Biden choisit Philip Jefferson, un gouverneur Afro-américain, comme vice-président de la banque centrale

Philip Jefferson lors d'une audience de confirmation du Comité sénatorial des banques, du logement et des affaires urbaines à Capitol Hill, le 3 février 2022, à Washington, DC (Photo, AFP).
Philip Jefferson lors d'une audience de confirmation du Comité sénatorial des banques, du logement et des affaires urbaines à Capitol Hill, le 3 février 2022, à Washington, DC (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 13 mai 2023

Biden choisit Philip Jefferson, un gouverneur Afro-américain, comme vice-président de la banque centrale

  • Le président démocrate de la commission bancaire du Sénat, Sherrod Brown, s'est également réjoui de ces nominations
  • Philip Jefferson a rejoint la Fed en mai 2022, nommé par Joe Biden au sein du conseil des gouverneurs

WASHINGTON: Joe Biden a fait un pas de plus pour accroître la diversité à la banque centrale, en nommant comme vice-président l'actuel gouverneur Afro-Américain Philip Jefferson, et, comme gouverneure, l'économiste Adriana Kugler, qui deviendrait la première responsable de la Fed d'origine hispanique.

Philip Jefferson a rejoint la Fed en mai 2022, nommé par Joe Biden au sein du conseil des gouverneurs. Alors professeur au Davidson College de Caroline du Nord, il avait vu sa nomination confirmée par le Sénat à une large majorité.

"J'attends avec impatience sa confirmation rapide en tant que vice-président", a indiqué vendredi Joe Biden dans un communiqué.

Philip Jefferson deviendrait le deuxième vice-président afro-américain de la Réserve fédérale, après Roger Ferguson entre 1999 et 2006. Il a notamment travaillé sur les questions d'égalité et de pauvreté, et a été économiste à la Fed.

"Je suis profondément honoré de la confiance que le président Biden et la vice-présidente Harris m'ont témoignée avec la nomination au poste de prochain vice-président du conseil d'administration", a déclaré Philip Jefferson, lors d'un discours sur l'économie à la Hoover Institution de Stanford (Californie).

L'ex-numéro deux de la Fed, Lael Brainard, avait démissionné en février pour rejoindre la Maison Blanche, dont elle dirige désormais l'équipe d'économistes.

Par ailleurs, la gouverneure Lisa Cook, elle aussi nommée l'an passé par Joe Biden, et première gouverneure afro-américaine à siéger à la Fed, devrait voir son mandat renouvelé pour une durée de 14 ans. Elle avait en effet repris le mandat de son prédécesseur, qui expire en janvier 2024.

"Le Dr Jefferson et le Dr Cook continueront d'apporter des connaissances, une expertise et une continuité précieuses à la Fed à un moment critique pour notre économie et nos familles à travers le pays", a ajouté M. Biden.

C'est en effet à la Fed que revient la lourde tâche de faire baisser l'inflation aux Etats-Unis, tout en maintenant le plein emploi.

«Espoirs et rêves»

Lors des nominations, début 2022, de Philip Jefferson et Lisa Cook, Joe Biden s'était réjoui de voir arriver "une diversité tant attendue à la tête de la Réserve fédérale", une institution qui fut longtemps le pré carré d'hommes blancs.

Le président américain a également annoncé la nomination, comme gouverneure, d'Adriana Kugler, actuellement l'une des responsables à la Banque mondiale, et responsable de l'impact des politiques gouvernementales sur le marché du travail. Cette économiste américano-colombienne serait la première personne d'origine hispanique à ce poste.

"Le Dr Kugler est une économiste hautement qualifiée et respectée possédant une expertise approfondie des marchés du travail, de la mobilité des travailleurs et de l'emploi des jeunes", a estimé le président.

Elle a commencé sa carrière à la Fed de San Francisco, a été économiste en chef du département du Travail et a été confirmée l'année dernière avec un soutien bipartite pour représenter les Etats-Unis à la Banque mondiale, indique la Maison Blanche.

Le sénateur démocrate Bob Menendez a salué ces annonces, estimant qu'avec ces choix, Joe Biden "signale que les espoirs et les rêves des Américains Noirs et Latino sont au coeur de la promesse de l'Amérique. En termes simples, nous assistons à l'évolution de l'histoire en temps réel".

