SEOUL : L'influente soeur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, Kim Yo Jong, a dénoncé une réunion "injuste" de l'ONU convoquée après l'échec du lancement d'un satellite espion par Pyongyang, a rapporté dimanche l'agence d'Etat KCNA.
Le 31 mai, la Corée du Nord a tenté d'envoyer un satellite espion dans l'espace, mais la fusée qui le transportait, Chollima-1, s'est abîmée dans la mer Jaune. Le lancement a déclenché des alertes au missile à Séoul et au Japon et a suscité de vives critiques internationales.
"Je suis très mécontente que le Conseil de sécurité de l'ONU demande si souvent des comptes à la République démocratique populaire de Corée (le nom officiel de la Corée du Nord) pour l'exercice de ses droits en tant que nation souveraine", a fustigé Kim Yo Jong, critiquant une réunion "sur requête des Etats-Unis".
"(Je) la condamne fermement et la rejette, en tant qu'acte injuste et biaisé", a-t-elle ajouté, estimant que le Conseil agissait comme une "annexe politique" de Washington et interférait dans les affaires internes de son pays.
La Corée du Sud et le Japon avaient prévenu que cet essai constituerait une violation des résolutions des Nations Unies contre Pyongyang, qui a notamment interdiction d'utiliser des missiles balistiques. Or, ces armes reposent sur la même technologie que les lanceurs spatiaux.
Vendredi, le secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, a déploré "le manque d'unité et d'action" du Conseil de sécurité sur le dossier nord-coréen.
Kim Yo Jong a, elle, dit sa volonté de reproduire ces lancements de satellites, que Pyongyang considère comme une priorité stratégique face à la présence militaire américaine dans la région.
La Corée du Nord "va continuer à prendre des mesures pro-actives pour faire exercice de tous ses droits légaux en tant que nation souveraine, dont celui de lancer de satellites de reconnaissance militaire", a-t-elle affirmé.
Des analystes soulignent toutefois qu'il existe un important fossé technologique entre le développement de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), projectiles que Pyongyang a déjà tirés plusieurs fois, et un lancement spatial.
Ils ont également mis en garde contre le déploiement effectif de satellites par le régime nord-coréen, car cela lui permettrait de cibler plus facilement les forces américaines et sud-coréennes.