La pub mise sur l'IA pour vendre du rêve sur mesure

Cette photo prise le 26 avril 2023 à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, montre des écrans affichant le logo de Midjourney, une application de renseignement artificiel. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 26 avril 2023 à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, montre des écrans affichant le logo de Midjourney, une application de renseignement artificiel. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 28 mai 2023

La pub mise sur l'IA pour vendre du rêve sur mesure

  • La marque espagnole de mode Stradivarius (groupe Inditex) est pour sa part allée jusqu'à créer des vêtements imaginaires inspirés de sa collection, avec une série d'images représentant des mannequins aux tenues fleuries
  • Seedtag vient de lancer la possibilité de modifier l'arrière-plan des publicités en fonction des pages internet où elles sont affichées

PARIS: Mannequins virtuels et faux paysages: les progrès fulgurants de l'intelligence artificielle générative ont rapidement fait naître des idées de campagnes innovantes chez les publicitaires et ils font aussi évoluer le secteur avec de nouvelles pratiques et compétences.

Le géant Coca-Cola s'est allié avec OpenAI, leader de l'IA à l'origine de ChatGPT, pour un concours d'"images créatives" représentant le plus iconique des sodas.

La marque espagnole de mode Stradivarius (groupe Inditex) est pour sa part allée jusqu'à créer des vêtements imaginaires inspirés de sa collection, avec une série d'images représentant des mannequins aux tenues fleuries qui semblent fusionner avec l'arrière-plan.

"Nous n'en sommes qu'au début", affirme à l'AFP Fernando Pascual, vice-président du design de l'entreprise espagnole Seedtag, un spécialiste de la publicité dite "contextuelle".

Seedtag vient de lancer la possibilité de modifier l'arrière-plan des publicités en fonction des pages internet où elles sont affichées: des buildings pour vendre une berline sur un site économique, une maison et une balançoire dans un environnement plus familial.

"L'élément principal de la publicité reste réel. Nous aidons juste nos clients à être plus pertinents", commente-t-il.

Toutefois, pour Olivier Bomsel, économiste spécialiste de la propriété intellectuelle et de la publicité, "l'usage de l'IA comme instrument manipulé par des tiers identifiés est un non-événement, ça a la même dimension qu'un nouveau procédé de trucage".

Afin d'attirer l'attention de la génération Z à l'approche de l'été, la marque française de lingerie Undiz, déclinaison du groupe Etam, a ainsi eu recours à l'IA pour générer deux images de mannequins évoluant sous l'eau en maillot de bain.

Sur ces 3 000 affiches placardées à travers le pays, seul le maillot a été photographié puis ajouté dans l'image. Tout le reste est généré par l'IA.

"C'était pour avoir un résultat un peu onirique, intriguant", explique à l'AFP la dirigeante d'Undiz, Isolde Andouard.

«Des mannequins plus divers»

"Vous avez des photographes qui font d'excellentes photos sous l'eau mais, en affichage, pour avoir un beau visage, un beau produit, une belle lumière, un beau bleu, c'est quasiment impossible", ajoute Marie Dardayrol, directrice marketing de la marque.

La campagne a fait "s'insurger" l'univers du mannequinat et des photographes de mode, reconnait Isolde Andouard qui insiste sur le fait que la démarche n'avait pas pour but de réduire les coûts de création, les images artificielles étant accompagnées de photos plus traditionnelles.

D'après Olivier Bomsel, l'IA ne va pas pour autant remplacer les mannequins car "les figures exploitées en IA vont donner lieu à de la propriété intellectuelle qui vaudra aussi cher que l'utilisation d'un mannequin".

"A chaque fois que des personnages réels sont instrumentalisés dans des univers virtuels, ils touchent des droits à l'image", ajoute-t-il.

Levi's a pour sa part annoncé en mars un partenariat avec le studio néerlandais Lalaland.ia pour créer des "mannequins générés par IA qui remplaceront les humains" sur sa boutique en ligne, afin d'avoir "plus de diversité". La marque de jeans a rapidement dû clarifier: "Nous ne renonçons pas à nos projets de shootings réels, à notre recours aux vrais mannequins, ni à notre engagement de travailler avec des mannequins plus divers".

L'industrie de l'adtech, jusqu'ici focalisée sur le ciblage et la commercialisation des annonces sur internet, a désormais pris conscience de la nécessité de proposer des solutions créatives d'intelligence artificielle aux annonceurs.

