Au Liban, soldats et policiers cumulent les emplois pour survivre

Des soldats marchent à Tripoli, Liban, le 26 avril 2023 (Photo, AFP).
Des soldats marchent à Tripoli, Liban, le 26 avril 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 12 mai 2023

Au Liban, soldats et policiers cumulent les emplois pour survivre

  • Depuis la crise de 2019 qui a plongé plus de 80% des habitants du pays dans la pauvreté et fait fondre les salaires, ils sont des milliers de soldats et de policiers à cumuler les emplois
  • Au Liban, l'armée interdit aux militaires d'avoir un second emploi mais, face à la crise, soldats et policiers n'ont pas d'autre choix pour joindre les deux bouts

TRIPOLI: Trois jours par semaine, Samer ôte son treillis et travaille avec son oncle garagiste. Au Liban, l'armée interdit aux militaires d'avoir un second emploi mais, face à la crise, soldats et policiers n'ont pas d'autre choix pour joindre les deux bouts.

Depuis la crise de 2019 qui a plongé plus de 80% des habitants du pays dans la pauvreté et fait fondre les salaires, ils sont des milliers de soldats et de policiers à cumuler les emplois.

"L'armée sait bien qu'on travaille mais elle ferme les yeux car elle sait que sinon, tout le monde partirait", assure à l'AFP Samer, qui a pris un nom d'emprunt.

Depuis un an, ce père de famille de 28 ans travaille trois jours par semaine dans le garage de son oncle à Tripoli, dans le nord du Liban, l'une des villes les plus pauvres du pays.

Il y gagne deux fois plus qu'à l'armée. Mais ce salaire, cumulé à sa solde, suffit à peine pour acheter des couches et du lait infantile pour son fils.

"A la fin du mois, il ne me reste plus un sou", confie-t-il.

Officiellement, le cumul d'emplois pour les militaires est passible de sanctions pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement. Mais depuis la crise, la donne a changé.

Avec une livre libanaise qui connait une dépréciation record d'environ 98%, les soldats ont vu leur salaire fondre, passant de quelque 800 dollars (730 euros) par mois à environ 100 dollars (91 euros), l'équivalent d'un plein et demi d'essence.

En raison de son rôle essentiel dans ce pays instable, l'armée est aidée par nombre d'autres pays. Le Qatar a ainsi fait don de 60 millions de dollars, permettant aux militaires libanais de bénéficier dès l'été 2022 de 100 dollars d'aide pendant six mois.

A la mi-avril, certains policiers ont eux aussi commencé à recevoir une aide mensuelle de 100 dollars pour six mois de la part des Etats-Unis.

«J'étouffais»

Mais ces aides "ne suffisent pas", déplore Samer, les mains noires de cambouis, devant le capot entrouvert d'une voiture.

"La quasi totalité de mes amis à l'armée ont un second boulot", avoue le jeune homme qui s'est enrôlé à 19 ans, croyant son avenir assuré.

Après dix ans à l'armée, Ahmad, 29 ans, ne supportait plus les contraintes liées au cumul de deux emplois.

En 2022, il a choisi de quitter l'armée pour se consacrer pleinement à son second travail de serveur dans un restaurant.

"J'étouffais", dit celui qui se présente sous un faux nom.

Depuis, il travaille au noir et vit dans la peur de se faire arrêter. "Mais au moins, je gagne sept fois plus qu'avant et je mange à ma faim", assure-t-il.

L'armée, qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP sur le sujet, peine désormais à subvenir aux besoins essentiels de ses 80 000 militaires et à entretenir ses équipements. Elle propose même des vols touristiques avec ses hélicoptères pour renflouer ses caisses.

«Situation pitoyable»

Pour les forces de sécurité intérieures (FSI), qui comptent près de 25 000 policiers, la situation est encore plus difficile, assure Elie, un policier de 37 ans, dont le salaire ne vaut désormais pas plus de 50 dollars. Pour nourrir ses trois enfants, il travaille avec son père, agriculteur.

"Notre situation est pitoyable", affirme Elie, rencontré en marge d'une manifestation réclamant la hausse des pensions de retraite des forces armées.

"Si tu te fais une entorse pendant le service, c'est toi qui paies l'hospitalisation."

De fait, le budget de santé des FSI est devenu insignifiant, confirme à l'AFP une source sécuritaire.

Les FSI, qui reçoivent moins de dons que l'armée, "ferment les yeux face aux emplois secondaires, car il n'y a pas d'autre solution", assure-t-elle.

