Les victimes handicapées de l'explosion du port de Beyrouth crient leur colère

Une femme a déclaré que l'explosion du port était un «vrai crime, mais les fonctionnaires agissent comme si de rien n'était.» (AFP/Fichier)
Une femme a déclaré que l'explosion du port était un «vrai crime, mais les fonctionnaires agissent comme si de rien n'était.» (AFP/Fichier)
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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

Les victimes handicapées de l'explosion du port de Beyrouth crient leur colère

  • L'explosion a tué 202 personnes et en a blessé plus de 6 500 autres, dont certaines sont toujours hospitalisées
  • «Il est nécessaire d’inclure la question des handicapés dans le plan de réforme et de traiter sans discrimination les personnes handicapées ainsi que les militaires blessés à la suite de l’explosion»

BEYROUTH: Des personnes handicapées à la suite de l'explosion survenue dans le port de Beyrouth le 4 août ont organisé un sit-in jeudi pour protester contre «l'injustice, la corruption et la marginalisation».

La manifestation s’est déroulée dans le quartier de Basta Al-Tahta, où Tawfiq Khawam, un homme handicapé de 87 ans, s'était immolé par le feu en raison de la pauvreté et de la négligence auxquelles il était confronté. Les manifestants ont déclaré qu'ils ne voulaient pas d'un «autre Tawfiq Khawam».

Ils ont livré des témoignages poignants des privations liées leurs handicaps, appelant à une protection sociale qui leur garantisse «des droits fondamentaux et une vie décente à la lumière de l'effondrement économique».

 «L'explosion du port était un vrai crime, mais les fonctionnaires agissent comme si de rien n'était.», explique une femme.

Elle appelle à «l’instauration de lois pour les blessés qui ont souffert d’un handicap physique dans le processus de reconstruction des bâtiments détruits de Beyrouth». «Il est nécessaire d’inclure la question des handicapés dans le plan de réforme et de traiter sans discrimination les personnes handicapées ainsi que les militaires blessés à la suite de l’explosion», ajoute-t-elle.

Selon la porte-parole des manifestants, le Liban a promulgué une loi sur les droits des personnes handicapées il y a vingt ans, mais le Parlement n’a toujours pas ratifié la Convention internationale des droits des personnes handicapées publiée pourtant il y a déjà quatorze ans. 

 «Cela montre la façon dont les responsables libanais traitent cette catégorie de citoyens, devenus «victimes de l'extrême pauvreté, rêvant de nourriture et de médicaments et d'accès aux lieux publics», ajoute-t-elle.

La manifestation coïncide avec l'annonce officielle de la signature d’une loi par le président libanais, Michel Aoun, pour indemniser et rémunérer les familles des victimes de l'explosion du port et pour «permettre aux personnes handicapées de bénéficier des prestations de santé de la Caisse nationale de sécurité sociale et de la loi relative aux droits des personnes ayant des besoins spéciaux.»

Publiée jeudi, une étude de l'Université arabe de Beyrouth, en coopération avec la Direction du génie de l'armée libanaise, démontre que l'explosion résulte de la détonation de seulement 20,5 % des 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées près des silos à grains.

Selon l’étude, la quantité de nitrate d'ammonium qui a explosé est «bien inférieure à la quantité totale stockée, et équivaut à 220 tonnes de TNT ou l'équivalent de 564 tonnes de nitrate d'ammonium».

L'enquêteur judiciaire n'a pas publié son rapport, qui devrait révéler les raisons de l'explosion.

L'explosion a tué 202 personnes et en a blessé plus de 6 500 autres, dont certaines sont toujours hospitalisées. Elle a détruit le front de mer et des quartiers résidentiels dans Beyrouth et s’est produite alors que le pays faisait face à une crise financière et à la Covid-19.

Un ministre du gouvernement britannique a averti jeudi que le Liban était sur le point de ne plus pouvoir se nourrir.

Pour James Cleverly, le ministre des Affaires étrangères pour le Moyen-Orient, l’explosion est un «problème d'origine humaine qui aurait pu être évité».

«Le danger le plus pressant est le risque pour la sécurité alimentaire: le Liban est sur le point de ne pas pouvoir se nourrir», explique le ministre, qui a rencontré jeudi des responsables libanais à Beyrouth. «Quatre mois après l'explosion, le Liban est menacé par un tsunami silencieux. Les dirigeants libanais doivent agir.»

Lors d'une deuxième conférence internationale de soutien à Beyrouth et au peuple libanais, qui s’est tenue mercredi à l'invitation du président français, Emmanuel Macron, et du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, la communauté internationale s'est inquiétée du retard pris dans l'enquête sur l'explosion du port.

