Macron nomme son ex-ministre Le Drian « envoyé personnel pour le Liban»

Jean-Yves Le Drian, arrive pour assister à une réunion avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le président français Emmanuel Macron à l'Elysée à Paris, le 4 mai 2022. (Photo, AFP)
Jean-Yves Le Drian, arrive pour assister à une réunion avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le président français Emmanuel Macron à l'Elysée à Paris, le 4 mai 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 juin 2023

Macron nomme son ex-ministre Le Drian « envoyé personnel pour le Liban»

  • Jean-Yves Le Drian, présenté comme un homme doté d'une solide expérience dans « la gestion de crises», « envisage de se rendre très rapidement au Liban»
  • Le Parlement libanais est convoqué le 14 juin pour tenter à nouveau d'élire un président

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a nommé son ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian comme "envoyé personnel pour le Liban", afin de "faciliter" une solution "consensuelle et efficace" à la grave impasse politique que traverse le pays, a annoncé mercredi l'Elysée.

Jean-Yves Le Drian, présenté comme un homme doté d'une solide expérience dans "la gestion de crises", "envisage de se rendre très rapidement au Liban", a ajouté un conseiller du chef de l'Etat. Le président lui a demandé "de lui faire rapport rapidement sur la situation".

Ancien ministre de la Défense de François Hollande (2012-2017), avant de rejoindre Emmanuel Macron pour devenir son homme de confiance au Quai d'Orsay (2017-2022), M. Le Drian, 75 ans, avait pris du champ avec le monde politique depuis la dernière élection présidentielle.

"La situation reste difficile au Liban", avec la nécessité de "sortir à la fois de la crise politique et des difficultés économiques et financières", a estimé le conseiller du président, rappelant qu'Emmanuel Macron s'était personnellement "beaucoup engagé" sur ce dossier.

Selon Paris, il faut d'urgence "réunir une forme de consensus" pour permettre l'élection d'un président du Liban, pays sans chef d'Etat depuis plus de sept mois en raison des blocages politiques dans ce système aux équilibres complexes. Et aussi accélérer la mise en oeuvre des "réformes nécessaires".

Le Parlement libanais est convoqué le 14 juin pour tenter à nouveau d'élire un président. Mais il est profondément divisé entre le camp du mouvement chiite pro-iranien Hezbollah, qui ne dispose pas de la majorité nécessaire pour imposer son candidat, l'ex-ministre Sleiman Frangié, et ses adversaires, notamment des partis chrétiens, également incapables jusqu'ici d'imposer le nom de Michel Moawad.

Ce dernier a retiré sa candidature pour soutenir Jihad Azour, un haut responsable du Fonds monétaire international, qui n'est toutefois pas encore formellement candidat.

"Puisque le Parlement est convoqué, il faut que cette échéance soit utile", "il ne faut gâcher aucune occasion", a plaidé l'Elysée, relevant l'émergence de deux candidats, Sleiman Frangié et Jihad Azour.

"Notre ligne reste la même", à savoir que la sortie de crise "nécessite davantage qu'un accord sur un nom", a ajouté la présidence française, qui affirme depuis des mois n'avoir aucun candidat pour la succession de Michel Aoun, dont le mandat présidentiel a expiré le 31 octobre.


La condamnation de Marine Le Pen « n'est pas une décision politique », affirme le procureur général

La présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, arrive au palais de justice de Paris pour le verdict de son procès pour soupçon de détournement de fonds publics européens, à Paris, le 31 mars 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
La présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, arrive au palais de justice de Paris pour le verdict de son procès pour soupçon de détournement de fonds publics européens, à Paris, le 31 mars 2025. (Photo par Thomas SAMSON / AFP)
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  • « La justice n'est pas politique. Cette décision n'est pas une décision politique, mais judiciaire. Elle a été rendue par trois juges indépendants et impartiaux », a déclaré mardi l'un des deux plus hauts magistrats de France, Rémy Heitz.
  • Cette décision du tribunal de Paris « a été rendue conformément à la loi, en application de textes votés par la représentation nationale », a aussi affirmé le procureur général près la Cour de cassation sur la radio RTL.