"La crise a eu un impact sur la capacité des services de sécurité à fonctionner normalement mais aussi sur le moral" des troupes, estime Dina Arakji, chercheuse à Control Risks.

Selon elle, l'autorisation officieuse des emplois secondaires met en péril la capacité des forces armées "à répondre efficacement aux besoins de sécurité intérieure du pays".


Le président du Conseil de la Choura dirige la délégation saoudienne à la conférence du Parlement arabe

Le président du Conseil de la Shoura, Cheikh Abdullah bin Mohammed bin Ibrahim Al-Sheikh, a conduit la délégation saoudienne à la septième conférence du Parlement arabe et des présidents des conseils et parlements arabes, qui s'est tenue  samedi au siège de la Ligue des États arabes au Caire. (SPA
Le président du Conseil de la Shoura, Cheikh Abdullah bin Mohammed bin Ibrahim Al-Sheikh, a conduit la délégation saoudienne à la septième conférence du Parlement arabe et des présidents des conseils et parlements arabes, qui s'est tenue samedi au siège de la Ligue des États arabes au Caire. (SPA
Short Url
  • La conférence a porté sur le renforcement de l'unité parlementaire arabe, avec un point clé de l'ordre du jour consacré au soutien du peuple palestinien.
  • Les participants ont travaillé à la formulation d'une position parlementaire arabe unifiée pour défendre les droits des Palestiniens.

Le Caire : Cheikh Abdullah bin Mohammed bin Ibrahim Al-Sheikh, président du Conseil de la Choura, a conduit la délégation saoudienne à la 7e Conférence du Parlement arabe et des présidents des conseils et parlements arabes.

La conférence, qui s'est tenue samedi au siège de la Ligue des États arabes au Caire, portait sur le renforcement de l'unité parlementaire arabe.

Un point de l'ordre du jour était consacré au soutien du peuple palestinien et au rejet de toute proposition de déplacement forcé. Dans le cadre des discussions, les participants ont travaillé à la formulation d'une position parlementaire arabe unifiée pour défendre les droits des Palestiniens. Le résultat a été la publication d'un plan d'action parlementaire arabe unifié décrivant les mesures concrètes que les parlementaires arabes pourraient prendre.

Avant son approbation officielle, les présidents des conseils et parlements arabes ont tenu une session consultative à huis clos pour finaliser les principaux aspects du plan, qui sera soumis au sommet arabe pour adoption.

La délégation du Royaume à la conférence comprenait le secrétaire général du Conseil de la Choura, Mohammed bin Dakhil Al-Mutairi, ainsi que les membres du Conseil Saad bin Salib Al-Otaibi, Tariq bin Saeed Al-Shammari, Hanan bint Abdullah Al-Sammari, Abdullah bin Abdulaziz bin Aifan et Amal bint Abdulaziz Al-Hazani.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'ambassade saoudienne en Syrie célèbre le jour de la fondation du Royaume

Le vice-ministre des affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration. (Photo Fournie)
Le vice-ministre des affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration. (Photo Fournie)
Short Url
  • Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration.
  • Le ministre saoudien des Communications et des Technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a rencontré des cadres supérieurs de grandes entreprises mondiales lors de la Future Investment Initiative à Miami.

DAMAS : L'ambassade d'Arabie saoudite en République arabe syrienne a organisé une réception à l'occasion de la Journée de la fondation du Royaume à son siège dans la capitale syrienne, Damas.

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration, a rapporté samedi l'agence de presse saoudienne.

Parallèlement, le ministre saoudien des Communications et des Technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a tenu des réunions de haut niveau avec des cadres supérieurs de grandes entreprises mondiales lors de la Future Investment Initiative à Miami, afin de renforcer les partenariats dans les domaines de la technologie, de l'intelligence artificielle, de l'investissement et du secteur spatial.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


Liban : le Hezbollah organise les funérailles de son chef devant une foule immense

Une bannière géante portant les portraits du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à gauche), et de Hachem Safieddine, qui avait été choisi pour lui succéder avant d'être également tué, est suspendue sur une scène devant des rangées de chaises dans la cité sportive Camil Chamoun de Beyrouth, le 22 février 2025. (Photo Ibrahim AMRO / AFP)
Une bannière géante portant les portraits du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à gauche), et de Hachem Safieddine, qui avait été choisi pour lui succéder avant d'être également tué, est suspendue sur une scène devant des rangées de chaises dans la cité sportive Camil Chamoun de Beyrouth, le 22 février 2025. (Photo Ibrahim AMRO / AFP)
Short Url
  • Près de cinq mois après, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef Hassan Nasrallah en présence de dizaines de milliers de personnes attendues.
  • Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l'afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l'étranger, commenceront à 13 heures dans le stade de la Cité sportive, en périphérie sud de Beyrouth.

