L'Ukraine dit avoir repoussé une attaque nocturne avant une visite chinoise

Explosion d'un missile dans le ciel au-dessus de la ville lors d'un tir de missile russe, dans le cadre de l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, à Kiev, en Ukraine. (Reuters)
Explosion d'un missile dans le ciel au-dessus de la ville lors d'un tir de missile russe, dans le cadre de l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, à Kiev, en Ukraine. (Reuters)
Explosion d'un missile dans le ciel au-dessus de la ville lors d'un tir de missile russe, dans le cadre de l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, à Kiev, en Ukraine. (Reuters)
Explosion d'un missile dans le ciel au-dessus de la ville lors d'un tir de missile russe, dans le cadre de l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, à Kiev, en Ukraine. (Reuters)
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Publié le Mardi 16 mai 2023

L'Ukraine dit avoir repoussé une attaque nocturne avant une visite chinoise

  • Si les forces ukrainiennes se sont félicitées d'avoir détruit en vol tous les missiles russes, Moscou a assuré avoir «touché toutes les cibles», dont des dépôts de munitions et d'armes occidentalesf
  • «Un nouveau succès incroyable pour les forces aériennes ukrainiennes ! La nuit dernière, les défenseurs de notre ciel ont abattu six missiles hypersoniques russes Kinjal et 12 autres missiles», a clamé le ministre ukrainien de la Défense

KIEV : L'Ukraine a affirmé mardi avoir repoussé un déluge de missiles russes et abattu six engins hypersoniques Kinjal difficiles à intercepter lors d'une attaque nocturne, à quelques heures de la visite attendue d'un émissaire chinois à Kiev.

Si les forces ukrainiennes se sont félicitées d'avoir détruit en vol tous les missiles russes, Moscou a assuré avoir "touché toutes les cibles", dont des "points de déploiement des forces armées ukrainiennes" et des dépôts de munitions et d'armes occidentales.

"Un nouveau succès incroyable pour les forces aériennes ukrainiennes ! La nuit dernière, les défenseurs de notre ciel ont abattu six missiles hypersoniques russes Kinjal et 12 autres missiles", a clamé sur Twitter le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.

Le missile Kinjal ("Poignard" en russe) est l'une des armes vantées comme "invincibles" par le président russe Vladimir Poutine, car leur vitesse hypersonique leur permet de défier la plupart des systèmes de défense antiaérienne.

Dans la nuit, les journalistes de l'AFP ont vu à Kiev la défense antiaérienne ukrainienne en action, illuminant le ciel nocturne pour détruire les missiles russes visant la capitale.

L'Ukraine avait annoncé pour la première fois avoir abattu un missile russe Kinjal début mai, grâce au puissant système antiaérien américain Patriot, livré à Kiev courant avril.

Selon le chef d'état-major ukrainien Valery Zaloujny, la Russie a attaqué l'Ukraine "depuis le nord, le sud et l'est" avec des Kinjal, des missiles de croisière Kalibr, antiaériens S-400 et balistiques Iskander, mais aussi des drones de fabrication iranienne.

"Tous ont été détruits !", s'est-il félicité sur Telegram.

Tournée chinoise

"C'était exceptionnel par sa densité, un nombre maximum de missiles dans un laps de temps très resserré", a souligné l'administration militaire de Kiev.

L'armée russe a de son côté assuré avoir atteint ses objectifs, mais aussi avoir détruit un système américain Patriot à Kiev et intercepté sept missiles britanniques à longue portée Storm Shadow, dont la livraison a été annoncée récemment par Londres.

Selon le maire de la capitale, Vitali Klitschko, trois personnes ont été blessées dans cette attaque, qui s'est produite quelques heures avant l'arrivée attendue à Kiev de l'émissaire chinois Li Hui pour une visite de deux jours.

Représentant spécial pour les affaires eurasiatiques, ex-ambassadeur chinois à Moscou, Li Hui est censé discuter du "règlement politique" du conflit ukrainien. Il doit se rendre également en Pologne, France, Allemagne et Russie.

Selon une source gouvernementale ukrainienne interrogée par l'AFP, l'émissaire chinois doit rencontrer à Kiev le ministre des Affaires étrangères et d'autres haut responsables.

La Chine, proche partenaire de la Russie, n'a jamais condamné publiquement l'invasion russe de l'Ukraine. Elle a proposé un plan en 12 points pour mettre fin à la guerre, vu avec scepticisme par les Occidentaux.

Cette attaque russe intervient aussi au lendemain du retour à Kiev du président ukrainien Volodymyr Zelensky après une tournée européenne qui l'a conduite en Italie, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni.

"De retour à la maison avec (...) de nouvelles et puissantes armes pour le front", a annoncé M. Zelensky dans un message vidéo, après avoir obtenu de nouvelles promesses d'aide.

Cette tournée se déroulait au moment où l'armée ukrainienne a revendiqué "le premier succès" de son assaut sur les flancs de Bakhmout, ville épicentre des combats depuis des mois dans l'est de l'Ukraine, aujourd'hui contrôlée à plus de 90% par les forces russes.

Mais le moment d'une contre-offensive massive n'est pas encore venu, a tempéré Volodymyr Zelensky, répétant que Kiev avait "besoin de plus de temps".

Européens en sommet

M. Zelensky a notamment obtenu du Royaume-Uni des drones d'attaques de longe portée et des missiles antiaériens. Il s'est aussi dit "très optimiste" sur de potentielles livraisons d'avions de combat, que de nombreux pays européens refusent jusqu'à présent de fournir.

Sur le front diplomatique, les 46 Etats membres du Conseil de l'Europe se retrouvent mardi après-midi pour un sommet en Islande pour afficher leur unité contre Moscou.

La rencontre, la quatrième seulement de l'organisation paneuropéenne en près de 75 ans d'existence, vise à multiplier les moyens de rendre la Russie pénalement responsable des destructions et des crimes causés par son invasion de l'Ukraine.

Autre grand sujet, la prolongation de l'accord sur les exportations céréalières ukrainiennes était encore incertaine mardi, le Kremlin affirmant qu'il restait "beaucoup de questions" à régler.

Cruciales pour l'approvisionnement des pays d'Afrique et d'Asie, les exportations agricoles ukrainiennes comme russes sont entravées depuis le début de la guerre. Plusieurs pays d'Europe de l'Est ont aussi pris des mesures pour protéger leurs agriculteurs face à l'afflux de grain ukrainien, un sujet qui fâche tant à Bruxelles qu'à Kiev.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.