Selon une déclaration des membres de la conférence, les engagements pris en matière d'aide d'urgence depuis le 4 août ont été respectés, en termes de qualité et de quantité, dans tous les domaines prioritaires identifiés par l'ONU à l'époque.

La conférence a annoncé la création d'un fonds fiduciaire multidonateurs préparé par la Banque mondiale, l'ONU et l'Union européenne, pour continuer à financer les réformes après l'aide humanitaire d'urgence allouée après le 4 août, à condition qu'«un rôle important soit donné aux acteurs de la société civile pour identifier les domaines prioritaires d’action, comme la bonne gouvernance, la santé, l’éducation, la protection sociale, le logement, la culture et le patrimoine. »

Les participants ont cependant exprimé leur inquiétude face à la «détérioration de tous les indicateurs économiques, financiers, monétaires et sociaux, alors que le taux de pauvreté est passé de 28 % à 55 % en douze mois, ce qui a poussé de nombreux Libanais à émigrer».

Pour eux, le Liban est en état de faillite financière: il pourrait encore être un pays prospère si les réformes attendues par la population et la communauté internationale sont mises en œuvre rapidement.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le président du Conseil de la Choura dirige la délégation saoudienne à la conférence du Parlement arabe

Le président du Conseil de la Shoura, Cheikh Abdullah bin Mohammed bin Ibrahim Al-Sheikh, a conduit la délégation saoudienne à la septième conférence du Parlement arabe et des présidents des conseils et parlements arabes, qui s'est tenue  samedi au siège de la Ligue des États arabes au Caire. (SPA
Le président du Conseil de la Shoura, Cheikh Abdullah bin Mohammed bin Ibrahim Al-Sheikh, a conduit la délégation saoudienne à la septième conférence du Parlement arabe et des présidents des conseils et parlements arabes, qui s'est tenue samedi au siège de la Ligue des États arabes au Caire. (SPA
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  • La conférence a porté sur le renforcement de l'unité parlementaire arabe, avec un point clé de l'ordre du jour consacré au soutien du peuple palestinien.
  • Les participants ont travaillé à la formulation d'une position parlementaire arabe unifiée pour défendre les droits des Palestiniens.

Le Caire : Cheikh Abdullah bin Mohammed bin Ibrahim Al-Sheikh, président du Conseil de la Choura, a conduit la délégation saoudienne à la 7e Conférence du Parlement arabe et des présidents des conseils et parlements arabes.

La conférence, qui s'est tenue samedi au siège de la Ligue des États arabes au Caire, portait sur le renforcement de l'unité parlementaire arabe.

Un point de l'ordre du jour était consacré au soutien du peuple palestinien et au rejet de toute proposition de déplacement forcé. Dans le cadre des discussions, les participants ont travaillé à la formulation d'une position parlementaire arabe unifiée pour défendre les droits des Palestiniens. Le résultat a été la publication d'un plan d'action parlementaire arabe unifié décrivant les mesures concrètes que les parlementaires arabes pourraient prendre.

Avant son approbation officielle, les présidents des conseils et parlements arabes ont tenu une session consultative à huis clos pour finaliser les principaux aspects du plan, qui sera soumis au sommet arabe pour adoption.

La délégation du Royaume à la conférence comprenait le secrétaire général du Conseil de la Choura, Mohammed bin Dakhil Al-Mutairi, ainsi que les membres du Conseil Saad bin Salib Al-Otaibi, Tariq bin Saeed Al-Shammari, Hanan bint Abdullah Al-Sammari, Abdullah bin Abdulaziz bin Aifan et Amal bint Abdulaziz Al-Hazani.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'ambassade saoudienne en Syrie célèbre le jour de la fondation du Royaume

Le vice-ministre des affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration. (Photo Fournie)
Le vice-ministre des affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration. (Photo Fournie)
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  • Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration.
  • Le ministre saoudien des Communications et des Technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a rencontré des cadres supérieurs de grandes entreprises mondiales lors de la Future Investment Initiative à Miami.

DAMAS : L'ambassade d'Arabie saoudite en République arabe syrienne a organisé une réception à l'occasion de la Journée de la fondation du Royaume à son siège dans la capitale syrienne, Damas.

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration, a rapporté samedi l'agence de presse saoudienne.

