

Le Hajj reste soumis à un système de visa saisonnier en raison de considérations religieuses. La situation géographique du Royaume - à moins de six heures de vol de 40 % de la population mondiale - et l'accent mis sur le tourisme durable et haut de gamme en font une destination importante et en pleine expansion. 

Le secteur du tourisme en Arabie saoudite est en train de changer, les voyageurs de loisirs et d'affaires étant désormais le moteur de la croissance. Si le tourisme religieux reste important, un profil de visiteur plus large est en train d'émerger.

Au troisième trimestre 2024, le ministère du tourisme a signalé un changement dans les voyages : les voyages religieux représentaient 41 %, mais les voyages non religieux sont en augmentation. Le tourisme de loisir représentait 24 %. Le reste était constitué de voyages d'affaires, d'éducation et de soins de santé.

Cette croissance attire les voyageurs et débloque des milliards d'euros d'investissements. En 2024, les investissements touristiques du secteur privé dans le Royaume ont atteint 14,2 milliards de dollars, contre 12 milliards l'année précédente, selon le ministre du tourisme. Environ 40 % de ces investissements provenaient de l'étranger, ce qui témoigne d'une confiance mondiale croissante dans la stratégie touristique du pays.

Le ministre a noté que les investisseurs étrangers se concentrent de plus en plus sur le Royaume en raison de la stagnation ou du ralentissement de la croissance dans d'autres régions.
Il a souligné que les investisseurs considèrent la stratégie touristique du Royaume comme un moyen d'exploiter le potentiel inexploité du secteur.

Cette hausse des investissements s'aligne sur l'objectif plus large du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale du voyage, et sur la stratégie Vision 2030 du prince héritier Mohammed bin Salman visant à diversifier l'économie au-delà du pétrole.

Alors que l'Europe et les États-Unis sont actuellement à la tête de la vague d'investissements étrangers, M. Al-Khateeb a fait remarquer que des discussions actives sont en cours avec des partenaires asiatiques, notamment la Chine, la Corée du Sud et la Malaisie, qui explorent des opportunités dans les secteurs de l'hôtellerie, de la vente au détail et de l'immobilier.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  

 

 


Le pétrole indécis avant le couperet des droits de douane de Trump

La demande intérieure de produits de raffinage a augmenté de 210 000 bpj en glissement annuel, atteignant 2,56 millions de bpj. Shutterstock
La demande intérieure de produits de raffinage a augmenté de 210 000 bpj en glissement annuel, atteignant 2,56 millions de bpj. Shutterstock
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  • Le marché du pétrole devrait se montrer « attentiste » jusqu'à ce que les plans tarifaires de Donald Trump soient plus clairs, selon Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.
  • Depuis le début de l'année, le cours du pétrole fait « des montagnes russes entre des sanctions » américaines qui font monter les prix et des droits de douane qui les tirent à la baisse », résume M. Schieldrop.

LONDRES : Les cours du pétrole ont pataugé mercredi, à quelques heures d'une possible annonce par les États-Unis d'une nouvelle salve de droits de douane tous azimuts.

Le marché du pétrole devrait se montrer « attentiste » jusqu'à ce que les plans tarifaires de Donald Trump soient plus clairs, selon Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.

« Demain, c'en sera fini de dépouiller l'Amérique », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, indiquant que les nouvelles taxes entreraient en vigueur « immédiatement ».

Elles doivent être exposées mercredi, « jour de la libération », selon Donald Trump, à 16 heures, heure des Etats-Unis (20 heures, GMT).

« Nous savons que ce sera négatif pour le commerce, pour la croissance économique et donc pour la demande de pétrole », souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, « mais nous ne savons pas à quel point ce sera grave, car les effets ne se feront sentir qu'un peu plus tard ».

Vers 9 h 30 GMT (11 h 30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait à peine 0,11 % à 74,41 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, reculait tout juste de 0,08 % à 71,14 dollars.

Depuis le début de l'année, le cours du pétrole fait « des montagnes russes entre des sanctions » américaines qui font monter les prix et des droits de douane qui les tirent à la baisse », résume M. Schieldrop.

De 82,63 dollars après les sanctions de Joe Biden contre la Russie, le prix du baril de Brent était tombé à 68,33 dollars début mars en raison des annonces tarifaires de Donald Trump et de sa volonté de « forer à tout-va ». Il s'était ensuite redressé, notamment avec le renforcement des sanctions américaines contre le secteur pétrolier de l'Iran et du Venezuela.

