PARIS: Le président macroniste de la commission des Lois à l'Assemblée nationale, Sacha Houlié, a accusé vendredi les élus du RN d'avoir toujours été des "porte-parole zélés (de la Russie) contre les intérêts de la France".
"Il y a un système dans lequel le Rassemblement national s'est fait le porte-parole de la Russie de Poutine en France", a estimé le député Renaissance sur France 2, au lendemain de fuites d'un rapport parlementaire sur les ingérences étrangères.
"La réalité des faits, c'est que les élus du Rassemblement national à l'Assemblée nationale, au Parlement européen, ont toujours été des porte-parole zélés contre les intérêts de la France, c'est ça la chose la plus pertinente dans ce rapport", a-t-il ajouté.
Une "courroie de transmission" de la Russie: le Front national (FN) devenu Rassemblement national (RN) a de nouveau été pointé du doigt jeudi pour ses liens avec le Kremlin, dans un rapport parlementaire. Des extraits de ce rapport de la commission d'enquête sur les ingérences étrangères, rédigé par la députée Renaissance Constance Le Grip, ont fuité sur RMC et Mediapart.
La députée macroniste y insiste sur "l'alignement" du FN sur le "discours russe" au moment de "l'annexion illégale" de la Crimée en 2014, année pendant laquelle le parti contractait un prêt auprès d'une banque tchéco-russe.
Le RN avait lui-même lancé cette commission d'enquête, précisément pour tenter de couper court aux accusations régulières de proximité avec la Russie.
Lors d'une conférence de presse jeudi dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen a balayé les conclusions de Constance Le Grip, dénonçant "un procès politique". "Il n'y a rien, en fait", a-t-elle poursuivi, estimant que le rapport était "à l'image de la rapporteure, c'est-à-dire sectaire, malhonnête et tout à fait politisé".
"Je récuse tout à fait ces accusations", a répondu vendredi sur Sud Radio Mme Le Grip. "J'ai essayé de rendre compte fidèlement de l'intégralité des sujets que nous avons eu à traiter, de l'intégralité des auditions que nous avons eu à connaître. Les ingérences étrangères sont une vraie menace pour notre démocratie".
"Il y a un faisceau de faits concomitants, concordants, entre des prises de position hyper favorables au discours du Kremlin et l'obtention de prêts et tout cela est réitéré", a-t-elle expliqué.