PARIS: Emmanuel Macron s'est entretenu mardi à Paris avec l'influent patriarche maronite libanais Bechara Raï, dont il a soutenu les "efforts" face à "l'impasse politique" du Liban, appelant toutes les forces du pays à en sortir "sans délai".
Le président français et le patriarche "ont partagé leurs vives préoccupations face à la crise" et à "la paralysie des institutions, alimentée par la vacance présidentielle depuis plus de sept mois", a rapporté l'Elysée. "Ils se sont accordés sur la nécessité qu’un président de la République soit élu sans délai", a-t-on ajouté à Paris.
Emmanuel Macron a notamment évoqué "la nécessité" que les Chrétiens du Liban "demeurent au centre de l'équilibre confessionnel et institutionnel de l'État libanais".
Le président libanais est choisi traditionnellement au sein de la communauté maronite et le patriarche plaide pour un candidat créant le consensus, alors que les divergences entre le puissant Hezbollah chiite et ses adversaires empêchent l'élection d'un successeur à Michel Aoun dont le mandat a expiré le 31 octobre.
Venant du Vatican où il avait rencontré le secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin, le chef de la communauté chrétienne la plus influente du pays a abordé durant sa rencontre d'une heure à l'Elysée "les moyens de rapprocher les avis", a-t-on précisé dans l'entourage du patriarche Raï.
Selon la présidence française, Emmanuel Macron a souligné que "le blocage" faisait "obstacle" aux réformes "sans lesquelles il ne peut y avoir de redressement et de stabilité durable du Liban".
"Le président de la République a marqué son soutien aux efforts continus du patriarche Raï et appelé à des efforts conjoints de toutes les forces politiques pour sortir de l’impasse politique actuelle sans délai", ont ajouté ses services.
Le Hezbollah ne dispose pas de la majorité nécessaire au Parlement pour imposer son candidat, l'ex-ministre Sleiman Frangié. Ses adversaires, notamment des partis chrétiens, n'ont pas non plus réussi à imposer leur candidat, Michel Moawad.
La France, qui a des liens très forts avec le Liban, assure ne soutenir aucun candidat.
Mais des responsables libanais affirment que Paris soutient l'élection de M. Frangié, assortie de la nomination d'un Premier ministre réformateur, qui doit obligatoirement être issu de la communauté musulmane sunnite.
Dans son homélie dimanche, le patriarche s'est félicité du fait que certains blocs parlementaires seraient sur le point de se mettre d'accord sur un candidat "qui pourrait répondre aux besoins du Liban et inspirer la confiance au Liban et à l'étranger."
Selon des responsables libanais qui ont requis l'anonymat, les partis chrétiens tentent de parvenir à un accord pour proposer la candidature de Jihad Azour, directeur du Moyen-Orient et de l'Asie centrale pour le Fonds monétaire international (FMI).