Zelensky arrive au G7, qui appelle Pékin à «faire pression» sur Moscou

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky arrive à l'aéroport d'Hiroshima lors de la réunion des dirigeants du sommet du G7 à Hiroshima, le 20 mai 2023. (AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky arrive à l'aéroport d'Hiroshima lors de la réunion des dirigeants du sommet du G7 à Hiroshima, le 20 mai 2023. (AFP).
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Publié le Samedi 20 mai 2023

Zelensky arrive au G7, qui appelle Pékin à «faire pression» sur Moscou

  • M. Zelensky, qui a atterri à Hiroshima en début d'après-midi à bord d'un avion de la République française, a immédiatement estimé sur Twitter que la paix serait «plus proche» à la suite de ce sommet
  • Le chef de l'Etat ukrainien tente d'élargir le cercle des soutiens du pays envahi il y a quinze mois par Moscou

HIROSHIMA : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé samedi au Japon pour participer à un sommet du G7, dont les dirigeants ont appelé la Chine à "faire pression sur la Russie pour qu'elle cesse son agression" contre l'Ukraine.

M. Zelensky, qui a atterri à Hiroshima en début d'après-midi à bord d'un avion de la République française, a immédiatement estimé sur Twitter que la paix serait "plus proche" à la suite de ce sommet, après avoir décroché la veille le feu vert américain à une livraison future d'avions de combat américains F-16 qu'il réclame de longue date.

Le chef de l'Etat ukrainien tente d'élargir le cercle des soutiens du pays envahi il y a quinze mois par Moscou: au G7, il pourra rencontrer les dirigeants des sept démocraties les plus industrialisées, qui sont déjà ses alliés, mais aussi d'autres pays invités non alignés comme le Brésil et l'Inde.

Il était en provenance d'Arabie saoudite, où il a plaidé vendredi la cause de l'Ukraine au sommet de la Ligue arabe devant "certains" pays qui, selon lui, "ferment les yeux" sur le conflit.

A Hiroshima, ravagée par une bombe atomique américaine en 1945, les dirigeants ont appelé samedi la Chine à "faire pression sur la Russie pour qu'elle cesse son agression" contre l'Ukraine et "retire immédiatement, totalement et sans conditions ses troupes", alors que Pékin reste un allié proche de Moscou et n'a jamais condamné l'invasion russe.

Décision historique

Le président ukrainien doit notamment rencontrer dans la ville japonaise son homologue américain Joe Biden pour discuter de la mise en oeuvre pratique de la décision américaine d'autoriser de futures livraisons d'avions de combat à Kiev.

Des réunions bilatérales sont aussi prévues avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président français Emmanuel Macron.

Washington a fait savoir vendredi que M. Biden avait surmonté ses réticences, se disant prêt à autoriser d'autres pays à fournir à Kiev les avions de combat qu'il réclame, des F-16 de fabrication américaine. Une décision "historique", a salué le président ukrainien.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a aussi confirmé que les Etats-Unis soutenaient désormais une initiative commune de leurs alliés pour former des pilotes ukrainiens. Pendant ces longs mois d'entraînement, les Occidentaux décideront du calendrier de livraison des avions, de leur nombre ainsi que des pays qui les fourniront.

Le Royaume-Uni s'est dit prêt à travailler avec ses alliés pour "apporter à l'Ukraine la capacité aérienne de combat dont elle a besoin", et Emmanuel Macron s'était aussi dit prêt lundi à apporter aux pilotes ukrainiens une formation, dont les contours doivent encore être précisés.

Alors que son pays prépare une contre-offensive d'envergure contre Moscou, Volodymyr Zelensky vient de rentrer d'une tournée en Europe où il avait encore demandé ces chasseurs.

Mais jusqu'ici, les Occidentaux, Etats-Unis en tête, résistaient à ces demandes, invoquant les risques d'escalade du conflit, et affirmant qu'il ne s'agissait pas d'une priorité.

M. Sullivan a assuré que la doctrine américaine n'avait "pas changé". La livraison d'armes "a suivi les exigences du conflit", a-t-il plaidé, estimant que es F-16 faisaient partie des équipements dont Kiev aura besoin "à l'avenir" pour "être en mesure de dissuader et de se défendre contre toute agression russe".

La Chine, autre dominante du G7

Les dirigeants du sommet d'Hiroshima ont aussi réaffirmé samedi leur "opposition" à toute "militarisation" chinoise en Asie-Pacifique, assurant qu'il n'existe "pas de fondement légal" pour "les revendications maritimes expansives" du pays en mer de Chine du Sud.

Ils ont toutefois assuré vouloir des relations "constructives et stables" avec Pékin et en soulignant "l'importance de dialoguer franchement" avec le géant asiatique.

Sur Taïwan, ils ont réitéré leur appel à "une résolution pacifique" des différends avec la Chine, qui considère cette île comme l'une de ses provinces.

Cette déclaration est le fruit de négociations entre des pays comme les Etats-Unis, porteurs d'une position plus ferme, sur fond de tensions croissantes avec la Chine, et d'autres, côté européen, qui insistent pour éviter tout climat de "confrontation".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada) veulent diversifier leurs chaînes d'approvisionnement pour moins dépendre de Pékin notamment. Ils ont haussé le ton contre toute tentative de "coercition économique", visant la Chine sans toutefois aller jusqu'à la nommer.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.