Dette américaine: Biden juge les propositions des républicains «inacceptables»

Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy, républicain de Californie, s'adresse aux journalistes au Capitole des États-Unis à Washington, DC, le 17 mai 2023. (Photo par Andrew Caballero-Reynolds / AFP)
Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Kevin McCarthy, républicain de Californie, s'adresse aux journalistes au Capitole des États-Unis à Washington, DC, le 17 mai 2023. (Photo par Andrew Caballero-Reynolds / AFP)
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Publié le Dimanche 21 mai 2023

Dette américaine: Biden juge les propositions des républicains «inacceptables»

  • Samedi soir, les négociations entre la Maison Blanche et l'opposition républicaine semblaient dans l'impasse, alors que le temps presse pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis
  • Joe Biden a écourté sa tournée en Asie-Pacifique en raison de la crise de la dette et doit rentrer à Washington dès dimanche après la fin du sommet de Hiroshima

WASHINGTON: Joe Biden a jugé dimanche "inacceptables" les propositions des républicains dans le cadre des négociations tendues sur le plafond de la dette américaine, tout en estimant qu'une solution pouvait encore être trouvée pour éviter aux Etats-Unis un défaut de paiement.

"Il est temps que l'autre camp abandonne ses positions extrêmes, car une grande partie de ce qu'il a déjà proposé est tout simplement, franchement, inacceptable", a déclaré M. Biden depuis Hiroshima, au Japon, où il participait au sommet des dirigeants du G7.

Toutes les grandes économies ou presque vivent à crédit depuis des décennies. Les Etats-Unis ont déjà relevé à de nombreuses reprises le plafond de la dette -- le montant maximum d'endettement du pays -- une prérogative du Congrès. Mais les républicains refusent cette année de se rallier à Joe Biden, assurant que cela reviendrait à donner un chèque en blanc au président démocrate.

Joe Biden a indiqué qu'il s'entretiendrait directement avec Kevin McCarthy, le chef des républicains à la Chambre des représentants, pendant son voyage retour en avion dimanche, estimant qu'ils pouvaient "trouver un accord".

Mais il songe aussi à la possibilité d'utiliser l'arme constitutionnelle pour éviter un défaut de paiement du pays. "Je me penche sur le 14ème amendement" a dit M. Biden.

Cet article de la Constitution américaine stipule que "la validité de la dette publique des Etats-Unis (...) ne doit pas être remise en question", de quoi théoriquement permettre de contourner l'obligation de relever son plafond même si cette interprétation est très controversée parmi les juristes.

"Je pense que nous en avons le pouvoir. La question c'est est-ce que ça pourra être fait et invoqué à temps", a-t-il ajouté, évoquant les possibles batailles juridiques et l'échéance très proche.

Faute d'accord, les Etats-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement dès le 1er juin, avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour l'économie américaine, et même mondiale.

USA: un accord sur la dette doit être trouvé avant le 1er juin, alerte la secrétaire au Trésor

Le plafond de la dette des Etats-Unis doit être relevé avant le 1er juin pour que le pays puisse continuer à payer ses factures au-delà du 15 juin, a averti dimanche la ministre des Finances, Janet Yellen, alors que les négociations entre la Maison Blanche et l'opposition républicaine sont dans l'impasse.

"Il y a toujours de l'incertitude au sujet des recettes et des dépenses fiscales. Et donc il est difficile d'avoir une certitude, mais mon évaluation est que les chances d'atteindre le 15 juin tout en étant en mesure de payer toutes nos factures sont assez faibles", a déclaré la secrétaire au Trésor lors d'une interview sur la chaîne NBC.

"J'ai indiqué dans ma dernière lettre au Congrès (lundi, NDLR) que nous prévoyons de ne pas pouvoir payer toutes nos factures à partir de début juin, et peut-être dès le 1er juin", a souligné Janet Yellen, précisant que son estimation par rapport à ce délai restait la même.