En arrière-plan, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), menée par l'Arabie saoudite, s'affaire à maintenir une stabilité des prix dans un environnement géopolitique mouvementé.

Elle dispose d'une énorme capacité de production excédentaire qu'elle tente de réintroduire progressivement sur le marché, sans faire dégringoler le cours du brut.

Le cartel a ainsi ajouté 138 000 barils quotidiens en avril à sa production programmée. Selon les analystes de DNB Markets, « les rumeurs indiquent qu'une augmentation similaire de la production en mai sera confirmée demain ».

Parallèlement, l'organisation cherche à renforcer le respect des quotas par ses membres et, en mars, la production de l'OPEP était en baisse de 110 000 barils par jour par rapport au mois de février, selon Bloomberg. 


De nouvelles lois simplifient l'enregistrement des entreprises saoudiennes

Ces changements interviennent alors que l'Arabie saoudite a connu une augmentation de 60 % des enregistrements commerciaux en 2024. Shutterstock
Ces changements interviennent alors que l'Arabie saoudite a connu une augmentation de 60 % des enregistrements commerciaux en 2024. Shutterstock
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  • la nouvelle loi sur le registre du commerce et la loi sur les noms commerciaux entreront en vigueur le 3 avril. 
  • Ces changements interviennent alors que l'Arabie saoudite a connu une augmentation de 60 % des enregistrements commerciaux en 2024, avec 521 969 délivrés par rapport à l'année précédente.

RIYAD : L'Arabie saoudite s'apprête à introduire des changements importants dans son système d'enregistrement des entreprises lorsque la nouvelle loi sur le registre du commerce et la loi sur les noms commerciaux entreront en vigueur le 3 avril. 

Abdulrahman Al-Hussein, porte-parole officiel du ministère du Commerce, a souligné que l'un des changements majeurs comprend l'abolition des registres subsidiaires, rendant suffisant un registre commercial unique, a rapporté l'agence de presse saoudienne. 

Les lois, annoncées en septembre, suppriment également l'obligation de spécifier la ville d'enregistrement, ce qui signifie qu'un seul enregistrement commercial sera valable dans toutes les régions du Royaume, a ajouté M. Al-Hussein. 

Ces changements interviennent alors que l'Arabie saoudite a connu une augmentation de 60 % des enregistrements commerciaux en 2024, avec 521 969 délivrés par rapport à l'année précédente, selon le ministère du Commerce.

Ces mesures s'inscrivent également dans le cadre des efforts de diversification économique du Royaume, qui visent à réduire la dépendance au pétrole et à augmenter la contribution du secteur privé au produit intérieur brut, celle-ci devant passer de 40 % à 65 % d'ici 2030. 

M. Al-Hussein a déclaré que la loi sur le registre du commerce « annule la date d'expiration du registre du commerce et n'exige qu'une confirmation annuelle des données ».

Il a souligné que le numéro d'enregistrement commercial servira désormais de numéro unifié de l'établissement, commençant par « 7 ». 

Les registres subsidiaires existants disposeront d'un délai de grâce de cinq ans pour se conformer à la nouvelle réglementation. 

En outre, la nouvelle loi sur les noms commerciaux autorise désormais la réservation et l'enregistrement de noms commerciaux en anglais, y compris les lettres et les chiffres, contrairement à la règle précédente qui n'autorisait que les noms arabes sans caractères ou chiffres étrangers. 

Cette modification permet également de gérer séparément les noms commerciaux de l'établissement, ce qui permet de transférer la propriété. Elle empêche l'enregistrement de noms identiques ou similaires pour différentes entreprises, quelles que soient leurs activités. 

M. Al-Hussein a ajouté que cette loi comprend des dispositions permettant de réserver les noms de famille comme noms commerciaux et fixe des normes pour les noms interdits ou trompeurs. 

Le cabinet saoudien a approuvé ces changements le 17 septembre, le gouvernement souhaitant rationaliser les opérations commerciales et améliorer l'environnement de travail dans son ensemble. 

Dans un message publié sur son compte X, le ministre du commerce, Majid bin Abdullah Al-Qasabi, a souligné que ces changements permettraient de rationaliser les procédures de réservation et d'enregistrement des noms commerciaux, protégeant et renforçant ainsi leur valeur, conformément aux avancées économiques et technologiques décrites dans la Vision 2030. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com