DUNKERQUE : Entre 200 et 300 manifestants se sont réunis vendredi dans le centre de Dunkerque, dans le nord de la France, encadrés par un important dispositif policier, pour accueillir au son de casseroles l'arrivée du président Emmanuel Macron, a constaté l'AFP.
Au moment où le cortège présidentiel faisait son entrée sur le site d'Aluminium Dunkerque, à plus de 20 kilomètres de là, les manifestants tapaient sur casseroles et couvercles, autour d'un "chamboule-tout" fait de boîtes de conserves couvertes de dessins de ministres et du président de la République.
M. Macron, accompagné de plusieurs ministres, est en déplacement dans la région pour évoquer l'implantation d'une usine de batteries pour véhicules électriques, la quatrième en France, qui doit générer 3 000 emplois directs et 12 000 indirects.
Le président s'est rendu en fin de journée dans un bâtiment administratif non loin de la manifestation, dans une rue dont l'accès est barré par des grilles et un cordon de police.
Un groupe de manifestants a formé un cortège sauvage, sans parvenir à s'approcher du bâtiment. Au moins quatre personnes ont été interpellées, a constaté une journaliste de l'AFP. Contactée, la préfecture n'était pas en mesure de confirmer ce chiffre.
Dans l'après-midi, les manifestants ont défié les policiers, scandant "nous aussi on va passer en force".
"On veut continuer à exprimer notre colère sur ce qui nous préoccupe, la réforme des retraites, l'emploi, la santé. Aujourd'hui on est en train de fermer 45 lits à l'hôpital maritime de Zuytcoote", dans la région, a déploré auprès de l'AFP Christelle Veignie, secrétaire générale du syndicat UL CGT de Dunkerque.
En veste de travail et casque sur la tête, des salariés de Valdunes, dernier fabricant de roues de trains récemment lâché par son actionnaire chinois, sont venus eux aussi montrer "qu'ils ne veulent pas mourir comme ça".
Cathy Dondeyne, manifestante de 52 ans, qui travaille à la Caisse d'allocation familiales, faisait grève vendredi pour "continuer la lutte contre la réforme des retraites". "Macron va continuer à enfoncer le droit du travail et à faire sa politique de capitaliste", a-t-elle critiqué.
Lors de ses déplacements en province, depuis le passage en force de la très contestée réforme des retraites, augmentant l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, Emmanuel Macron est accueilli au son des casseroles.