Les deux leaders de la pub en ligne Meta et Google ont annoncé l'un après l'autre en mai une batterie d'outils techniques simplifiés. Ils permettent par exemple de générer l'arrière plan d'une publicité à partir d'une simple phrase ("coucher de soleil sur une ville", "montagnes dans la brume"), d'élargir le cadre pour passer d'un format horizontal à vertical ou de créer automatiquement de courtes vidéos d'un produit.


Syrie: comment le conflit a affecté l'art syrien

L'artiste syrien Ahmad Elias lors de l'ouverture de sa galerie d'art à Riyad ce mois-ci. (Photo fournie)
L'artiste syrien Ahmad Elias lors de l'ouverture de sa galerie d'art à Riyad ce mois-ci. (Photo fournie)
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  •  L'art syrien a été l'une des formes d'expression de la population depuis le début de la guerre et a continué à l'être par la suite
  • Qu'il soit écrit ou dessiné, l'art est porteur d'un message, d'une émotion ou d'une histoire

RIYAD: En Syrie, il a suffi d'un graffiti sur l'un des murs de Daraa pour que la guerre civile, qui a duré 14 ans, éclate, causant détresse et misère au sein de la population du pays et à l'extérieur de ses frontières.

La guerre civile a détruit toutes les parties de la Syrie, qui était autrefois une société prospère dotée d'une nature fascinante et d'une histoire riche, et a forcé des millions de personnes à fuir le pays pour des sociétés plus sûres et plus stables, emportant avec eux les souvenirs d'un endroit qu'ils considéraient autrefois comme leur patrie.

L'art syrien a été l'une des formes d'expression de la population depuis le début de la guerre et a continué à l'être par la suite. Qu'il soit écrit ou dessiné, l'art est porteur d'un message, d'une émotion ou d'une histoire.

Ahmad Elias, artiste syrien ayant plus de 38 ans d'expérience dans les beaux-arts, a été témoin de la différence avant, pendant et après la guerre.

«Il est naturel pour l'être humain d'être affecté par les événements qui l'entourent. Par ailleurs, l'artiste visuel sera l'un des plus affectés par son environnement, car c'est un être qui porte en lui des sentiments délicats et qui traite des images, de la formation et des couleurs», a-t-il déclaré.

M. Elias est né à Dayr Atiyah, en Syrie, dans les années 1950. Il a plusieurs années d'expérience au cours desquelles il a exposé ses œuvres dans 14 galeries locales et internationales.

«J'appartiens à une génération d'artistes qui ont reçu l'enseignement des pionniers des beaux-arts en Syrie au siècle dernier, dont la plupart ont étudié l'art en Italie et en Égypte», a déclaré M. Elias.

«L'un des professeurs les plus importants dont les conseils m'ont influencé est le professeur Afif al-Bahnasi, qui nous incitait à tirer profit de l'héritage arabe et islamique.»

L'artiste syrien a expliqué à Arab News que son style était également influencé par d'autres artistes, en particulier au cours de ses premières années.

«Au cours de ma longue expérience artistique, j'ai été influencé par le grand artiste Mahmoud Hammad, qui était le doyen de la faculté des beaux-arts à l'époque. Grâce à de nombreuses expositions, j'ai développé mon expérience et introduit des techniques propres à mon art et à mon style», a-t-il déclaré.

M. Elias a eu la chance de ne pas être directement exposé aux désastres de la guerre et aux événements malheureux qui s'y sont produits, mais la signification des événements en cours a tout de même marqué son travail d'une empreinte indélébile.

«Bien que je n'aie pas été directement exposé aux désastres de la guerre et aux événements malheureux qui s'y sont produits, cela a affecté mes œuvres artistiques en termes de connotations de couleurs et de symboles expressifs, malgré ma volonté de tenir ces douleurs à l'écart de l'aspect artistique de mes œuvres, qui se caractérisent par un langage abstrait particulier», a-t-il déclaré à Arab News.

En outre, les artistes qui ont vécu la guerre et ont été témoins de ses horreurs, mais qui n'ont pas quitté la Syrie en tant que réfugiés, ont exprimé les scènes douloureuses dans leur propre style, a déclaré M. Elias.

Certains artistes ont dépeint la destruction et la souffrance humaine de manière réaliste, d'autres ont exprimé la tragédie visible sur les visages, et d'autres encore ont dépeint la tristesse et la douleur sur les visages des personnes endeuillées et les pleurs des femmes et des enfants.

