L'Iran mène une « campagne de désinformation » sur Moore-Gilbert

Kylie Moore-Gilbert affirme que les allégations d'espionnage formulées par l'Iran sont infondées. (Reuters)
Kylie Moore-Gilbert affirme que les allégations d'espionnage formulées par l'Iran sont infondées. (Reuters)
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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

L'Iran mène une « campagne de désinformation » sur Moore-Gilbert

  • L'émission de télévision prétend que Mme Moore-Gilbert a été « recrutée par les services de renseignements israéliens » avant d’être assignée à l'université de Cambridge afin de nouer avec d'anciens officiers de l'armée israélienne et du Mossad
  • La spécialiste du Moyen-Orient de 33 ans a passé plus de 800 jours en détention à Téhéran avant d'être échangée, la semaine dernière, contre trois prisonniers iraniens purgeant des peines à l'étranger

LONDRES : À la suite de la libération de l'universitaire britanno-australienne Kylie Moore-Gilbert, on a assisté à une campagne de désinformation menée par l'Iran, qui prétend qu'elle « espionnait pour Israël ».

Ainsi, une chaîne de télévision gouvernementale iranienne a diffusé une émission de 10 minutes qui a présenté plusieurs photos de Mme Moore-Gilbert lors de ses voyages, ainsi que des photos de ses amis et de sa famille.

La spécialiste du Moyen-Orient, âgée de 33 ans, a passé plus de 800 jours en détention à Téhéran avant d'être échangée, la semaine dernière, contre trois prisonniers iraniens purgeant des peines à l'étranger, dans un échange de détenus hautement médiatisé.

De concert avec le gouvernement australien, elle affirme que les allégations d'espionnage sont infondées. En effet, Téhéran n'a jamais présenté publiquement aucune preuve de ses prétendus crimes.

L'émission de télévision prétend que Mme Moore-Gilbert a été « recrutée par les services de renseignements israéliens » avant d’être assignée à l'université de Cambridge au Royaume-Uni afin de nouer avec d'anciens officiers de l'armée israélienne et du Mossad.

Si l'émission n'a présenté aucune preuve, elle a diffusé des images de Mme Moore-Gilbert prises lors d'une visite à Jérusalem ainsi que des images qui la montrent aux côtés de femmes en uniformes militaires, dans un « camp d'entraînement de Haïfa », selon le commentaire.

L'émission a précisé que « dans le cadre de sa formation et pour écarter toute menace, elle s'est rendue dans tous les endroits fréquentés par les touristes, a passé des appels depuis ces régions et a pris des photos. On lui a demandé de ne pas dévoiler ses voyages en Israël et ses contacts avec les Israéliens ».

Le reportage accuse Jassem Hussein, ancien député bahreïni, d'avoir aidé Mme Moore-Gilbert à apprendre l'arabe et le farsi, et de lui avoir proposé de l'aider à espionner les exilés chiites en Iran.

Pour répondre à ces allégations, M. Hussein a confié au journal The Guardian que « l'histoire manque de crédibilité pour ceux qui sont informés sur le sujet ».

Il a précisé qu'il avait rencontré Mme Moore-Gilbert lors d'un forum universitaire en Australie avant qu'elle ne se rende en Iran en 2018, où elle a été détenue alors qu'elle s'apprêtait à quitter le pays.

M. Hussein a ajouté : « J'étais au courant de son voyage. Je savais qu'elle allait là-bas pour assister à une conférence, pour visiter des sites touristiques, et enfin pour faire des recherches ».

Il a ajouté que « Kylie ne peut faire de mal à personne, et encore moins à un pays. C'est une personne vraiment pacifiste, une vraie chercheuse, une universitaire et quelqu'un qui aime le Moyen-Orient ».

M. Hussein avoue se sentir menacé à la suite de la diffusion du reportage sur la télévision iranienne en ajoutant que « certaines personnes croient à ces absurdités ».

D'après des sources diplomatiques, la campagne de désinformation lancée par l’Iran a un double objectif : au niveau national, prouver à l'opinion publique que l'échange de prisonniers est une victoire diplomatique pour Téhéran ; et au niveau international, justifier la détention de Moore-Gilbert.

Mme Moore-Gilbert est retournée en Australie la semaine dernière. Elle a remercié ses soutiens par ce message sur Facebook : « Ma liberté est bien votre victoire. Du fond de mon cœur, merci ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.