PARIS: La nouvelle motion de censure déposée contre le gouvernement français par l'opposition de gauche a été sans surprise rejetée lundi par l'Assemblée nationale, dernier développement en date de la bataille des retraites qui agite le pays depuis janvier.
La coalition des partis de gauche Nupes avait déposé cette motion, la 17e en un an, pour protester contre les "pressions" du gouvernement qui a fait adopter, sans vote au Parlement, la réforme relevant de 62 à 64 ans l'âge de la retraite, malgré des mobilisations massives dans la rue.
"Ce qui se joue aujourd'hui (...), c'est la possibilité de mettre un terme au discrédit que le gouvernement jette sur l'Assemblée nationale", a déclaré la cheffe des députés socialistes Valérie Rabault devant l'hémicycle, critiquant dans une ambiance houleuse la "duplicité" du gouvernement d'Elisabeth Borne.
A la tribune, la Première ministre, nommée en mai 2022 par Emmanuel Macron, a défendu la "transparence" et la "cohérence" de son action tandis que le camp présidentiel voyait, dans cette nouvelle motion de censure, une "forme de tragique de répétition".
Ces motions, "ça sert à exprimer notre colère, notre réprobation à l'égard d'un gouvernement et d'un président de la République qui a utilisé le pire de la Cinquième République (...) pour imposer une loi dont les Français ne veulent pas", a défendu la députée Clémentine Autain, de la France insoumise (gauche radicale).
Après avoir échoué à empêcher l'adoption de la réforme mi-mars, l'opposition était chauffée à blanc depuis que sa proposition de loi abrogeant la retraite à 64 ans a été déclarée inconstitutionnelle la semaine dernière, avant même d'avoir été examinée en séance publique.
Sa motion déposée lundi a toutefois été bien moins suivie que celle du 20 mars quand le gouvernement avait sauvé sa tête à neuf voix près: elle n'a recueilli lundi que 239 voix sur les 289 nécessaires.
Depuis plusieurs semaines, le camp présidentiel espère tourner la page des retraites, réforme très impopulaire qui a plombé la popularité de l'exécutif.
La France est l'un des pays européens où l'âge de départ à la retraite est le plus bas, mais les systèmes sont très différents. L'exécutif a justifié son projet par la nécessité de répondre à la dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population.