«De nombreux artistes ont dépeint et documenté dans leurs œuvres le déplacement massif et le mouvement des exilés fuyant la mort et la destruction», a-t-il ajouté.

«Ceux qui sont partis à l'étranger et ont vu les bateaux de la mort ont réalisé des œuvres tragiques représentant les bateaux luttant contre les vagues de la mer, y compris les âmes des femmes, des hommes et des enfants, et racontant de nombreuses histoires tragiques et des récits sur les survivants de ces horreurs qui font frémir le corps et interpellent la conscience.»

Décrivant les ravages de la guerre, M. Elias a déclaré: «La guerre et ses tragédies humaines marqueront à jamais l'esprit des Syriens, et la tragédie des Syriens qui ont été victimes de toutes sortes d'injustices, d'abus, de déplacements et de destructions restera un chapitre honteux dans l'histoire de ceux qui prétendent être civilisés, humains et défendre les droits de l'homme.»

D'autre part, l'art syrien est ancien et se distingue par une histoire remarquable qui a été démontrée par les artistes syriens au début du XXe siècle.

Les artistes ont documenté dans leurs œuvres tous les événements que leur pays a traversés, toutes les formes de grandeur et de tragédie.

Selon M. Elias, l'artiste est par nature «un témoin et un documenteur de son époque», à l'instar d'un poète ou d'un écrivain, et tous les arts, quelles que soient leurs différences, se rejoignent dans des orientations et des objectifs communs et unifiés, qu'ils soient visuels, littéraires ou auditifs. Chaque artiste, a-t-il dit, s'exprime dans son propre langage.

«Les beaux-arts syriens, avec leurs racines profondes et leurs fondations solides, restent résistants malgré les années de guerre et de tourmente que le pays et son peuple ont endurées. Ces épreuves serviront probablement de source d'inspiration et de moteur pour la reconstruction et le renouveau. Les artistes, comme toujours, seront au premier plan, car la souffrance devient souvent un puissant catalyseur pour une expression artistique et créative percutante», a déclaré M. Elias.

«Avec la chute de l'ancien régime syrien, désormais relégué aux oubliettes de l'histoire, la Syrie bien-aimée retrouvera son statut noble, radieux et cultivé. Les fondations d'une Syrie moderne seront construites par les mains dévouées de ses honorables citoyens, avec le soutien de ses frères arabes, menés par le royaume frère d'Arabie saoudite et ses dirigeants sages et visionnaires.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Lebo M, compositeur sud-africain, évoque sa visite en Arabie saoudite et les succès de Disney

Lebo M., producteur et compositeur sud-africain (Photo fournie).
Lebo M., producteur et compositeur sud-africain (Photo fournie).
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  • Connu pour avoir créé le chant d'ouverture caractéristique du "Cercle de la vie" dans le très populaire "Le Roi Lion" de 1994, Lebo M est retourné en studio pour "Mufasa : Le Roi Lion" de 2024 avec une chanson qu'il a composée intitulée "Ngomso"
  • Le talent créatif a apporté son emblématique à Riyad vendredi, en joignant ses forces à celles du célèbre compositeur Hans Zimmer à l'arène Mohammed Abdo, dans le cadre du calendrier d'événements de la Saison de Riyad.

RIYAD : Lors de sa première visite en Arabie saoudite, le producteur de musique et compositeur sud-africain Lebo M s'est entretenu avec Arab News pour évoquer sa longue carrière de créateur de succès Disney.
    
Connu pour avoir créé le chant d'ouverture caractéristique du "Cercle de la vie" dans le très populaire "Le Roi Lion" de 1994, Lebo M est retourné en studio pour "Mufasa : Le Roi Lion" de 2024 avec une chanson qu'il a composée intitulée "Ngomso" et "We Go Together", qu'il a co-composée avec Lin-Manuel Miranda.  

Le talent créatif a apporté son emblématique à Riyad vendredi, en joignant ses forces à celles du célèbre compositeur Hans Zimmer à l'arène Mohammed Abdo, dans le cadre du calendrier d'événements de la Saison de Riyad.

