Vision Golfe à Paris: transition énergétique et sécurisation d’approvisionnement

Une vue du panel. (Photo Hakima Bedouani).
Une vue du panel. (Photo Hakima Bedouani).
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Publié le Mardi 13 juin 2023

Vision Golfe à Paris: transition énergétique et sécurisation d’approvisionnement

  • Désormais, la sécurisation de l’accès à l’énergie et la transition énergétique représentent des enjeux incontournables
  • Selon Hervé Maillard, «l’énergie nucléaire est une filière importante pour assurer une transition énergétique»

PARIS: Comment investir dans l’avenir de la sécurité énergétique tout en accélérant la transition énergétique? Cette dernière peut-elle s’accorder avec la notion de sécurité d’approvisionnement? Telles sont les problématiques abordées lors d’une table ronde organisée aujourd’hui par Business France dans le cadre des journées Vision Golfe, à Paris, au ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

Des experts du secteur de l’énergie ont débattu de ces défis qui sont au centre des préoccupations des États dans le monde. Désormais, en effet, la sécurisation de l’accès à l’énergie et la transition énergétique représentent des enjeux incontournables dans l’établissement et dans le développement des partenariats économiques internationaux.

EN BREF

Animée par Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre énergie & climat de l’Institut français des relations internationales (Ifri), la table ronde réunissait des experts du secteur de l’énergie:

Nabil al-Nuiam, PDG d’Aramco Digital & Information Technology;

Didier Holleaux, vice-président d’Engie;

Hervé Maillard, délégué permanent de la filière nucléaire auprès du Comité stratégique de la filière nucléaire (CSFN);

Brice Raisin, vice-président de la direction des ventes de turbines à gaz chez General Electric (région Europe, Moyen-Orient et Afrique);

Amalia Giannakikou, responsable développement et investissement Europe chez Masdar;

Majdi Abed, vice-président des affaires publiques internationales au sein de la compagnie française TotalEnergies.

Les énergies du futur

Lors de son intervention, Nabil al-Nuiam a affirmé que la stratégie d’Aramco repose, entre autres, sur le renforcement du groupe face aux changements climatiques tout en assurant une transition vers d’autres énergies comme l’hydrogène et le gaz. Il a rappelé qu’Aramco a investi 1,4 milliard de dollars (1 dollar = 0,93 euro) dans le domaine des technologies propres et durables.

Lors de son intervention, Majdi Abed a rappelé que la transition énergétique nécessite du temps et que le gaz est essentiel pour développer l’énergie du futur.

Selon Hervé Maillard, «l’énergie nucléaire est une filière importante pour assurer une transition énergétique». Le spécialiste a expliqué que la France, leader mondial de cette filière, lancerait six à huit projets d’investissements dans ce domaine. Un constat confirmé par Brice Raisin, qui a assuré que «l’énergie nucléaire et le gaz représentent la solution pour assurer la transition énergétique, en particulier grâce aux investissements dans les technologies nouvelles qui vont permettre de tendre vers zéro émission en carbone».

Lors de son intervention, Majdi Abed a rappelé que la transition énergétique nécessite du temps et que le gaz est essentiel pour développer l’énergie du futur. «Nous développons une coopération très forte avec les pays du Golfe, notamment avec notre partenaire Aramco en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis», a-t-il fait savoir.

«Nous investissons également dans d’autres secteurs qui permettent de diminuer l’intensité carbone des énergies fossiles à travers les nouvelles technologies. La région du Golfe dispose de tous les potentiels pour développer des programmes. Il existe une grande coopération entre TotalEnergies et nos partenaires du Golfe pour réussir cette transition», a-t-il assuré, appelant à l’accélération de la transition énergétique à travers l’intensification des investissements dans des filières comme l’efficacité énergétique, l’hydrogène ou encore le photovoltaïque et l’éolien.


Les Émirats arabes unis concluent 26 accords commerciaux dans le cadre de l'Initiative de partenariat économique (IPE)

Le programme CEPA a été lancé par les Émirats arabes unis en septembre 2021. Shutterstock
Le programme CEPA a été lancé par les Émirats arabes unis en septembre 2021. Shutterstock
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  • Ces accords interviennent alors que les accords de libre-échange se multiplient dans la région du CCG.
  • Les Émirats arabes unis en sont également aux dernières étapes des négociations avec plusieurs grandes économies, dont le Japon, et les pourparlers devraient être conclus d'ici la fin de l'année.

