L'ONU dénonce des violations «flagrantes» de l'accord humanitaire au Soudan

Des colis d'aide humanitaire fournis au Soudan sont déchargés d'un avion de transport militaire le 18 mai 2023 (Photo, AFP).
Des colis d'aide humanitaire fournis au Soudan sont déchargés d'un avion de transport militaire le 18 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 18 mai 2023

L'ONU dénonce des violations «flagrantes» de l'accord humanitaire au Soudan

  • Les belligérants ne respectent pas leur engagement à permettre à l'aide humanitaire d'accéder à la population civile durement éprouvée
  • M. Griffiths a retenu cet accord conclu le 12 mai entre les généraux rivaux, qui vise à créer des couloirs afin d'évacuer des civils des zones de combat

GENEVE: Les belligérants au Soudan ne respectent pas leur engagement à permettre à l'aide humanitaire d'accéder à la population civile durement éprouvée, a déploré jeudi le responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, lors d'un entretien à l'AFP .

Depuis Genève, M. Griffiths a retenu cet accord conclu le 12 mai entre les généraux rivaux, qui vise à créer des couloirs afin d'évacuer des civils des zones de combat et d'acheminer l'aide humanitaire.

Si la livraison d'aide humanitaire s'accélère, "il y a cependant des violations importantes et flagrantes de cette déclaration, et qui ont eu lieu depuis sa signature", souligne M. Griffiths.

Ainsi, l'entrepôt de Médecins Sans Frontières (MSF) a été pillé mardi, a annoncé mercredi cette ONG. Il s'agit d'un exemple parmi "de nombreux" autres, selon M. Griffiths.

"Bien entendu, nous recensons ces incidents et nous (en) parlons aux deux parties", at-il dit.

«Énorme et choquant»
Depuis le début de la guerre le 15 avril entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, un millier de personnes ont été tuées, 840.000 déplacés et 220.000 réfugiés.

L'ONU a manifesté mercredi que "25 millions de personnes, plus la moitié de la population du Soudan", a besoin d'assistance.

"Et cela ne fait qu'un mois", rappelle M. Griffiths.

Pour leur venir en aide, l'ONU doit recueillir 2,6 milliards de dollars, et près de 500 millions de dollars pour ceux qui ont fui dans les pays voisins, selon les Nations unies.

C'est un "très modeste appel" de fonds, étant donné la situation catastrophique, juge le diplomate, exhortant les donateurs à se montrer solidaires.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime que, depuis le début du conflit, les pillages de stocks alimentaires, le vol d'argent, de carburant, de véhicules ou d'autres équipements-- représente une perte d'environ 56 millions de dollars .

"C'est un chiffre énorme et choquant, un chiffre qui fait honte", a regretté M. Griffiths.

Khartoum, la capitale en proie aux combats violents, est "l'un des endroits les plus dangereux au monde" pour les humanitaires, estime-t-il.

Grâce à des accords locaux pour un passage en toute sécurité des convois humanitaires, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a réussi à déplacer des denrées alimentaires dans une zone au sud de Khartoum, raconte M. Griffiths.

«Horreur inconcevable»
La situation est encore plus fragile au Darfour (ouest) où les négociations pour une trève humanitaire semblent ne mener nulle part.

Cette région, frontalière du Tchad, avait été le théâtre d'une guerre révélée en 2003 entre le régime du président Omar el-Béchir, déchu en 2019, et des insurgés issus de minorités ethniques, qui a fait environ 300.000 morts.

Avant même que ne débutent les combats en avril, le Darfour "était un lieu où les besoins étaient criants, d'une incroyable insécurité et d'une grande fragilité".

Cette nouvelle crise est "tout simplement d'une horreur inconcevable pour cette population", insiste M. Griffiths.

Et l'aspect "ethnique" qui aggrave le conflit au Darfour, "concerne maintenant l'ensemble du pays", juge-t-il.

Des efforts sont en cours pour livrer de l'aide humanitaire au Darfour via le Tchad, mais aussi depuis Nairobi vers cette région et Khartoum, grâce à des ponts aériens.

En raison de difficultés bureaucratiques, "il nous est difficile de transporter des stocks humanitaires de Port-Soudan" vers l'intérieur du pays, déplore-t-il tout en assurant qu'"il est possible de traiter à cette situation."

Et "il faut le faire de toute urgence".


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".