NIAMEY : Banderoles, fanions aux couleurs des partis et photos des candidats sont timidement apparus au Niger, où la campagne électorale pour la présidentielle du 27 décembre s'est ouverte samedi, sans le principal opposant Hama Amadou, écarté par la justice.
Trente candidats sont en lice pour le scrutin présidentiel dont la campagne a débuté trois jours après celle des élections municipales et régionales prévues le 13 décembre.
Dans la capitale Niamey, on voit notamment des portraits de Bazoum Mohamed, dauphin désigné par le président sortant Mahamadou Issoufou - qui arrive au terme de ses deux quinquennats légaux - pour défendre les couleurs du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir depuis 2011).
Bazoum Mohamed, 60 ans, ancien ministre de l'Intérieur et des Affaires étrangères, est considéré comme un homme-clé du pouvoir sous la présidence de M. Issoufou et beaucoup le voient comme le favori du scrutin.
L'opposition, qui conteste depuis trois ans la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et le code électoral élaboré «sur une base non consensuelle, sans sa participation», participe cependant à la présidentielle qui sera couplée aux élections législatives.
L'ancien Premier ministre et ancien président du Parlement Hama Amadou, 70 ans, considéré comme un sérieux challenger, a été écarté de la course à la présidentielle par la Cour constitutionnelle en raison de sa condamnation en 2017 à un an de prison dans une affaire de trafic de bébés.
En 2016 il était arrivé deuxième de la présidentielle derrière Mahamadou Issoufou. Il a toujours qualifié sa condamnation de politique, destinée à le disqualifier à la présidentielle de 2020.
«Les partisans de Hama Amadou ont retiré massivement leurs cartes d'électeur et attendent des consignes de vote», a affirmé à l'AFP Abdou Rafa, un conseiller de M. Amadou actuellement absent du pays.
Parmi les candidats en lice on compte également le général Salou Djibo, ex-chef de la junte militaire au pouvoir de février 2010 à avril 2011, investi par le parti Paix-Justice-Progrès (PJP).
Deux autres poids lourds, Seïni Oumarou, le dirigeant du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, 3e en 2016) et Mahamane Ousmane, ex-président de 1993 à 1996 (4e en 2016), sont aussi dans la course, ainsi que l'ex-chef de la diplomatie, Ibrahim Yacouba (5e en 2016).
Depuis 2015, le Niger, un des pays les plus pauvres du monde, est en proie à des attaques jihadistes récurrentes dans ses parties ouest et sud-est, qui ont fait des centaines de morts.