YAFIA: Des milliers d'Arabes ont manifesté vendredi près de Nazareth, dans le nord d'Israël, en marge des funérailles de cinq membres de cette minorité éprouvée par la criminalité, selon un photographe de l'AFP sur place.
Jeudi, cinq d'entre eux ont été abattus dans une station de lavage automobile à Yafia, ville arabe située à l'ouest de Nazareth, probablement dans le cadre d'une guerre de gangs, d'après la police israélienne.
Depuis le début de l'année, près d'une centaine de personnes ont été tuées dans des violences liées à la criminalité au sein de la minorité arabe israélienne, selon diverses ONG de défense des droits de cette communauté.
"C'est mon droit de vivre en sécurité" et "Yafia a perdu ses fils", pouvait-on lire sur une banderole lors du rassemblement, a constaté l'AFP.
Une foule en deuil a participé dans l'après-midi aux obsèques de deux des morts de la fusillade de la veille à l'église grecque-catholique de Yafia. Les trois autres victimes devaient être inhumées ensuite selon le rite musulman.
Des gangs Arabes
Selon des experts, les gangs arabes ont accumulé d'importantes quantités d'armes au cours des deux dernières décennies et sont impliqués dans des activités telles que le trafic de drogue, d'armes et d'êtres humains, la prostitution, l'extorsion et le blanchiment d'argent.
La minorité arabe, qui s'estime victime de discriminations par rapport à la majorité juive du pays, notamment en matière d'accès à l'emploi et au logement, se plaint régulièrement de ce qu'elle décrit comme l'inaction des autorités face à la vague de violence qui la mine.
Les Arabes israéliens, comme on les appelle en Israël, sont les membres ou les descendants de la population arabe présente dans la Palestine du mandat britannique et s'étant retrouvée en territoire israélien à l'issue de la première guerre israélo-arabe ayant éclaté au lendemain de la création d'Israël en 1948.
Une majorité d'entre eux se définissent comme Palestiniens.
Selon les derniers chiffres du Bureau central des statistiques israélien (CBS), Israël compte plus de 2 millions d'Arabes, soit 21% de la population. Ces chiffres incluent la population de Jérusalem-Est, secteur dont l'annexion par Israël n'est pas reconnue par l'ONU.
Jeudi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé être déterminé à mettre fin aux violences meurtrières au sein de la minorité arabe, en s'appuyant notamment sur le Shin Bet, l'agence de sécurité intérieure, qui n'enquête normalement pas dans les affaires criminelles.