PARIS : « La justice n'est pas politique. Cette décision n'est pas une décision politique, mais judiciaire. Elle a été rendue par trois juges indépendants et impartiaux », a déclaré mardi l'un des deux plus hauts magistrats de France, Rémy Heitz, en réaction aux critiques contre la condamnation de la veille de la cheffe de file de l'extrême droite, Marine Le Pen.

Cette décision du tribunal de Paris « a été rendue conformément à la loi, en application de textes votés par la représentation nationale », a aussi affirmé le procureur général près la Cour de cassation sur la radio RTL, qualifiant « d'inadmissibles » les « attaques très personnalisées contre des magistrats et les menaces qui peuvent faire l'objet de poursuites pénales ».

Les termes utilisés par Marine Le Pen la veille sur la chaîne de télévision TF1 sont « totalement excessifs ». « La décision a été rendue au terme d'un procès qui a tout d'un procès équitable, à la suite d'un débat contradictoire qui a duré deux mois et d'une instruction qui a duré des années », a réagi le magistrat.

« L'État de droit a été totalement violé » par « une décision politique », avait estimé Marine Le Pen lundi soir sur TF1.

Cette décision a été rendue conformément à la loi, en application de textes votés par la représentation nationale », a insisté Rémy Heitz. Les juges ont appliqué la loi et les peines prévues par celle-ci.

Le haut magistrat a qualifié « d'inadmissibles » les « attaques très personnalisées contre des magistrats et les menaces qui peuvent faire l'objet de poursuites pénales », se disant « choqué » que la présidente du tribunal qui a rendu la décision soit placée sous protection.

Selon l'AFP, la magistrate bénéficie d'une protection, notamment de rondes autour de son domicile, après avoir reçu des menaces.

« C'est totalement anormal que l'on s'en prenne à un magistrat », a jugé Rémy Heitz, appelant à « dépassionner les choses », à « la mesure et à la sérénité » : « laissons la justice faire son travail en toute indépendance ».

Concernant le procès en appel, il a précisé que la question de savoir s'il pouvait se tenir avant la présidentielle de 2027 relevait de la cour d'appel de Paris. « Techniquement, c'est probablement possible. C'est à examiner, à voir en fonction du calendrier judiciaire », a-t-il déclaré, ajoutant que les dates seraient connues « probablement assez vite ».

Le tribunal a condamné Mme Le Pen pour détournement de fonds publics, ayant établi qu'il y avait bien eu un « système » mis en place entre 2004 et 2016 pour faire faire des « économies » à son parti, le Rassemblement national (RN), en payant avec l'argent du Parlement européen des assistants d'eurodéputés travaillant en réalité pour le RN.


L'interview de Marine Le Pen suivie par 8 millions de téléspectateurs sur TF1

Sur TF1, la députée du Pas-de-Calais a dénoncé une "décision politique", un "jour funeste pour notre démocratie" et "des pratiques que l'on croyait réservées aux régimes autoritaires".  "Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi", a-t-elle martelé, exigeant une audience en appel rapide. (AFP)
Sur TF1, la députée du Pas-de-Calais a dénoncé une "décision politique", un "jour funeste pour notre démocratie" et "des pratiques que l'on croyait réservées aux régimes autoritaires". "Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi", a-t-elle martelé, exigeant une audience en appel rapide. (AFP)
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  • Marine Le Pen a été condamnée lundi à cinq ans d'inéligibilité pour détournement de fonds publics pour avoir fait prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour son parti
  • Sur TF1, la députée du Pas-de-Calais a dénoncé une "décision politique", un "jour funeste pour notre démocratie" et "des pratiques que l'on croyait réservées aux régimes autoritaires"

PARIS: Quelque 8 millions de téléspectateurs ont suivi lundi soir l'interview de Marine Le Pen au JT de TF1, après sa condamnation à une inéligibilité immédiate pour cinq ans, soit une part d'audience (PDA) de près de 40%, a annoncé la chaîne mardi.

Au total, l'ensemble du 20H présenté par Gilles Bouleau a réuni en moyenne près de 7 millions de téléspectateurs, pour une PDA de 35%, selon les données de Médiamétrie.

C'est bien plus que les scores habituellement enregistrés par ce programme. En mars, le JT du soir de la Une, également présenté par Anne-Claire Coudray le week-end, a compté 5,2 millions d'adeptes en moyenne (27% de PDA).

