Toujours au chevet du Liban, Macron continue d’exiger des réformes politiques

Submergé par des crises en tout genre sur le plan intérieur, Emmanuel Macron avait d’autres urgences à régler que le Liban, et aurait très bien pu se passer d’agir (Photo, AFP).
Submergé par des crises en tout genre sur le plan intérieur, Emmanuel Macron avait d’autres urgences à régler que le Liban, et aurait très bien pu se passer d’agir (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

Toujours au chevet du Liban, Macron continue d’exiger des réformes politiques

  • ​​​​​​​Lors de la deuxième conférence de soutien au Liban qui s’est tenue mardi 2 décembre, Emmanuel Macron a voulu envoyer un nouveau message d’espoir aux Libanais, tout en maintenant la pression sur les dirigeants du pays du Cèdre
  • «Nous ne lâcherons rien ni sur nos promesses ni sur nos exigences, que ce soit sur les reformes ou sur l’enquête sur l’explosion du port», a affirmé le président français, alors que l’origine de cette explosion reste à ce jour non élucidée

PARIS: Le président français, Emmanuel Macron, n’aime pas crier dans le vide, mais il aime encore moins baisser les bras. Alors que le Liban est plongé sur le plan politique dans une inertie totale, et que les conditions de vie ne cessent de se dégrader, il a présidé mardi 2 décembre une deuxième conférence d’aide internationale d’urgence sur le Liban avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Des représentants de 27 pays se sont joints à cette réunion, ainsi qu’une dizaine d’organisations internationales et, pour la première fois, des représentants de la société civile libanaise.

Submergé par des crises en tout genre sur le plan intérieur, Emmanuel Macron avait d’autres urgences à régler que le Liban, et aurait très bien pu se passer d’agir, d’autant que les responsables libanais eux-mêmes ne semblent pas pressés de sortir leur pays du marasme.

Quatre mois après l’explosion du port qui a dévasté la capitale libanaise, enfonçant le pays encore davantage dans une profonde crise économique, sociale et sanitaire, les responsables politiques sont en effet toujours dans l’incapacité de s’entendre sur la formation d’un gouvernement.

Malgré ce constat navrant, dans l’esprit d’Emmanuel Macron, jeune président dynamique, s’abstenir serait abandonner la population libanaise à son triste sort, et tourner le dos à sa détresse. En homme d’action, il a voulu réaffirmer une nouvelle fois son attachement aux engagements pris lors de ses deux visites successives à Beyrouth (les 4 et 31 août) pour pousser le Liban vers une sortie de crise.

Le but affiché de la conférence était de dresser un premier bilan de l’aide humanitaire fournie aux Libanais à la suite de l’explosion du port de Beyrouth et de procéder à un état des lieux des nouveaux besoins. Le président français a voulu envoyer un nouveau message d’espoir aux Libanais et leur affirmer que la France reste à leurs côtés. Mais il a aussi maintenu la pression sur les dirigeants libanais dans l’espoir de leur faire respecter la feuille de route qu’ils ont approuvée à l’unanimité lors de sa seconde visite à Beyrouth, fin août.

Maintien de la pression sur les dirigeants libanais

Prenant la parole à l’ouverture de la conférence, Macron n’a pas mâché ses mots à l’égard de la classe politique libanaise, déclarant que les engagements «n’ont pas été respectés» et «rien ne permet de dire que ce n’était pas que des mots». Dans une déclaration faite le 27 septembre dernier, le président français avait déjà fustigé sévèrement la classe politique libanaise. «J’ai honte pour vos dirigeants», avait-il alors lancé. Des paroles qui sont tombées dans l’oreille d’un sourd. Lors de cette conférence de soutien, le président est encore revenu à la charge, pour renouveler ses mises en garde, en l’absence d’un gouvernement crédible, de reformes et de transparence. Sans actes, le Liban n’accédera pas aux aides structurelles adoptées lors de la conférence Cedre, qui s’est tenue à Paris en avril 2018.

Le président français s’est en revanche félicité que les promesses des donateurs du 9 août, aient été «tenues et même dépassées. Plus de 280 millions d’euros ont été décaissés, ce qui a permis de faire face à une partie importante des besoins immédiats». Il estime que «c’est beaucoup, mais ça ne suffit pas» et que «ce soutien ne saurait remplacer l’engagement des forces politiques libanaises à former le plus rapidement un gouvernement et mettre en œuvre la feuille de route des reformes.»

«Nous ne lâcherons rien ni sur nos promesses ni sur nos exigences, que ce soit sur les reformes ou sur l’enquête sur l’explosion du port», a-t-il enfin insisté, alors que l’origine de cette explosion reste à ce jour non élucidée. Emmanuel Macron a renouvelé son intention d’effectuer une troisième visite au Liban au cours du mois de décembre.

La Banque mondiale, l’ONU, et l’Union européenne ont annoncé la mise en place d’un fond pour le relèvement précoce du pays avec la participation de la société civile libanaise. À l’issue de cette conférence, une question persiste : de quels leviers Macron dispose-t-il pour faire sortir la classe politique libanaise de sa confortable torpeur? L’équation semble difficile à trouver, d’autant plus que la France ne semble pas emballée par des sanctions qui viseraient les responsables politiques libanais. Une source à l’Élysée a clairement exprimé des doutes concernant l’efficacité de cette méthode, en affirmant que, jusqu’à preuve du contraire, les sanctions adoptées par les États-Unis n’ont aucunement changé la donne au Liban.


