PARIS: Plusieurs dizaines de proches de Cécile Kohler et Jacques Paris, deux Français détenus en Iran, se sont rassemblés dimanche au pied de la tour Eiffel à Paris, deux jours après la libération par Téhéran de deux autres Français, une "bouffée d'espoir" pour les familles des prisonniers.
"Liberté pour Cécile Kohler et Jacques Paris", proclamaient des pancartes portant la photo des deux Français arrêtés il y a un peu plus d'un an, le 7 mai 2022 lors d'un séjour touristique en Iran, qui les a accusés d'espionnage.
Collègues et proches de l'enseignante de français et de son compagnon à la retraite se sont succédé au micro et au piano, pour ce rassemblement-concert de solidarité.
La soeur de Cécile Kohler, Noémie, a évoqué "un an de cauchemar" pour les familles mais aussi "la merveilleuse nouvelle" qu'a représenté la libération vendredi de deux Français, Benjamin Brière et Bernard Phelan, rentrés en France après trois ans de détention pour le premier et plus de sept mois pour le second.
"C'est une bouffée d'air pour nous tous, cela nous donne de l'espoir", a déclaré Noémie Kohler, dont la famille n'a pu communiquer que quatre fois avec Cécile Kohler en un an.
"Elle se bat, elle s'accroche, même si ça reste extrêmement difficile", a-t-elle raconté à l'AFP. Sa soeur, emprisonnée tout comme Jacques Paris à la prison d'Evin à Téhéran, n'a pu bénéficier que d'une seule visite consulaire en un an. "Elle a eu plusieurs mois à l'isolement, elle est maintenant avec des codétenues. On lui envoie des livres mais elle n'en a reçu qu'un depuis le début de sa détention".
Elise Romain, une ancienne lycéenne qui avait eu Cécile Kohler comme professeur il y a 9 ans, a tenu à participer au rassemblement. "Je ne l'avais jamais revue, j'ai appris son arrestation par la presse. C'était une super prof. Elle a eu un impact déterminant sur mon parcours", a expliqué la jeune femme.
Outre Mme Kohler et Jacques Paris, deux autres Français sont toujours détenus en Iran, un consultant de 35 ans, Louis Arnaud, arrêté le 28 septembre à Téhéran, et un autre dont l'identité n'a jamais été rendue publique.
La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en 2019 puis condamnée à cinq ans de prison, a, quant à elle, été libérée le 10 février mais ne peut quitter l'Iran.
Depuis des mois, la France dénonce ces détentions arbitraires, parlant d'"otages d'Etat". D'autres pays européens et des défenseurs des droits humains accusent Téhéran de détenir des dizaines d'étrangers dans une stratégie de chantage.