Marine Le Pen a été condamnée lundi à cinq ans d'inéligibilité pour détournement de fonds publics pour avoir fait prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour son parti.

La dirigeante du Rassemblement National (RN), qui va faire appel, voit désormais son avenir sérieusement compromis alors qu'elle faisait figure de favorite pour l'élection présidentielle de 2027 après trois tentatives infructueuses.

Sur TF1, la députée du Pas-de-Calais a dénoncé une "décision politique", un "jour funeste pour notre démocratie" et "des pratiques que l'on croyait réservées aux régimes autoritaires".

"Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi", a-t-elle martelé, exigeant une audience en appel rapide.


France: Bardella dénonce «la tyrannie des juges» mais aussi «les menaces» à leur égard

"Tout sera fait pour nous empêcher d'arriver au pouvoir", a-t-il avancé au micro de Cnews/Europe 1. Jordan Bardella a fait un parallèle entre "le climat" en France et la Roumanie où le candidat d'extrême droite a été privé d'une victoire potentielle par l'annulation de l'élection présidentielle. (AFP)
"Tout sera fait pour nous empêcher d'arriver au pouvoir", a-t-il avancé au micro de Cnews/Europe 1. Jordan Bardella a fait un parallèle entre "le climat" en France et la Roumanie où le candidat d'extrême droite a été privé d'une victoire potentielle par l'annulation de l'élection présidentielle. (AFP)
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  • Au lendemain du jugement choc de cinq ans d'inéligibilité contre la cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen, son parti organise la contre-offensive politique et médiatique mardi en prenant l'opinion à témoin
  • "Nous sommes totalement innocents dans cette affaire et, en dépit de cela, on prive des millions et des millions de Français de leur candidate naturelle et légitime à l'élection présidentielle", a encore clamé M. Bardella

PARIS: Le président du parti français d'extrême droite le Rassemblement national a dénoncé mardi "la tyrannie des juges" au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen, tout en condamnant "les menaces, les injures ou les insultes" à leur égard.

"Tout sera fait pour nous empêcher d'arriver au pouvoir", a-t-il avancé au micro de Cnews/Europe 1. Jordan Bardella a fait un parallèle entre "le climat" en France et la Roumanie où le candidat d'extrême droite a été privé d'une victoire potentielle par l'annulation de l'élection présidentielle.

La décision de justice empêche, à ce stade, Mme Le Pen de concourir à la présidentielle 2027.

Il a annoncé "l'organisation ce week-end de distributions de tracts et mobilisations pacifiques" qui seront "pacifiques" car "nous ne sommes pas des fachos (...), nous sommes des gens raisonnables".

Au lendemain du jugement choc de cinq ans d'inéligibilité contre la cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen, son parti organise la contre-offensive politique et médiatique mardi en prenant l'opinion à témoin, et en exigeant un procès en appel suffisamment rapide pour espérer maintenir sa candidature à la présidentielle.

"Nous sommes totalement innocents dans cette affaire et, en dépit de cela, on prive des millions et des millions de Français de leur candidate naturelle et légitime à l'élection présidentielle", a encore clamé M. Bardella. Le président du RN, qui pourrait être le candidat de son parti à la présidentielle si la cour d'appel ne revenait pas sur le jugement du tribunal, a promis une "loyauté totale" à Marine Le Pen car il a "une dette envers elle".

Le tribunal a condamnée Mme Le Pen pour détournement de fonds publics, ayant établi qu'il y avait bien eu un "système" mis en place entre 2004 et 2016 pour faire faire des "économies" à son parti, le Rassemblement national (RN), en payant avec l'argent du Parlement européen des assistants d'eurodéputés travaillant en réalité pour le RN.

La victimisation est le leitmotiv de Marine Le Pen depuis près de trente ans de carrière politique, lors de laquelle elle a autant mis en scène ses déboires que sa capacité, jusqu'alors, à les surmonter.

Dès lundi soir, sur le plateau de la chaîne de télévision TF1, Marine Le Pen a mené la charge au JT de TF1 dénonçant une "décision politique", "jour funeste pour notre démocratie", et "des pratiques que l'on croyait réservées aux régimes autoritaires".

Vingt-trois autres personnes ont été condamnées, ainsi que le parti Front National (FN) devenu RN.

Le montant total des détournements s'élève à 4,4 millions d'euros, dont 1,1 déjà remboursé.