KABOUL: Mardi, les talibans ont affirmé qu’il serait difficile de résoudre les problèmes en Afghanistan sans leur participation à la réunion sur le pays organisée sous l’égide des Nations unies au Qatar.
Lundi, les envoyés des États-Unis, de la Chine, de l’Arabie saoudite et d’autres pays se sont réunis à Doha pour deux jours de pourparlers à huis clos sur l’Afghanistan, menés par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
La réunion a pour but de «parvenir à une compréhension commune au sein de la communauté internationale sur la manière de dialoguer avec les talibans» sur diverses questions, notamment les droits des femmes et des filles, a indiqué l’ONU.
«Maintenant qu’il n’y a plus de représentant de l’Émirat islamique d’Afghanistan pour présenter son point de vue, il sera difficile de résoudre les problèmes de manière satisfaisante et acceptable pour toutes les parties», a déclaré Souhaïl Shaheen, l’ambassadeur désigné des talibans à l’ONU, à Arab News.
Il a ajouté que l’absence des talibans était l’une des «lacunes» de la réunion. «La délégation de l’Émirat islamique d’Afghanistan devrait être invitée afin de trouver une véritable solution aux problèmes», a-t-il souligné. «Mais dans les cas où notre délégation n’est pas présente, au lieu de résoudre le problème, notre absence créera ou élargira davantage le fossé entre les deux parties.»
«Pour l’instant, nous ne savons pas exactement quelles sont les demandes», a-t-il assuré. Les talibans sont ouverts à des «interactions positives» avec la communauté internationale, a déclaré lundi à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole adjoint des talibans, Bilal Karimi, ajoutant que les États-Unis «exercent une pression» sur les pays et les empêchent de «dialoguer formellement et ouvertement» avec le gouvernement afghan.
Depuis qu’il a pris le contrôle de l’Afghanistan en 2021, le gouvernement taliban a imposé des restrictions croissantes aux femmes, notamment en leur interdisant de travailler pour l’ONU et en limitant les possibilités d’éducation pour les filles.
Les talibans avaient précédemment expliqué que l’interdiction faite aux femmes afghanes de travailler pour l’ONU était une «question interne» qui n'entraverait pas les opérations de l’organisation mondiale. Face à la condamnation générale et aux appels à revenir sur ses décisions, l’ONU a reconnu qu’elle était confrontée à un «choix épouvantable» quant à la poursuite de sa mission dans le pays.
Le mois dernier, l’ONU a lancé un examen de ses opérations en Afghanistan à la suite de l’interdiction imposée à ses employées afghanes. Cet examen devrait se poursuivre jusqu’au 5 mai.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com