Parallèlement, le ministre saoudien des Communications et des Technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a tenu des réunions de haut niveau avec des cadres supérieurs de grandes entreprises mondiales lors de la Future Investment Initiative à Miami, afin de renforcer les partenariats dans les domaines de la technologie, de l'intelligence artificielle, de l'investissement et du secteur spatial.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


Liban : le Hezbollah organise les funérailles de son chef devant une foule immense

Une bannière géante portant les portraits du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à gauche), et de Hachem Safieddine, qui avait été choisi pour lui succéder avant d'être également tué, est suspendue sur une scène devant des rangées de chaises dans la cité sportive Camil Chamoun de Beyrouth, le 22 février 2025. (Photo Ibrahim AMRO / AFP)
Une bannière géante portant les portraits du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à gauche), et de Hachem Safieddine, qui avait été choisi pour lui succéder avant d'être également tué, est suspendue sur une scène devant des rangées de chaises dans la cité sportive Camil Chamoun de Beyrouth, le 22 février 2025. (Photo Ibrahim AMRO / AFP)
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  • Près de cinq mois après, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef Hassan Nasrallah en présence de dizaines de milliers de personnes attendues.
  • Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l'afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l'étranger, commenceront à 13 heures dans le stade de la Cité sportive, en périphérie sud de Beyrouth.

BEYROUTH : Près de cinq mois après la mort de Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne dévastatrice sur Beyrouth, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef en présence de dizaines de milliers de personnes attendues.

Hassan Nasrallah, figure emblématique du Hezbollah durant 32 ans, a été tué le 27 septembre à l'âge de 64 ans dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, bastion du mouvement armé chiite.

Dès samedi, des partisans du Hezbollah sont arrivés en voiture depuis le sud et l'est du pays, agitant le drapeau du mouvement, et envahissant les routes déjà embouteillées.

Ces funérailles sont le premier événement populaire organisé par le Hezbollah depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu fin novembre, après plus d'un an de conflit avec Israël qui a affaibli le mouvement. Malgré le cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sporadiques contre le Liban.

Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l'afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l'étranger, commenceront à 13 heures (11 heures GMT) dans le stade de la Cité sportive, en périphérie sud de Beyrouth.

D'immenses portraits de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, son cousin et également tué dans une frappe israélienne en octobre après avoir été choisi pour lui succéder, ont été affichés dans le stade. Ses funérailles sont également célébrées ce dimanche.

Selon les organisateurs, plus de 23 000 sièges ont été installés sur la pelouse, en plus des 55 000 places sur les gradins.

Des écrans seront également déployés dans les rues avoisinantes, où 35 000 sièges sont prévus pour les hommes et 25 000 dans un secteur réservé aux femmes.

Selon la télévision du Hezbollah, al-Manar, 70 points d'accueil offriront de l'eau, de la nourriture et même un hébergement aux voyageurs.

Après la cérémonie, les participants se dirigeront vers le lieu de l'enterrement, près des deux routes menant à l'aéroport.

Le corps de Hassan Nasrallah avait été enterré secrètement dans un lieu inconnu, en attendant la fin de la guerre.

- « Démonstration de soutien » -

« Nous voulons faire de ces obsèques une démonstration de soutien », a déclaré Naïm Qassem, le chef du Hezbollah, qui doit prononcer un discours et a appelé à une « participation massive ».

Le Hezbollah a invité les responsables libanais à assister aux obsèques, où près de 79 pays seront représentés, selon les organisateurs.

L'Iran a confirmé sa participation « à un haut niveau ». Selon des médias iraniens, le président du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, devrait être présent.

Des représentants des factions irakiennes pro-iraniennes et d'autres alliés du Hezbollah au sein de l'« axe de la résistance » contre Israël sont également attendus.

4 000 soldats et membres des forces de l'ordre libanaises sont mobilisés, selon une source des services de sécurité, tandis que 25 000 hommes du Hezbollah assureront la sécurité à l'intérieur du stade, selon la chaîne de télévision al-Manar.

Le trafic aérien à l'aéroport sera suspendu entre 12 h et 16 h. L'ambassade des États-Unis et le consulat français ont demandé à leurs ressortissants d'éviter la zone.

- « Un jour difficile » -

Les organisateurs ont exhorté les citoyens à éviter les tirs en l'air, habituels lors des funérailles au Liban, alors que les licences de port d'armes sont gelées du 22 au 25 février.

L'armée libanaise a interdit les prises de vue par drones jusqu'à dimanche soir.

Hassan Nasrallah avait acquis une stature régionale après le retrait israélien du Liban en 2000 et durant la guerre de 2006 contre Israël, mais sa popularité s'est érodée après l'implication du Hezbollah en Syrie aux côtés de l'ancien président Bachar el-Assad.

Sa mort a été un choc pour ses partisans, comme Maryam Chourba, 80 ans, qui compte assister aux funérailles.

« C'est un jour difficile », dit-elle depuis la banlieue sud de Beyrouth. « Sayyed (Nasrallah) nous était très cher, et quoi que nous fassions, nous ne pourrons jamais lui rendre justice. »

Le Hezbollah, qui a dominé la scène politique libanaise pendant des années, est cependant contesté par de nombreux Libanais qui lui reprochent d'être « un État dans l'État ».