NEW YORK: La «priorité» de l’ONU est de contribuer aux pourparlers de paix qui mettraient fin au conflit au Soudan et au retour d’un gouvernement civil de transition, ce qui permettrait également de stabiliser le Soudan du Sud et les régions partagées comme Abiyé, riche en ressources.
C'est ce qu’a déclaré mardi Hanna Serwaa Tetteh, envoyée spéciale du secrétaire général pour la Corne de l’Afrique, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, au cours de laquelle d’autres fonctionnaires de l’ONU ont mis en garde contre les conséquences humanitaires et politiques désastreuses du conflit pour le Soudan et son voisin du sud.
«Notre priorité actuelle est de mettre fin aux combats entre les Forces armées du Soudan (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) afin d’aboutir à un cessez-le-feu permanent et au retour d’un gouvernement civil de transition», a souligné Mme Tetteh.
Le conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril, a affecté la situation sécuritaire déjà fragile dans les provinces du Nil Bleu, du Kordofan du Sud et du Soudan du Sud.
Les SAF sont dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhane et les RSF par Mohammed Hamdane Dagalo. Les RSF sont une milice lourdement armée qui était alignée sur l’armée avant le début du récent conflit. Les combats actuels ont fait plus de 600 morts et des milliers de blessés, selon l’ONU et d’autres groupes humanitaires internationaux.
Ces combats pourraient également avoir un impact majeur sur le fragile cessez-le-feu conclu entre le Soudan et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (MPLS-N), dirigé par son chef de longue date, Abdelaziz al-Hilo.
Le MPLS-N, qui contrôle la province méridionale du Kordofan du Sud et une partie de la province du Nil Bleu, cherche à obtenir la reconnaissance constitutionnelle des provinces sous son contrôle.
M. Al-Hilo et Abdel Fattah al-Burhane se sont rencontrés en janvier dans la capitale Khartoum pour discuter de l’avancement des pourparlers sur l’unité et de l’avenir du Soudan, mais sans résultat concret.
Le conflit au Soudan a également eu des répercussions sur les relations avec le Soudan du Sud, notamment en ce qui concerne la sécurité des frontières, les réfugiés et la région contestée d’Abiyé. Abiyé est une vaste bande de terres tribales située aux frontières du Soudan et du Soudan du Sud après la partition du Soudan en deux États en 2011.
Avant le début du conflit, les relations entre Khartoum et Djouba, capitale du Soudan du Sud, étaient apparemment stables, avec des réunions régulières au plus haut niveau, mais le conflit au Soudan risque d’exacerber les tensions, notamment au sujet de la région d’Abiyé, riche en gisements d’hydrocarbures.
Le Soudan du Sud connaît une situation sécuritaire délicate et est en proie à sa propre guerre civile depuis quelques années. Le conflit dans le nord a accru le risque de contrebande transfrontalière d’armes et de munitions, selon les fonctionnaires de l’ONU.
«Les combats au Soudan ont provoqué un afflux de réfugiés et de groupes armés dans la région», a affirmé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique, lors de la réunion du Conseil de sécurité mardi.
La Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abiyé (Fisnua), qui est chargée du maintien de la paix à Abiyé, a évacué une partie de son personnel de la région pour des raisons de sécurité, selon Mme Pobee.
Avant le début du conflit, environ 800 000 réfugiés sud-soudanais vivaient au Soudan, mais depuis le début des combats le mois dernier, environ 200 000 d’entre eux sont retournés dans leur pays, le Soudan du Sud, avec d’autres réfugiés soudanais qui ont fui les combats et se sont réfugiés dans les États voisins.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com