Le président démocrate de la commission bancaire du Sénat, Sherrod Brown, s'est également réjoui de ces nominations qui "reflètent la diversité dynamique de notre pays et les gens qui le font fonctionner".

"Ces candidats sont des économistes chevronnés capables de contribuer de manière significative aux travaux du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale", a également commenté le président de la commission des Finances à la Chambre des représentants, Patrick McHenry.

Il s'est cependant inquiété pour l'indépendance de la Fed: "je les exhorte à maintenir une stricte impartialité et à rester concentrés sur la maîtrise de l'inflation. La politique partisane ne doit en aucun cas influencer la prise de décision".

Joe Biden a de son côté estimé que "ces candidats comprennent que ce travail n'est pas partisan, mais qu'il joue un rôle essentiel dans la recherche du plein emploi, le maintien de la stabilité des prix et la supervision de nombreuses institutions financières de notre pays".

L'organe de décision de la Fed, le comité de politique monétaire, est composé des sept gouverneurs - actuellement quatre hommes, deux femmes et un poste vacant -, du président de la Fed de New York, ainsi que des présidents des 11 autres antennes régionales, dont quatre disposent, à tour de rôle par année, du droit de vote.


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Veolia, champion du dessalement durable, devrait doubler sa capacité opérée d'ici à 2030

Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
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  • Avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite avec ses technologies, Veolia est un acteur de premier plan sur le marché
  • Veolia a été à l'origine d'innovations majeures sur le marché du dessalement, permettant des gains d'efficacité de 80% depuis 1980 et une réduction de 90% du prix de l'eau en m3 depuis 1970

MUSCAT: Grâce aux progrès considérables réalisés en termes d'efficacité et d'empreinte au cours des 25 dernières années, le dessalement est devenu indispensable pour faire face à la pénurie d'eau.  Il est devenu moins cher, plus efficace et de plus en plus évolutif pour répondre à la demande mondiale croissante, en termes de taille, de volume et d'efficacité.

Le marché du dessalement devrait accélérer sa croissance au cours des cinq prochaines années, principalement sous l'impulsion du Moyen-Orient, de l'Asie du Pacifique et de certains pays d'Europe, la capacité prévue pour le prix représentant environ 40 000 MLD.

Déjà leader dans le secteur du dessalement, avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite grâce à ses technologies, Veolia devrait consolider sa part de marché tout en doublant sa capacité exploitée de 1,4 Bm3 à 2,8 Bm3 d'ici 2030.

Les gains récents dans le monde entier témoignent des fortes ambitions de Veolia sur le marché du dessalement, comme en témoignent les usines de dessalement Mirfa 2 et Hassyan aux Émirats arabes unis (2023 et 2024), l'usine de dessalement Cornwall au Royaume-Uni (2023) et les discussions exclusives pour l'usine de dessalement de Rabat au Maroc (2024).


La France dans la ligne de mire de Moody's vendredi

En décembre, François Bayrou à peine nommé Premier ministre, l'agence Moody's avait rétrogradé la note souveraine de la France au vu de la "fragmentation politique" du pays, peu propice selon elle au rétablissement rapide des finances publiques.  La note avait été abaissée de Aa2 à Aa3 (l'équivalent d'un 17/20) avec une perspective stable, qui suggère qu'une nouvelle révision n'est pas envisagée à plus ou moins brève échéance. (AFP)
En décembre, François Bayrou à peine nommé Premier ministre, l'agence Moody's avait rétrogradé la note souveraine de la France au vu de la "fragmentation politique" du pays, peu propice selon elle au rétablissement rapide des finances publiques. La note avait été abaissée de Aa2 à Aa3 (l'équivalent d'un 17/20) avec une perspective stable, qui suggère qu'une nouvelle révision n'est pas envisagée à plus ou moins brève échéance. (AFP)
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  • La note avait été abaissée de Aa2 à Aa3 (l'équivalent d'un 17/20) avec une perspective stable, qui suggère qu'une nouvelle révision n'est pas envisagée à plus ou moins brève échéance
  • "Le scénario le plus probable, c'est que la note soit confirmée. C'est un peu plus incertain pour la perspective", indique Norbert Gaillard, économiste et consultant indépendant

PARIS: Quatre mois après avoir revu sa note à la baisse, l'agence de notation Moody's dévoile vendredi sa nouvelle évaluation de la dette française, au moment où les droits de douane américains déstabilisent l'économie mondiale et mettent Paris au défi de respecter sa trajectoire budgétaire.