BEYROUTH : Près de cinq mois après la mort de Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne dévastatrice sur Beyrouth, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef en présence de dizaines de milliers de personnes attendues.

Hassan Nasrallah, figure emblématique du Hezbollah durant 32 ans, a été tué le 27 septembre à l'âge de 64 ans dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, bastion du mouvement armé chiite.

Dès samedi, des partisans du Hezbollah sont arrivés en voiture depuis le sud et l'est du pays, agitant le drapeau du mouvement, et envahissant les routes déjà embouteillées.

Ces funérailles sont le premier événement populaire organisé par le Hezbollah depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu fin novembre, après plus d'un an de conflit avec Israël qui a affaibli le mouvement. Malgré le cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sporadiques contre le Liban.

Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l'afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l'étranger, commenceront à 13 heures (11 heures GMT) dans le stade de la Cité sportive, en périphérie sud de Beyrouth.

D'immenses portraits de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, son cousin et également tué dans une frappe israélienne en octobre après avoir été choisi pour lui succéder, ont été affichés dans le stade. Ses funérailles sont également célébrées ce dimanche.

Selon les organisateurs, plus de 23 000 sièges ont été installés sur la pelouse, en plus des 55 000 places sur les gradins.

Des écrans seront également déployés dans les rues avoisinantes, où 35 000 sièges sont prévus pour les hommes et 25 000 dans un secteur réservé aux femmes.

Selon la télévision du Hezbollah, al-Manar, 70 points d'accueil offriront de l'eau, de la nourriture et même un hébergement aux voyageurs.

Après la cérémonie, les participants se dirigeront vers le lieu de l'enterrement, près des deux routes menant à l'aéroport.

Le corps de Hassan Nasrallah avait été enterré secrètement dans un lieu inconnu, en attendant la fin de la guerre.

- « Démonstration de soutien » -

« Nous voulons faire de ces obsèques une démonstration de soutien », a déclaré Naïm Qassem, le chef du Hezbollah, qui doit prononcer un discours et a appelé à une « participation massive ».

Le Hezbollah a invité les responsables libanais à assister aux obsèques, où près de 79 pays seront représentés, selon les organisateurs.

L'Iran a confirmé sa participation « à un haut niveau ». Selon des médias iraniens, le président du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, devrait être présent.

Des représentants des factions irakiennes pro-iraniennes et d'autres alliés du Hezbollah au sein de l'« axe de la résistance » contre Israël sont également attendus.

4 000 soldats et membres des forces de l'ordre libanaises sont mobilisés, selon une source des services de sécurité, tandis que 25 000 hommes du Hezbollah assureront la sécurité à l'intérieur du stade, selon la chaîne de télévision al-Manar.

Le trafic aérien à l'aéroport sera suspendu entre 12 h et 16 h. L'ambassade des États-Unis et le consulat français ont demandé à leurs ressortissants d'éviter la zone.

- « Un jour difficile » -

Les organisateurs ont exhorté les citoyens à éviter les tirs en l'air, habituels lors des funérailles au Liban, alors que les licences de port d'armes sont gelées du 22 au 25 février.

L'armée libanaise a interdit les prises de vue par drones jusqu'à dimanche soir.

Hassan Nasrallah avait acquis une stature régionale après le retrait israélien du Liban en 2000 et durant la guerre de 2006 contre Israël, mais sa popularité s'est érodée après l'implication du Hezbollah en Syrie aux côtés de l'ancien président Bachar el-Assad.

Sa mort a été un choc pour ses partisans, comme Maryam Chourba, 80 ans, qui compte assister aux funérailles.

« C'est un jour difficile », dit-elle depuis la banlieue sud de Beyrouth. « Sayyed (Nasrallah) nous était très cher, et quoi que nous fassions, nous ne pourrons jamais lui rendre justice. »

Le Hezbollah, qui a dominé la scène politique libanaise pendant des années, est cependant contesté par de nombreux Libanais qui lui reprochent d'être « un État dans l'État ».