Liban: Démission du chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt

Le leader druze libanais Walid Joumblatt (Photo, AFP).
Le leader druze libanais Walid Joumblatt (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 26 mai 2023

Liban: Démission du chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt

  • La décision de Joumblatt est inhabituelle, car les dirigeants au Liban ne quittent généralement pas volontairement leurs fonctions
  • Le Liban traverse une grave crise politique, le parlement n'ayant pas réussi à élire un nouveau président lors des 11 sessions électorales depuis septembre 2022

BEYROUTH: L'homme politique libanais Walid Joumblatt a annoncé sa démission soudaine de la tête du Parti socialiste progressiste jeudi.

Leader druze de premier plan, Joumblatt a dirigé un parti qui occupe une position centrale dans la vie politique libanaise depuis sa création en 1949.

Dans son annonce, Joumblatt a appelé à la tenue d'une réunion électorale générale le 25 juin, conformément aux dispositions des statuts et du règlement intérieur du parti.

Il a chargé le secrétariat général de mener à bien les préparatifs nécessaires, notamment l'envoi des notifications concernant les demandes de nomination et les dates limites de retrait, ainsi que toutes les conditions liées au processus électoral.

En outre, le secrétariat préparera les listes des membres de la réunion et enverra les invitations.

La décision de Joumblatt est inhabituelle, car les dirigeants ne quittent généralement pas volontairement leurs fonctions. La plupart des dirigeants qui ont participé à la guerre civile libanaise ont continué à occuper les postes politiques qu'ils avaient pris après la guerre.

Joumblatt a hérité de la direction du parti de son père, Kamal Joumblatt, assassiné le 16 mars 1977. Il a dirigé le parti pendant les phases les plus sombres de la guerre civile libanaise.

Actuellement, le Parti socialiste progressiste est représenté au parlement libanais par le bloc du Rassemblement démocratique, dirigé par le fils de Joumblatt, le député Taymour Joumblatt, et est composé de neuf députés.

Taymour assumera probablement la présidence du Parti socialiste progressiste à l'issue des élections.

Druze et socialiste Walid Joumblatt sensible aux symboles

En 2017, à l'occasion de la commémoration du fondateur du Parti socialiste progressiste, Kamal Joumblatt, Walid Joumblatt a pris la décision symbolique de passer le flambeau à son fils en le revêtant de l'abaya traditionnelle.

Il s'agissait d'un geste social, suivi d'un geste politique signifiant le transfert progressif de la direction des Druzes à son fils en 2022.

Ces dernières semaines, des rapports ont fait état de divergences d'opinion entre Walid Joumblatt et son fils Taymour concernant l'approche à adopter pour l'élection du prochain président.

Le Liban traverse une grave crise politique, le parlement n'ayant pas réussi à élire un nouveau président lors des 11 sessions électorales organisées depuis septembre 2022.

Ces élections visent à remplacer Michel Aoun, dont le mandat s'est achevé en octobre 2022. Le Liban entame son septième mois sans président.

Selon un observateur politique, Joumblatt a adopté une position modérée lors des élections présidentielles, envisageant la possibilité d'accepter le candidat soutenu par le Hezbollah, Sleiman Frangié, le chef du mouvement Marada.

«Cependant, le député Taymour Joumblatt rejette ce candidat et préconise de nouvelles approches. Il insiste sur la nécessité d'un changement de leadership et de performance politique au Liban», a-t-il indiqué.

Joumblatt a nié tout différend avec son fils et a exprimé son désir de «laisser la place à la nouvelle génération». «Je fais désormais partie de l'histoire et du passé, tandis que l'avenir appartient à Taymour et à sa vision», a-t-il ajouté.

«La démission de Joumblatt est un mouvement organisationnel interne et une étape naturelle du processus électoral», a déclaré Zafer Nasser, secrétaire général du Parti socialiste progressiste, à Arab News.

Interrogé sur le fait de savoir si les membres du parti ramèneraient Joumblatt à la présidence du parti ou si son fils Taymour hériterait de la présidence, Nasser a clarifié : «La semaine prochaine, nous ouvrirons la porte aux nominations et nous verrons qui se présentera. Je comprends qu'il y ait beaucoup de questions, mais je n’ai pas de réponses pour l'instant. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il s'agit d'une étape organisationnelle et que nous ne voulons pas brûler les étapes.»

Nasser a réitéré la déclaration de Joumblatt selon laquelle il n'y a pas de divergence politique entre son fils et lui.

La démission de Joumblatt signifie-t-elle qu'il se retire de la vie politique? «La démission ne signifie pas du tout qu'il se retire du travail politique», assure Nasser.

Joumblatt est connu pour son opposition au régime syrien, surtout à la suite de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005.

Il a été l'un des fondateurs de l'alliance du 14 mars et a participé à la révolution du Cèdre contre la domination syrienne sur le Liban.

Joumblatt s'est également associé au leader du mouvement Amal, Nabih Berri, lors du soulèvement du 6 février 1984 à Beyrouth, qui a entraîné l'effondrement de l'accord du 17 mai entre le Liban et Israël.

Il est devenu député en 1991 après avoir signé l'accord de Taëf, qui a mis fin à la guerre civile.

