Tosyali Algérie et Feraal, un joint-venture pour la production de concentré de minerai de fer

Signature de l'accord entre entre Ahmed Benabbas, président directeur général de l’entreprise nationale de fer et de l'acier (Feraal) et Alp topcuoglu, membre du conseil d’administration de la société turque Tosyali Algérie. (Photo fournie)
Signature de l'accord entre entre Ahmed Benabbas, président directeur général de l’entreprise nationale de fer et de l'acier (Feraal) et Alp topcuoglu, membre du conseil d’administration de la société turque Tosyali Algérie. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

Tosyali Algérie et Feraal, un joint-venture pour la production de concentré de minerai de fer

  • Selon les deux partenaires, l’unité de production, située à Bethioua, dans la wilaya d’Oran, ambitionne de réaliser une production d’acier constitué jusqu’à 80% de minerai de fer local
  • «Les mines de Ghar Djebilet permettront d’augmenter l’intégration de l’industrie sidérurgique»

PARIS: L'Algérie et la Turquie viennent de renforcer leur coopération à travers la création d’une société mixte qui produira des aciers haut de gamme: plats, laminés chauds et froids, et galvanisés. Un protocole d’accord pour la création d’un joint-venture a été signé entre Ahmed Benabbas, PDG de l’entreprise nationale du fer et de l'acier (Feraal), et Alp Topcuoglu, membre du conseil d’administration de la société turque Tosyali, le 13 avril 2023, en présence de Mohamed Arkab, ministre algérien de l'Énergie et des Mines, et de Mohamed Sakhr Harami, PDG du groupe industriel minier Manadjim el-Djazaïr (Manal).

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Production et intégration de l’industrie sidérurgique

Selon les deux partenaires, l’unité de production, située à Bethioua, dans la wilaya d’Oran, ambitionne de réaliser une production d’acier constitué jusqu’à 80% de minerai de fer local. «Nous allons commencer à traiter les mines avec un objectif de cinq cent mille tonnes par an. Et, à moyen terme, la cadence augmentera d'année en année jusqu'à atteindre quatre millions de tonnes annuellement», explique M. Topcuoglu à Arab News en français. «Ces mines constituent un gisement inestimable pour l’industrie et les prévisions vont permettre de réduire les importations de cette matière essentielle… L’augmentation de la production et la valorisation du minerai de fer local permettront de réduire les coûts de production.»

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Interrogé sur l’apport de ce partenariat dans le développement de la sidérurgie, Alp Topcuoglu affirme: «Les mines de Ghar Djebilet permettront d’augmenter l’intégration de l’industrie sidérurgique. De même pour les investissements dans la production de l’acier plat haut de gamme à Oran, dont la production est destinée aux industries de l'automobile et de l'électroménager. Notre priorité, chez Tosyali, est de toujours capitaliser les ressources locales et de les transformer en produits à valeur ajoutée pour l'économie algérienne.»

L’Algérie est désormais reconnue comme un grand exportateur d’acier et cette stratégie de l’export permettra au pays de gagner en compétitivité sur le marché international.

M. Topcuoglu est confiant. La production augmentera au fil des étapes de développement du site minier de Ghar Djebilet. «Notre nouvelle usine des aciers plats sera approvisionnée des mines de Ghar Djebilet. Grâce au plan d'investissement conjoint de valorisation de Tosyali et Feraal, les besoins d'approvisionnement en minerai de fer de Tosyali Algérie augmenteront jusqu'à huit millions de tonnes. Notre objectif à long terme est de maximiser l'approvisionnement à partir de ce site stratégique.» Il précise que ces mines, qui ont des capacités de production de deux à trois millions de tonnes par an jusqu’en 2025, puis de quarante à cinquante millions de tonnes par an à partir de 2026, propulseront les industries de transformation du pays.

Des prix très compétitifs

Interrogé sur la stratégie adoptée à l’export, Alp Topcuoglu affirme que «l’Algérie est désormais reconnue comme un grand exportateur d’acier et cette stratégie de l’export permettra au pays de gagner en compétitivité sur le marché international».

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«Cette matière première sera aussi exportée à des coûts compétitifs et en grande quantité. Tosyali Algérie s'inscrit en droite ligne avec la politique économique de l'Algérie: procurer des produits de grande qualité aux marchés africains à travers notamment la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), signée récemment. Nous serons présents dans les endroits où les besoins sont exprimés à travers le monde et nous continuerons à fournir les mêmes efforts pour satisfaire les premiers clients traditionnels en Amérique, en Asie et en Europe», explique-t-il.