"J'ai eu le privilège de quitter (l'hôtel) et d'aller dans le désert et de ressentir les deux mondes... Je regarde l'évolution d'une société d'un pays en moins de cinq ans (depuis 2018). J'ai apprécié le fait d'être venu ici alors qu'il semble que l'Arabie saoudite s'ouvre au monde sur le plan culturel", a-t-il déclaré à Arab News après le spectacle.

"J'aime interagir et apprendre à connaître le pays à travers les gens, traîner ici et rencontrer des gens.... J'ai l'impression d'arriver en Arabie saoudite pour un nouveau voyage dans une Arabie saoudite qui n'a pas encore été exposée au monde, et c'est vraiment passionnant", a-t-il ajouté. 

Lebo M évolue dans le monde de la musique depuis plus de 40 ans. À l’âge de 13 ans, il donnait déjà son premier concert à Soweto, en Afrique du Sud, en pleine époque de l'apartheid.

Né en 1964, il a été contraint à l'exil à l'âge de 16 ans après s'être rendu au Lesotho pour s'y produire sans carte d'identité ni passeport. Après s'être vu refuser l'entrée en Afrique du Sud, il s'est installé au Lesotho avant de s'installer aux États-Unis.

Pendant cette période, Lebo M a été confronté à l'absence de domicile fixe mais, malgré les difficultés, il a continué à poursuivre sa passion pour la musique.

« Cela n'a jamais tué mon rêve de devenir une personne importante. Quand on vient d'où je viens, quand on grandit entouré de personnes qui meurent jeunes, qui sont arrêtées politiquement, je rêvais de réussir, de m'imposer », a déclaré Lebo M.
"Ma passion a été réorientée et j'ai découvert Lebo M, l'artiste sud-africain, parce que je possédais quelque chose d'unique", s’est-il félicité. 

Sa carrière a démarré après sa rencontre avec Zimmer, qui a reconnu son talent et l'a engagé pour coécrire, coproduire et interpréter la bande originale de "The Power of One" (1992), ce qui lui a valu une reconnaissance mondiale et sa participation au "Roi Lion".
 


Haute couture: Chanel tout en légèreté et en couleurs

Les tailleurs sont revisités et modernisés, avec des jupes plus ou moins courtes, de shorts ou des bermudas, et les robes sont affriolantes de légèreté, en mousseline ou satin, parfois à paillettes. (AFP)
Les tailleurs sont revisités et modernisés, avec des jupes plus ou moins courtes, de shorts ou des bermudas, et les robes sont affriolantes de légèreté, en mousseline ou satin, parfois à paillettes. (AFP)
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  • Chez Chanel, on commence ainsi la journée par des tailleurs en tweed blanc, jaune pastel, vert d'eau ou parme, on la poursuit dans des tons plus vifs et on la termine avec des robes du soir bleu nuit et noir
  • Les tailleurs sont revisités et modernisés, avec des jupes plus ou moins courtes, de shorts ou des bermudas, et les robes sont affriolantes de légèreté, en mousseline ou satin, parfois à paillettes

PARIS: Chanel a présenté mardi au Grand Palais à Paris sa collection haute couture printemps-été 2025 tout en couleurs et en légèreté, préparée une nouvelle fois sans directeur artistique.

Défilant sur une structure érigée au centre de la nef du Grand Palais, formant le double C iconique de la maison, les mannequins ont dévoilé un nouvelle collection imaginée comme "un scénario chromatique, qui commence à l'aube et redémarre après la nuit", explique dans un communiqué la maison de luxe française.

Chez Chanel, on commence ainsi la journée par des tailleurs en tweed blanc, jaune pastel, vert d'eau ou parme, on la poursuit dans des tons plus vifs et on la termine avec des robes du soir bleu nuit et noir.

Les tailleurs sont revisités et modernisés, avec des jupes plus ou moins courtes, de shorts ou des bermudas, et les robes sont affriolantes de légèreté, en mousseline ou satin, parfois à paillettes, courtes ou longues, quand ce n'est pas les deux à la fois.

Une longue et imposante cape bleu ciel portée sur une robe courte à sequins fait immédiatement penser à un manteau de princesse de conte de fées.

Le tout assorti à des souliers à brides, plats ou à talons, bleu ciel, parme, blanc ou crème, avec le bout pointu noir.

Cette collection a encore été imaginée par le studio de création de l'historique maison après le brusque départ de la directrice artistique Virginie Viard en juin.

Son successeur, le discret et très respecté Matthieu Blazy, a été nommé en décembre mais ne devrait pas présenter de collection avant septembre.