RIYAD : Les Émirats arabes unis ont signé cinq nouveaux accords commerciaux depuis le début de l'année 2025, ce qui porte à 26 le nombre total d'accords conclus dans le cadre de leur programme d'accord de partenariat économique global.

Selon l'agence de presse nationale WAM, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande et le Kenya, ainsi que l'Ukraine et la République centrafricaine, ont tous signé des accords au cours du premier trimestre de l'année.

Ces accords s'ajoutent à ceux signés avec des pays comme la Turquie, l'Inde et l'Indonésie depuis le lancement du programme CEPA en septembre 2021. 

Le CEPA (Comprehensive Economic Partnership Agreement) est un accord de libre-échange entre deux pays, conçu pour réduire ou éliminer les obstacles au commerce et à l'investissement, et ainsi faciliter le renforcement des liens commerciaux entre les parties participantes.

Les Émirats arabes unis en sont également aux dernières étapes des négociations avec plusieurs grandes économies, dont le Japon, et les pourparlers devraient être conclus d'ici la fin de l'année, a révélé le communiqué.

Selon WAM, les CEPA ont un impact positif sur l'objectif des Émirats arabes unis de porter la valeur totale du commerce extérieur non pétrolier de marchandises à 4 000 milliards de dirhams (1 090 milliards de dollars) et d'augmenter les exportations non pétrolières à 800 milliards de dirhams d'ici 2031.

« Le programme CEPA a accéléré cette trajectoire ascendante, soutenant les progrès vers les objectifs décrits dans la vision 'We the UAE 2031' », indique le communiqué. 

L'agence de presse ajoute que ces accords, signés en moins de quatre ans, ont considérablement élargi le réseau commercial mondial du pays tout en créant de nouvelles opportunités pour le secteur privé et les entreprises des Émirats arabes unis. 

Outre les six accords déjà entrés en vigueur, 14 autres font l'objet de procédures techniques et de ratification en vue de leur mise en œuvre.

Le rapport ajoute que les négociations sur six autres accords ont été finalisées et que les signatures devraient avoir lieu prochainement. 

Selon le ministère de l'économie des Émirats arabes unis, les six accords CEPA qui sont entrés en vigueur concernent l'Inde, Israël et l'Indonésie, ainsi que la Turquie, le Cambodge et la Géorgie. 

Le ministère a ajouté qu'un autre accord CEPA avec le Costa Rica entrera en vigueur le 1ᵉʳ avril. 

À la suite de l'accord CEPA avec l'Inde, qui est entré en vigueur en mai 2022, le commerce non pétrolier entre les Émirats arabes unis et le pays asiatique a augmenté de 20,5 %, les exportations des Émirats vers l'Inde ayant bondi de 75 % d'ici à la fin de 2024.

WAM ajoute que le commerce avec la Turquie a augmenté de plus de 11 %, que l'Indonésie a connu une croissance de plus de 15 % et que la Géorgie a enregistré une augmentation remarquable de 56 % depuis la mise en œuvre du CEPA.

Les principaux bénéficiaires de ces accords CEPA sont des secteurs tels que la logistique, les énergies propres et renouvelables, les technologies et applications de pointe et les services financiers. 

D'autres secteurs clés bénéficient de ces accords, notamment les industries vertes, les matériaux avancés, l'agriculture et les systèmes alimentaires durables.

Les accords de libre-échange se multiplient dans la région du CCG 

Le programme CEPA des Émirats arabes unis intervient alors que de nombreux pays du Golfe cherchent à améliorer le commerce non pétrolier par le biais d'accords de libre-échange. 

En décembre, l'Autorité générale du commerce extérieur de l'Arabie saoudite a mené le premier cycle de négociations pour un accord entre le Conseil de coopération du Golfe et le Japon. 

Un mois plus tôt, la Nouvelle-Zélande a conclu un accord de libre-échange avec le Conseil de coopération du Golfe, qui comprend l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar. 

Jasem Mohamed Al-Budaiwi, secrétaire général du CCG, a déclaré à l'époque que l'accord devrait stimuler la croissance économique et le développement dans les deux pays en facilitant le commerce, en attirant les investissements et en créant de nouvelles opportunités pour les entreprises et les industries.