La Maison Blanche et l'opposition républicaine sont engagées dans une course contre la montre pour relever le plafond d'endettement des Etats-Unis, et ainsi éviter que la première économie du monde ne se retrouve dans l'incapacité de payer ses factures.

Mais les négociations étaient dans l'impasse dimanche, en raison de profonds désaccords sur les coupes budgétaires exigées par les républicains.

Joe Biden, qui se trouve au Japon pour le sommet du G7, doit s'entretenir par téléphone dimanche avec Kevin McCarthy, le chef des républicains à la Chambre des représentants, pendant son voyage retour en avion, estimant qu"ils pouvaient "trouver un accord".

Il songe aussi à un recours au 14e amendement de la Constitution américaine, qui stipule que "la validité de la dette publique des Etats-Unis (...) ne doit pas être remise en question".

Cela ne semble cependant pas pouvoir "être utilisé de manière appropriée dans ces circonstances, étant donné l'incertitude juridique qui l'entoure et compte tenu du délai serré dans lequel nous nous trouvons", a cependant balayé Janet Yellen.

"Si le plafond de la dette n'est pas relevé, il y aura des choix difficiles à faire concernant les factures impayées", a-t-elle encore averti.

"Il ne peut y avoir de résultats acceptables si le plafond de la dette n'est pas relevé, quelles que soient les décisions que nous prenons", a-t-elle encore mis en garde.

«Pas en arrière»

Les négociations se sont déroulées en l'absence de Joe Biden qui a écourté sa tournée en Asie-Pacifique en raison de cette crise de la dette, retournant à Washington dès dimanche sans passer comme prévu par le Japon et l'Australie.

Les républicains exigent des coupes budgétaires drastiques du gouvernement avant de donner leur feu vert au relèvement du plafond de la dette.

L'équipe républicaine a mis vendredi soir sur la table "une offre qui était un grand pas en arrière et contenait un ensemble de revendications partisanes extrêmes qui ne pourraient jamais être adoptées dans les deux chambres du Congrès", a déclaré dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, appelant à "être sérieux".

Et, selon elle, ce sont les responsables républicains sous la coupe des proches de Donald Trump "qui (menacent) de mettre notre nation en défaut pour la première fois de notre histoire", mais "pas le président (Joe Biden) ni les responsables démocrates".

M. McCarthy a lui indiqué samedi soir, dans un tweet, que "la Maison Blanche a fait un pas en arrière dans les négociations".

"Malheureusement, l'aile gauche du parti démocrate semble être aux commandes, surtout avec le président Biden hors du pays", a-t-il déploré.

Joe Biden a estimé que M. McCarthy attendait probablement son retour pour reprendre les discussions : "Je pense qu'il veut traiter directement avec moi", a commenté le président américain dimanche.

Augmenter les impôts 

Le point de friction entre les deux camps: la demande des républicains de réduire les dépenses fédérales, pour les ramener aux niveaux de 2022. C'est-à-dire couper 130 milliards de dollars de dépenses.

"On ne peut pas dépenser davantage d'argent l'année prochaine", a affirmé Kevin McCarthy.

Une ligne rouge que les démocrates refusent de franchir.

L'administration Biden propose de son côté de réduire des dépenses tout en augmentant les impôts pour les plus riches et les entreprises qui aujourd'hui bénéficient de généreuses remises fiscales. Mais les républicains ne veulent pas de hausses d'impôts.

"C'est sur ce point que nous avons de grands désaccords, du côté des recettes", a indiqué le président dimanche.

Il a prévenu que le 14e amendement n'était pas une arme magique, vu qu'il ne pouvait pas être sûr de pouvoir l'invoquer dans les temps.

"Nous n'avons pas trouvé de plan unilatéral qui pourrait réussir en deux ou trois semaines. C'est le problème. Ca dépendra donc des législateurs", a-t-il ajouté.


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
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  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
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  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
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  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".