Quatre journalistes tués à Gaza, le nombre de morts parmi les professionnels des médias dépasse cent

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
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  • Cent quatre journalistes palestiniens, ainsi que deux journalistes israéliens et trois libanais, auraient été tués depuis le début du conflit
  • Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat

LONDRES: L’Autorité des médias de Gaza a déclaré jeudi que quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, ce qui porte à plus de cent le nombre total de journalistes tués dans le conflit.

Selon l’agence Anadolu, les victimes sont Hail al-Najjar, éditeur vidéo à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moath Moustafa al-Ghefari, photojournaliste pour le site Kanaan Land et pour la Palestinian Media Foundation, et Amina Mahmoud Hameed, présentatrice de programmes et rédactrice dans plusieurs organes de presse.

Le Bureau de presse de Gaza a indiqué que les quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, mais il n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.

Au total, cent quatre journalistes palestiniens, deux israéliens et trois libanais ont été tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Ces dernières pertes s’ajoutent au lourd tribut déjà payé par les professionnels des médias. Selon le Comité pour la protection des journalistes, le conflit de Gaza constitue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes et les professionnels des médias depuis que l’organisation a commencé à tenir des registres.

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat.

Jeudi, l’Afrique du Sud, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice, a demandé à cette dernière d’ordonner à Israël de mettre fin à son assaut contre Rafah.

Selon les autorités médicales de Gaza, plus de 35 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 79 200 ont été blessés depuis le début du mois d’octobre, lorsqu’Israël a lancé son offensive, répondant à une attaque du Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: l'armée annonce avoir trouvé et rapatrié les corps de trois otages de Gaza

Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
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  • L'armée israélienne a récupéré «les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre », a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari
  • Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.

L'armée a récupéré "les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, ajoutant qu'ils avaient été "brutalement assassinés" par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova et "leur corps emmenés" à Gaza.

Selon l'amiral Hagari, les corps des otages ont été récupérés "durant une opération conjointe entre l'armée et l'agence de renseignements" sur la base de renseignements obtenus notamment "lors d'interrogatoire de terroristes arrêtés dans la bande de Gaza" et ont été identifiés à l'institut national de Médecine légale israélien.

Germano-Israélienne de 22 ans, Shani Louk était apparue dans une vidéo sur les réseaux sociaux, allongée sur le ventre, apparemment inconsciente et à moitié dénudée, à l'arrière d'un pick-up dans la bande de Gaza.

Amit Buskila était âgée de 27 ans et Itzhak Gelerenter de 56 ans lors de l'attaque.

"Le retour de leurs corps est un rappel douloureux et brutal que nous devons rapidement ramener tous nos frères et soeurs de leur cruelle captivité", les vivants et les morts, a réagi le Forum des familles d'otages, principale association de proches.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'attaque surprise menée depuis la bande de Gaza par des commandos du Hamas dans le sud israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Plus de 360 personnes ont été tuées sur le seul site du festival de musique Nova, organisé dans le sud d'Israël, tout près de la frontière avec la bande de Gaza.

En riposte, Israël a lancé une offensive tous azimuts sur la bande de Gaza, qui a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a adressé ses condoléances aux familles. "Cette perte terrible brise le coeur", nous "pleurons avec les familles", a assuré M. Netanyahu, promettant de ramener "tous les otages, les vivants et les morts".

 

 


Tunisie: l'ONU dénonce «l'intimidation et le harcèlement» des avocats

Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
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  • «L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées», exige le Haut-Commissariat
  • Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était «très préoccupé par le fait que des migrants sont de plus en plus souvent pris pour cible»

GENEVE: Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé vendredi "l'intimidation et le harcèlement" dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires.

Les perquisitions contre l'Ordre des avocats dans ce pays "portent atteinte à l'Etat de droit et violent les normes internationales relatives à la protection de l'indépendance et de la fonction des avocats. De tels actes constituent des formes d'intimidation et de harcèlement", a dénoncé Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut-Commissariat à Genève, lors d'un point de presse.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, "exhorte les autorités à respecter et à sauvegarder les libertés d'expression, d'association et de rassemblement pacifique, qui sont garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel la Tunisie est partie", a souligné Mme Shamdasani.

"L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées", exige encore le Haut-Commissariat, ajoutant que "les droits humains de tous les migrants doivent être protégés et les discours de haine xénophobe doivent cesser".

Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était "très préoccupé par le fait que des migrants, pour la plupart originaires du sud du Sahara, ainsi que les personnes et les organisations qui leur viennent en aide, en Tunisie, sont de plus en plus souvent pris pour cible".

Et elle a dénoncé "une augmentation de l'utilisation d'une rhétorique déshumanisante et raciste à l'encontre des migrants noirs et des Tunisiens noirs".

Le président tunisien Kais Saied, qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021, s'est insurgé jeudi contre les critiques occidentales, défendant la légalité de ces mesures.