En février, l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad al Thani, a rencontré le premier ministre indien, Narendra Modi, et a discuté de divers moyens de renforcer les liens bilatéraux, des discussions étant en cours en vue d'un futur accord de libre-échange. 

Arun Kumar Chatterjee, secrétaire du ministère indien des affaires extérieures, a déclaré à cette occasion que son gouvernement souhaitait mettre en œuvre un accord de libre-échange plus large entre l'Inde et le CCG, et que les négociations avec le Qatar constituaient une première étape dans ce processus. 

L'Inde est également en passe de finaliser un accord global de commerce et d'investissement avec Oman. 

En janvier, le ministre omanais du Commerce, Qais bin Mohammad Al-Yousef, a déclaré à Press Trust of India que le pacte, qui devrait être finalisé cette année, pourrait considérablement renforcer les liens bilatéraux en matière de commerce et d'investissement entre les deux pays. 

Le Royaume-Uni négocie également avec les pays du CCG depuis 2022 en vue d'établir un accord de libre-échange. 

En novembre, son ministre des Affaires étrangères, Jonathan Reynolds, s'est rendu à Dubaï dans le cadre des efforts déployés par l'Europe pour mener à bien les négociations. 

La Chine est un partenaire économique clé de la région. En septembre, le Premier ministre chinois Li Qiang a appelé à l'accélération des négociations de libre-échange entre son pays et les pays du CCG.

Il a ajouté que la Chine était prête à renforcer la communication et la coordination et à consolider les fondements politiques des relations bilatérales, tout en exhortant les deux parties à approfondir la coopération dans les domaines de l'énergie, de l'investissement, de l'innovation, de la science et de la technologie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Renault et Nissan remanient leur alliance, notamment en ce qui concerne leurs participations croisées

Cette photo combinée montre les logos de Nissan Motor (à gauche) et de Renault (à droite) affichés à Tokyo le 17 janvier 2023. (Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
Cette photo combinée montre les logos de Nissan Motor (à gauche) et de Renault (à droite) affichés à Tokyo le 17 janvier 2023. (Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
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  • Le nouvel accord prévoit également la cession de la participation de 51 % de Nissan dans l'usine de Chennai, en Inde, dont Renault prendrait le contrôle.
  • Nissan est également « libéré de son engagement à investir dans Ampere », filiale du groupe Renault dédiée à la production de véhicules électriques.

PARIS : Les constructeurs automobiles Renault et Nissan ont annoncé lundi être tombés d'accord pour remanier leur accord de février 2023, revoyant leur alliance. À la clé : la possibilité pour les deux entreprises de descendre à 10 % de participations croisées, au lieu de 15 % actuellement.

Le nouvel accord prévoit également la cession de la participation de 51 % de Nissan dans l'usine de Chennai, en Inde, dont Renault prendrait le contrôle intégral, et la production par le constructeur français sur le continent européen d'un véhicule dérivé de Twingo pour le compte de l'entreprise japonaise.

Nissan est également « libéré de son engagement à investir dans Ampere », filiale du groupe Renault dédiée à la production de véhicules électriques, ont indiqué les deux partenaires dans un communiqué.

Renault « a un fort intérêt à voir Nissan redresser sa performance le plus rapidement possible », a souligné le directeur général du groupe français, Luca de Meo, cité dans le communiqué.

« Dans un esprit pragmatique et orienté vers les affaires, nous avons discuté des solutions les plus efficaces pour soutenir son plan de redressement », a-t-il ajouté.

Nissan, qui rencontre des difficultés, est engagé dans des réductions d'effectifs et de capacités massives. Selon son PDG Ivan Espinosa, l'entreprise souhaite « créer un modèle économique plus agile et efficace qui nous permettra de réagir rapidement à l’évolution des conditions du marché et de conserver les liquidités pour nos investissements futurs ».

« Nos projets de nouveaux SUV pour le marché indien sont toujours d’actualité et nous poursuivrons nos exportations de véhicules vers d'autres marchés », a précisé M. Espinosa.

Le rachat des parts de Nissan dans l'usine de Chennai aura un impact de 200 millions d'euros sur la trésorerie de Renault, a indiqué le groupe, qui a confirmé sa perspective financière pour l'année 2025.