En décembre, François Bayrou à peine nommé Premier ministre, l'agence Moody's avait rétrogradé la note souveraine de la France au vu de la "fragmentation politique" du pays, peu propice selon elle au rétablissement rapide des finances publiques.

La note avait été abaissée de Aa2 à Aa3 (l'équivalent d'un 17/20) avec une perspective stable, qui suggère qu'une nouvelle révision n'est pas envisagée à plus ou moins brève échéance.

"Le scénario le plus probable, c'est que la note soit confirmée. C'est un peu plus incertain pour la perspective", indique Norbert Gaillard, économiste et consultant indépendant.

Deux rétrogradations pour "un pays aussi bien noté en l'espace de quatre mois, ce n'est pas du tout courant. C'est ce qui est arrivé aux pays d'Europe du Sud pendant la crise de la dette en 2010-2012", ajoute-t-il auprès de l'AFP.

Depuis le revers de décembre, la France s'est dotée d'un budget pour 2025 prévoyant une cinquantaine de milliards d'euros d'effort budgétaire et la menace d'une censure du gouvernement s'est momentanément éloignée.

"Vrai problème" 

Le grand facteur d'incertitude réside désormais dans l'impact qu'auront les droits de douane massifs décidés par le président américain Donald Trump sur l'économie mondiale, et donc française.

Cette offensive protectionniste a fait dégringoler les marchés financiers et attisé les craintes d'un fort ralentissement économique.

"Le risque politique est réduit aujourd'hui. On est surtout sur un risque économique et commercial", relève Norbert Gaillard.

Avant même la tempête douanière déclenchée le 2 avril, les incertitudes internationales ont conduit la Banque de France à réduire de 0,2 point à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025. Le gouvernement se prépare à suivre le mouvement, possiblement le 15 avril lors d'une conférence sur les finances publiques.

Le Premier ministre François Bayrou a alerté dans Le Parisien: les droits de douane pourraient coûter "plus de 0,5% du PIB" à la France et "le risque de pertes d'emplois est absolument majeur, comme celui d'un ralentissement économique, d'un arrêt des investissements".

A ces perspectives d'activité assombries s'ajoutent la volonté affichée par le gouvernement d'augmenter les dépenses militaires et une remontée des taux d'intérêt pour les emprunts français à 10 ans, alourdissant le coût déjà colossal de la dette (58 milliards d'euros en 2024, selon l'Insee).

En conséquence, selon l'expert, tenir l'objectif de déficit public constituera "un vrai problème".

"Importance systémique" 

Le gouvernement entend réduire le déficit public à 5,4% en 2025, après 5,8% l'an dernier, avec l'ambition de passer sous le maximum européen de 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2029.

Un objectif encore récemment réaffirmé, même si le ministre de l'Economie Eric Lombard a suggéré vendredi qu'une escalade dans la guerre commerciale avec les Américains pourrait le compromettre. Il a exclu tout coup de rabot supplémentaire dans les dépenses et de nouvelles hausses d'impôts.

Et François Bayrou a prévenu, à propos du retour aux 3%, que "la crise pouvait tout changer".

"Avec une croissance plus faible que prévu", le gouvernement "a très peu de marges de manœuvre", constate Norbert Gaillard.

"On liste les mesures, mais on sait qu'elles sont impopulaires, qu'elles peuvent déclencher le vote d'une motion de censure, des manifestations, des mouvements de grève", développe-t-il, citant les pistes d'un effort éventuel demandé aux retraités ou d'une hausse de la TVA avancée par le patronat.

Dans son évaluation en décembre, Moody's souligne que la France a régulièrement manqué ses objectifs concernant la réduction de son endettement.

Toutefois, au-delà de la fragilité de ses finances publiques, le pays a des atouts "dans un monde plus nationaliste et plus protectionniste", estime Norbert Gaillard — outre une économie diversifiée et des institutions solides.

Seule puissance nucléaire de l'UE, elle est "incontournable au niveau européen", avec "une importance systémique, financière, économique et stratégique".