Le ministre pakistanais de la défense qualifie l'ancien premier ministre Khan d'«instigateur» des attaques contre l'armée

Le ministre de la Défense du Pakistan, Khawaja Mohammed Asif, s'adresse à Arab News, au ministère de la Défense à Islamabad, le 25 mai 2023 (Photo, AN).
Le ministre de la Défense du Pakistan, Khawaja Mohammed Asif, s'adresse à Arab News, au ministère de la Défense à Islamabad, le 25 mai 2023 (Photo, AN).
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Publié le Samedi 27 mai 2023

Le ministre pakistanais de la défense qualifie l'ancien premier ministre Khan d'«instigateur» des attaques contre l'armée

  • Dans une interview exclusive accordée à Arab News, Khawaja Asif déclare que les avocats du gouvernement évalueront les preuves contre Khan
  • Le Parlement doit être consulté si le gouvernement décide d'entamer la procédure d'interdiction du parti de Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI)

ISLAMABAD : Le ministre pakistanais de la défense, Khawaja Mohammad Asif, a qualifié jeudi l'ancien premier ministre Imran Khan d'«instigateur» des émeutiers qui ont attaqué des biens de l'État et des installations militaires pour protester contre l'arrestation de Khan au début du mois, et n'a pas exclu que son procès se tienne devant un tribunal militaire.

L'arrestation de Khan dans le cadre d'une affaire de fraude foncière, le 9 mai, a donné lieu à des manifestations violentes de plusieurs jours de la part de ses partisans, qui ont incendié des voitures et des bâtiments privés et publics, notamment des installations militaires.

De nombreux proches de Khan, ainsi que des milliers de sympathisants de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (le Mouvement du Pakistan pour la justice), ont été arrêtés par la suite, et l'armée a annoncé que les personnes impliquées dans les violences seraient jugées en vertu des lois pakistanaises en vigueur, particulièrement la loi sur l'armée.

Le gouvernement du Premier ministre Chehbaz Charif a également déclaré cette semaine qu'il envisageait d'interdire le PTI.

Dans une interview exclusive accordée à Arab News jeudi, le ministre pakistanais de la défense a déclaré que seuls les suspects contre lesquels des «preuves absolument infaillibles ou à toute épreuve» d'incitation à des attaques contre des installations militaires ont été reconnues seraient jugés en vertu des lois de l'armée.

«Il y aura très, très peu de personnes qui seront jugées en vertu de cette loi», a-t-il précisé.

«Peut-être deux, trois ou quatre personnes, qui dirigeaient ou incitaient ces manifestants.»

Les commentaires du ministre sont intervenus alors qu'un tribunal pakistanais de la ville de Lahore, dans l'est du pays, a remis jeudi 16 civils à l'armée pour qu'ils soient jugés pour leur implication présumée dans les violentes manifestations en faveur de Khan.

Le ministre de la défense n'a pas non plus exclu la possibilité que Khan soit jugé en vertu de la loi sur l'armée et comparaisse devant un tribunal militaire.

«C'est un instigateur», a déclaré Asif. «Les preuves doivent être évaluées et les avocats ou les conseillers juridiques du gouvernement examineront la question.»

En réponse à sa déclaration de mercredi selon laquelle le gouvernement envisageait d'interdire le PTI, Asif a comparé les violences du 9 mai aux attentats du 11 septembre aux États-Unis, affirmant que la question de l'interdiction du parti avait été soulevée à cause des attaques «inimaginables» perpétrées contre des propriétés militaires.

«On n'attend pas d'un Pakistanais, d'un parti politique pakistanais ou d'un groupe pakistanais qu'il dise aux partisans d'un parti politique dirigé par son chef (Khan), ou plutôt manipulé par ce dernier, qu'il leur demande d'attaquer des installations militaires», a répliqué Asif.

Il a toutefois ajouté que le parlement serait consulté si le gouvernement décidait d'entamer le processus d'interdiction du PTI.

«Il y a une procédure d'interdiction d'un parti, bien sûr, chaque fois que cette procédure commence, si elle commence, nous la soumettrons au parlement et nous essaierons,  et évidemment, il pourrait y avoir une procédure judiciaire aussi pour cela», a éclairci le ministre.

Asif a ajouté qu'il n'était personnellement pas favorable à l'interdiction des partis politiques, «mais tout le monde a une ligne rouge, même des individus comme moi ou des institutions ou des pays, et lorsque ces lignes rouges sont franchies, il faut réagir.»

Imran Khan

Commentant le fait que des collaborateurs clés de Khan aient quitté son parti, le ministre a exclu qu'il s'agisse d'une tentative de «démanteler» le PTI.

Khan a déclaré que ses collaborateurs étaient contraints de partir sous la pression du gouvernement et de l'armée dans le cadre d'une manœuvre visant à démanteler le PTI avant les élections prévues avant la fin de cette année.

Cette semaine, dans ce qui a été largement perçu comme un assouplissement de sa position, Khan a annoncé qu'il était prêt à constituer un comité chargé de mener des discussions avec des «personnalités puissantes», une référence probable aux militaires, avec lesquels Khan est engagé dans un bras de fer qui ne cesse de s'aggraver.

La légende du cricket devenue homme politique a accédé au pouvoir lors d'élections générales en 2018 dont on croit généralement qu'elles ont été truquées en sa faveur par l'armée. Les deux parties nient cette accusation, mais Khan s'est depuis lors brouillé très publiquement avec l'armée après avoir été destitué en avril dernier à la suite d'un vote parlementaire de défiance qu'il attribue à un complot des États-Unis, de l'armée et de ses rivaux politiques au Pakistan. Tous nient ces accusations.

«Nous avons besoin d'un consensus plus large entre les différents acteurs qui font partie de notre élite dirigeante ou de notre structure de pouvoir», a affirmé Asif lorsqu'on lui a demandé si le gouvernement était prêt à accepter la dernière offre de pourparlers de Khan. Il a indiqué que le pouvoir judiciaire, l'institution militaire, le parlement et les partis politiques, notamment le PTI de Khan, devraient être impliqués dans la recherche d'un consensus.

«Il doit y avoir un consensus national sur la plupart des questions», a soutenu le ministre de la défense. «Il ne s'agit pas d'un consensus entre les hommes politiques ou une ou deux autres institutions comme le pouvoir judiciaire ou l'establishment, mais d'un nouveau contrat social.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.