PARIS: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi entame dimanche une visite d’État en France, qui fait suite à celle qui a été effectuée par le président français en Égypte en janvier 2014. Selon une source de l’Élysée, la rencontre aura pour objectif de marquer l’importance du partenariat entre les deux pays. Elle s’inscrit dans le cadre d’une crise sanitaire mondiale qui frappe particulièrement l’Égypte.
Le partenariat franco-égyptien s’inscrit dans la durée, affirme la source de l’Élysée, et a pour «vocation première de travailler à la stabilité de cette région volatile», dans un contexte international mouvant, avec l’élection récente de Joe Biden à la présidence des États-Unis.
Les entretiens des deux présidents porteront sur une large palette de sujets d’intérêt commun «sur lesquels nous travaillons ensemble», affirme encore la source. La question de la lutte contre le terrorisme dans la région et dans le Sahel figurera au menu des discussions des deux hommes. «La Libye est un dossier sur lequel nous travaillons avec les Égyptiens, le but étant d’assurer un cadre de stabilité et le départ des forces étrangères», en particulier les Russes, les Turcs et divers mercenaires présents sur le sol libyen. Les deux hommes feront également le point sur les «les évolutions récentes positives», dont le récent cessez-le-feu et le forum de dialogue politique inter-libyen actuellement en cours.
Des visions communes
Il sera également question de la situation en Méditerranée orientale, où «la France et l’Égypte partagent une même volonté et travaillent pour faire de la Méditerranée un espace de coopération, dans lequel les souverainetés des différents États sont respectées». Force est de constater que la politique turque, qualifiée d’agressive par la France, s’invitera dans les discussions, que cela concerne son rôle en Méditerranée ou en Libye, pays dans lequel elle a envoyé des mercenaires.
Les entretiens géopolitiques entre Macron et Al-Sissi évoqueront par ailleurs le conflit israélo-palestinien, où les deux pays «ont des positions convergentes», selon la source élyséenne, les deux hommes partant «du constat que le problème n’est pas réglé et qu’ils sont tous les deux attachés à la solution à deux États.». D’autres thématiques seront abordées comme la crise au Liban, ou la situation en Iran et en Irak.
Il s’agira aussi sur le plan bilatéral «de travailler au renforcement de nos relations dans des secteurs où elles sont déjà fortes», indique la source, qui mentionne plus particulièrement des accords prévus dans le domaine de la protection sociale, de l’énergie et de la coopération universitaire.
Les deux présidents auront l’occasion de revenir sur la question de l’islamisme et Macron fera «les mises au point qui s’imposent et donnera si nécessaire des explications» à ce sujet. Les deux présidents ont la même position concernant la lutte contre l’islam politique, mais le président égyptien avait critiqué la publication par Charlie Hebdo des caricatures du Prophète.
Le programme de cette visite d’État commencera par une rencontre et un dîner avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Le lendemain, une cérémonie d’accueil officielle sera organisée à l’Hôtel des Invalides, et le président égyptien sera reçu au palais de l’Élysée pour un entretien avec le président Emmanuel Macron, avant de rencontrer Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale. Lors de sa tournée dans la capitale, il s’entretiendra également avec Anne Hidalgo, la maire de Paris, puis reviendra à l’Élysée pour un dîner d’État avec son homologue français.
Le programme comportera aussi une visite à la Cité internationale universitaire ou Al-Sissi assistera à la pose de la première pierre de la Maison de l’Égypte. Par la suite, un déjeuner sera organisé avec le Premier ministre, Jean Castex, puis avec le président du Sénat, Gérard Larcher.