Il est également prévu que Renault, via Ampere, développe un dérivé de Twingo conçu par Nissan pour le marché européen à partir de 2026.

Enfin, les deux constructeurs pourront faire descendre leurs participations croisées à 10 %, sous réserve d'un processus « organisé et coordonné avec l'autre société ».

Actuellement, Renault et Nissan détiennent chacun 15 % de participations croisées. L'accord libère également Nissan de l'obligation d'injecter, comme prévu auparavant, 600 millions d'euros dans Ampere.

Cet amendement de l'accord sur l'alliance Renault-Nissan et la résiliation de l'accord d'investissement dans Ampere seront effectifs « sous réserve de la réalisation de certaines conditions préalables, attendue d’ici fin mai » prochain, stipule le communiqué, sans préciser ces conditions.


Le prince héritier saoudien émet des directives pour freiner la hausse des prix des terrains et des loyers à Riyad

En réponse à la hausse des prix des terrains et des coûts de location à Riyad, le prince héritier Mohammed bin Salman a ordonné samedi une série de mesures visant à atteindre la stabilité dans le secteur de l'immobilier. (SPA)
En réponse à la hausse des prix des terrains et des coûts de location à Riyad, le prince héritier Mohammed bin Salman a ordonné samedi une série de mesures visant à atteindre la stabilité dans le secteur de l'immobilier. (SPA)
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  • Le prince héritier Mohammed bin Salman a ordonné samedi une série de mesures visant à atteindre la stabilité dans le secteur immobilier,
  • La décision fait suite à une étude menée par la Commission royale pour la ville de Riyad et le Conseil des affaires économiques et du développement.

RIYAD : En réponse à la hausse des prix des terrains et des coûts de location à Riyad, le prince héritier Mohammed bin Salman a ordonné samedi une série de mesures visant à atteindre la stabilité dans le secteur immobilier, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Cette décision fait suite à une étude menée par la Commission royale pour la ville de Riyad et le Conseil des affaires économiques et du développement, qui a évalué les défis auxquels est confronté le marché de la capitale saoudienne.

Un aspect clé de la directive sera la levée des restrictions sur les transactions foncières et le développement dans le nord de Riyad.

Cette mesure permettra la vente, l'achat, la division et la subdivision de terrains dans les zones désignées, ainsi que la délivrance de permis de construire, a rapporté l'agence de presse SPA.

Les zones concernées comprennent une section de 17 kilomètres carrés au nord de Riyad, bordée par la route King Khalid à l'ouest et la route Prince Saud bin Abdullah bin Jalawi au sud, ainsi qu'une zone de 16,2 kilomètres carrés au nord de la route King Salman, qui s'étend jusqu'à la route Abu Bakr Al-Siddiq et le district d'Al-Qayrawan.

Ces ajouts, combinés aux suspensions précédemment levées couvrant 48,28 kilomètres carrés, portent la superficie totale disponible pour le développement à Riyad à 81,48 kilomètres carrés.

Afin d'améliorer l'accès au logement, le RCRC a été chargé de fournir aux citoyens des terrains résidentiels planifiés et aménagés.

Entre 10 000 et 40 000 parcelles seront mises à disposition chaque année au cours des cinq prochaines années, à un prix plafonné à 1 500 riyals le mètre carré. Ces terrains seront proposés aux citoyens mariés ou aux personnes âgées de plus de 25 ans, à condition qu'ils ne possèdent pas de biens immobiliers.

Des règles strictes régiront la délivrance de ces terrains, interdisant la revente, la location ou l'hypothèque pendant 10 ans, sauf s'ils servent à financer une construction. Si le terrain reste inexploité pendant cette période, le gouvernement en redeviendra propriétaire et l'acheteur sera remboursé.

Pour stimuler davantage l'offre immobilière, des amendements au système de redevances sur les terres blanches (une politique conçue pour encourager le développement des terres vacantes) seront introduits dans les 60 jours.

En outre, des mesures réglementaires seront mises en œuvre dans les 90 jours pour assurer un juste équilibre entre les propriétaires et les locataires.

Enfin, l'Autorité générale de l'immobilier et le RCRC ont été chargés de surveiller et de contrôler les prix de l'immobilier à Riyad.

Ils soumettront des rapports périodiques pour évaluer l'efficacité de ces mesures et garantir la stabilité et l'accessibilité du marché immobilier.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com