JOS, Nigéria: Des affrontements entre communautés ont fait plus de 100 morts et des milliers de déplacés dans le centre du Nigeria, où les forces de sécurité tentaient de restaurer le calme vendredi.
Depuis lundi soir, les attaques par des hommes armés de plusieurs villages du district de Mangu (Etat de Plateau) "ont fait plus de 100 morts", a indiqué vendredi à l'AFP le représentant du district, Daput Minister Daniel, ainsi que le député local Solomon Maren.
La police locale a assuré de son côté vendredi après-midi avoir ramené le calme dans ces villages et qu'au moins 87 corps avaient été retrouvés, tandis que plus de 40 blessés étaient actuellement soignés dans trois centres médicaux.
"La présence sécuritaire a été intensifiée dans le district et autour, afin de ramener la paix et le calme", a précisé la police dans un communiqué précisant que sept personnes avaient été arrêtées.
La veille, elle avait déjà affirmé avoir restauré le calme, mais plusieurs plusieurs sources locales avaient assuré que les violences persistaient.
Les régions du nord-ouest et du centre du Nigeria sont régulièrement le théâtre de tensions et conflits meurtriers autour de l'exploitation de la terre et des ressources en eau entre communautés d'agriculteurs et d'éleveurs, aggravés ces dernières années par la pression démographique et le changement climatique.
L'enchaînement de meurtres suivis d'actes de représailles et l'absence d'une justice efficace a donné naissance dans la région à une criminalité plus large avec des gangs qui mènent des expéditions ciblées dans des villages, où ils tuent des habitants par dizaines, procèdent à des pillages et des enlèvements contre rançons.
"Jusqu'à présent, des attaques et des incendies de maisons ont été signalés dans de nombreux endroits", a précisé vendredi matin M. Daniel, le responsable local.
"Nous avons besoin de plus d'hommes de sécurité, de l'armée de terre et de l'armée de l'air, pour nous aider à chasser les assaillants", a-t-il ajouté, précisant que de nouveaux habitants fuyaient leurs maisons et leurs villages.
"Les maisons ont été brûlées, les gens sont maintenant dispersés partout, certains sont dans des églises, des mosquées et d'autres lieux sûrs".
L'Agence nationale de gestion des urgences (NEMA) a déclaré jeudi que plus de 3 000 personnes avaient été déplacées et des centaines de maisons détruites.
Le gouvernement de l'Etat de Plateau n'a jusqu'ici donné aucun bilan précis, évoquant seulement, dans un communiqué vendredi matin, "beaucoup de morts" dans les violences.
Le gouverneur Simon Lalong avait convoqué jeudi soir une réunion d'urgence au sujet des attaques et déclaré que les forces de sécurité maintiendraient une présence sur le terrain afin d'endiguer de nouvelles violences, selon le communiqué.