Joumblatt a occupé divers postes ministériels, notamment ceux de ministre des Travaux publics, du Tourisme et des Affaires des migrants.

Il a également témoigné devant le Tribunal spécial pour le Liban, chargé d'enquêter sur l'assassinat de Hariri. Son témoignage a été considéré comme directement lié à l'opération d'assassinat et aux raisons présumées qui ont motivé un tel acte.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.


Les Émirats arabes unis inaugurent leur premier avion de combat Rafale de fabrication française à Paris

Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré à Paris son premier avion de combat Rafale de fabrication française. (Capture d'écran/WAM)
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  • L'accord entre la France et les Émirats arabes unis représente un accord de défense clé entre les deux alliés
  • Les Émirats arabes unis souhaitent renforcer leurs capacités de défense en modernisant leur flotte aérienne

LONDRES : Le ministère de la défense des Émirats arabes unis a inauguré son premier avion de combat Rafale de fabrication française, marquant ainsi un renforcement significatif des capacités des forces armées émiraties.

Le ministère a déclaré jeudi que cette initiative s'inscrivait dans le cadre d'un accord signé avec l'entreprise aérospatiale française Dassault Aviation, soulignant ainsi le solide partenariat stratégique entre Paris et Abou Dhabi.

Le Rafale, de fabrication française, est considéré comme l'un des avions de combat multirôles les plus avancés au monde.

Les Émirats arabes unis entendent renforcer leurs capacités de défense en modernisant la flotte de l'armée de l'air grâce à l'acquisition d'avions de combat Rafale, afin de relever les défis régionaux et mondiaux en matière de sécurité, a rapporté l'agence de presse Emirates News Agency.

La cérémonie de lancement a eu lieu à Paris en présence de Mohamed bin Mubarak Fadhel Al-Mazrouei, ministre d'État des Émirats arabes unis chargé des affaires de défense, et de Sébastien Lecornu, ministre français de la défense.

M. Al-Mazrouei a déclaré que la "stratégie des Émirats arabes unis est axée sur l'acquisition des armes et des systèmes les plus avancés, qui s'adaptent à la nature évolutive de la guerre moderne et aux progrès technologiques, améliorant ainsi l'efficacité de combat globale de notre système de défense national".

L'accord avec Rafale comprendra un programme de formation pour qualifier les pilotes et les techniciens émiratis, garantissant ainsi le niveau de préparation du personnel national, a ajouté WAM.

Le général de brigade Mohamed Salem Ali Al-Hameli, de l'armée de l'air et de la défense aérienne des Émirats arabes unis, a déclaré que l'avion Rafale était doté de technologies avancées pour la reconnaissance et les attaques précises sur des cibles terrestres et maritimes, ce qui en fait un ajout précieux à l'armée de l'air des Émirats arabes unis.

L'accord de 16,6 milliards d'euros (17,3 milliards de dollars) entre les Émirats arabes unis et Dassault Aviation est un accord de défense clé dans les relations franco-émiraties, qui prévoit la production de 80 avions de combat avancés dotés de technologies de pointe.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Algérie : Une experte de l'ONU «profondément déçue» du traitement des défenseurs des droits

 La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati. (AFP)
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  • Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques"
  • L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie"

GENEVE: La rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est dite "profondément déçue" par le traitement réservé aux défenseurs des droits humains en Algérie, citant nommément plusieurs cas dont celui du journaliste indépendant Merzoug Touati.

Mary Lawlor s'insurge, dans un communiqué, que les défenseurs des droits humains "continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques en vertu de dispositions pénales formulées en termes vagues, telles que 'porter atteinte à la sécurité nationale'".

L'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme et qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a indiqué être "en contact avec le Gouvernement de l’Algérie".

Elle a mis en exergue le cas de Merzoug Touati "l’un des cas les plus alarmants que j’ai récemment examinés", a souligné Lawlor, qui s'est rendue en Algérie fin 2023.

Selon l'experte, M. Touati a été détenu à trois reprises depuis 2024.

"Lors de sa dernière arrestation en août 2024, sa famille aurait été victime de mauvais traitement. Il aurait ensuite subi des tortures physiques et psychologiques durant sa garde à vue pendant cinq jours. Il continue d’être harcelé par la justice, même après sa libération", écrit Mme Lawlor.

Elle juge "tout aussi préoccupante" l’arrestation de trois avocats de défense des droits humains et d’un jeune lanceur d’alerte entre février et juillet 2024 Toufik Belala, Soufiane Ouali et Omar Boussag ainsi que Yuba Manguellet.

Lawlor a également attiré l’attention sur le cas du Collectif des Familles de Disparu(e)s, une organisation créée pendant la guerre civile algérienne des années 1990 pour faire la lumière sur les disparitions forcées.

Selon l'experte, les membres de l’association, dont beaucoup sont des mères de personnes disparues, ainsi que leur avocate, "auraient été malmenés et sommés de quitter les lieux à ces occasions".

"Je tiens à répéter que j’ai rencontré presque tous ces défenseurs des droits de l’homme", a déclaré la Rapporteure spéciale.

"Aucun d’entre eux ne s’engageait de quelque manière que ce soit dans des actes de violence. Ils doivent tous être traités conformément au droit international des droits de l’homme, que l’Algérie est tenue de respecter", insiste t-elle.