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«Comme vous le savez, de nombreux pays s'attellent à sécuriser leurs approvisionnements en produits sidérurgiques tout en déployant tous les moyens pour développer au mieux leurs minerais de façon durable. En Algérie, Tosyali a la chance de se positionner dans une économie qui offre des gisements inestimables en minerais de fer, en l’occurrence Ghar Djebilet. Les pouvoirs publics sont focalisés sur la valorisation et la transformation de cette matière première locale et ils envisagent même d'en exporter à travers le monde. Nous partageons cet objectif et nous nous préparons à accompagner l'économie algérienne dans ce sens», conclut-il.

 


France : le gouvernement échappe à la sanction de Fitch et Moody's

Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
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  • Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible
  • Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE

PARIS : Leur avis sur la solidité de la dette française était particulièrement guetté vendredi après une série de mauvaises nouvelles concernant les finances publiques depuis février. Mais Fitch et Moody's, deux des plus grandes agences de notation, ont laissé leurs notes inchangées.

Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible. Elle avait prévenu dès le début du mois qu'elle ne comptait pas la changer.

Moody's pour sa part n'a pas à proprement parler «réaffirmé» sa note de Aa2, avec perspective stable, un cran au-dessus de celle de Fitch, mais ne l'a pas modifiée non plus.

Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE après la Grèce et l'Italie. Le gouvernement a dû annoncer en urgence depuis février deux trains d'efforts budgétaires de 10 milliards d'euros chacun.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a aussitôt «pris note» de ces nouvelles dans un bref communiqué, ajoutant que «cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République: être sous les 3% (de PIB, NDLR) de déficit en 2027».

«Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques», assure le ministre.

Dans leurs communiqués respectifs, il est clair que ni Fitch ni Moody's ne croient au retour du déficit sous les 3% en 2027, qui est une exigence de Bruxelles.

Pour Moody's cependant, la perspective pourrait s'améliorer si le gouvernement «réussit à faire adopter et à appliquer des mesures» permettant de réduire significativement la dette. Mais la perspective et la note elle-même pourraient à l'inverse se dégrader à l'avenir si la situation de la dette se détériorait en France davantage que chez ses «pairs».

Fitch observe que la note de la France se justifie à la fois par une économie «vaste et diversifiée», des institutions «fortes et efficaces» et «une stabilité reconnue». Mais qu'en revanche, cette notation est affaiblie par les finances publiques et en particulier le niveau élevé de dette.

- «Signal positif» -

Les notes attribuées par les deux agences classent encore la dette française parmi celles de «haute qualité». La France a perdu en 2012 son triple A, marquant les dettes souveraines les plus sûres, comme celle de l'Allemagne actuellement.

«La France est dans une situation plutôt solide, les marchés lui prêtent à un taux qui n’a pas bougé malgré les mauvaises nouvelles économiques», remarquait vendredi après-midi sur franceinfo Xavier Timbeau, directeur de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Pour lui, une dégradation aurait eu plutôt un «impact assez fort dans le débat politique» avant les élections européennes du 9 juin: ce qu'il prédisait comme un argument pour que ces agences n'abaissent pas la note de la France, afin «de ne pas jouer avec le feu dans une période électorale».

Le gouvernement aura encore à affronter le 31 mai la notation de la plus regardée des agences, S&P, qui place la France sur la même ligne que Moody's, à AA, mais avec une perspective négative, signifiant que la note pourrait baisser à moyen terme.

M. Le Maire va devoir aller défendre le Programme de Stabilité («PSTAB») et les prévisions de retour du déficit public sous 3% en 2027 qu'il contient, devant les députés lundi, puis devant les sénateurs mardi.

Le président (LFI) de la Commission des Finances de l'Assemblée Eric Coquerel a considéré sur X que la décision des agences n'avait «aucune importance», mais «n'empêchait pas la politique budgétaire et économique du gouvernement de nous emmener dans le mur».

Le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, Jean-René Cazeneuve (Renaissance), a estimé au contraire que le maintien des notes était «un signal positif qui valide notre politique de réduction du déficit et les décisions prises en début d'année dès que le ralentissement de la croissance s'est confirmé».


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com