Les indépendantistes remportent les élections territoriales en Polynésie

Les indépendantistes ont remporté dimanche les élections territoriales en Polynésie française, une victoire qui leur garantit les rênes de la collectivité du Pacifique Sud pendant cinq ans et ouvre la voie à un éventuel référendum d'autodétermination. (AFP)
Les indépendantistes ont remporté dimanche les élections territoriales en Polynésie française, une victoire qui leur garantit les rênes de la collectivité du Pacifique Sud pendant cinq ans et ouvre la voie à un éventuel référendum d'autodétermination. (AFP)
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Publié le Lundi 01 mai 2023

Les indépendantistes remportent les élections territoriales en Polynésie

  • Avec 44,2% des voix contre 38,5% pour la liste du président sortant Edouard Fritch, les indépendantistes ont obtenu une majorité absolue de 38 des 57 sièges de l'Assemblée territoriale
  • Cette victoire les place notamment en position de force face à l'Etat français pour négocier un processus de décolonisation et un référendum d'autodétermination

PAPEETE: Les indépendantistes ont remporté dimanche les élections territoriales en Polynésie française, une victoire qui leur garantit les rênes de la collectivité du Pacifique Sud pendant cinq ans et ouvre la voie à un éventuel référendum d'autodétermination.

La liste du parti Tavini huiraatira dirigée par l'ex-président du gouvernement Oscar Temaru a obtenu 44,3% des voix au second tour et, grâce au mode de scrutin, une majorité absolue de 38 des 57 sièges de l'Assemblée territoriale, selon les résultats provisoires du Haut-commissariat de la République en Nouvelle Calédonie.

Elle a devancé celle du président sortant autonomiste Edouard Fritch, créditée de 38,5% des suffrages (16 sièges), et celle de l'ancien vice-président autonomiste Nuihau Laurey (17,1% des voix et 3 sièges), selon ces résultats.

Le parti d'Oscar Temaru, 78 ans, doit présenter le 10 mai la candidature du député modéré Moetai Brotherson, 51 ans, au poste du président du gouvernement.

Cette nette victoire place le camp indépendantiste en position de force face à l'Etat français pour négocier un référendum d'autodétermination de ce territoire, grand comme l'Europe, de cinq archipels éloignés de 17.000 km de Paris.

S'ils ont surtout fait campagne sur le pouvoir d'achat, les indépendantistes ont également fait savoir qu'ils souhaitaient lancer un processus de décolonisation.

"Nous n'allons pas être indépendants demain ni la semaine prochaine", a toutefois assuré M. Brotherson après sa victoire sur la chaîne de télévision TNTV. "Je n'ai aucun problème à travailler avec l'Etat et ça ne va pas changer demain", a poursuivi l'élu, figure de l'aile modérée de son parti.

"Les Polynésiens ont voté pour le changement. Le gouvernement prend acte de ce choix démocratique", a réagi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter. "Nous travaillerons avec la majorité nouvellement élue avec engagement et rigueur, pour continuer d'améliorer le quotidien de nos concitoyens polynésiens".

La France a toujours refusé d'organiser un référendum d'autodétermination dans cette collectivité ultra-marine.

C'est la première fois que les indépendantistes disposent d'une majorité solide à la tête de la Polynésie. Renversés au gré des alliances et des ruptures entre 2004 et 2013, ils n'ont jamais conservé le pouvoir pendant un mandat complet.

Covid et inflation 

Depuis l'autonomie interne de 1984, les autonomistes ont exercé le pouvoir de manière quasi-continue en dehors de ces neuf années d'instabilité.

Le sortant Edouard Fritch, 71 ans, en poste depuis neuf ans, était déjà ministre dans le gouvernement de 1984.

Après avoir raflé les trois sièges de députés attribués à la Polynésie lors des législatives de 2022, les indépendantistes ont largement profité dimanche des reports de voix des partis éliminés au premier tour du scrutin le 16 avril, qui ont tous fait campagne contre Edouard Fritch.

Leur liste était arrivée en tête avec 34,9%, contre 30,46% à celle de M. Fritch et 14,53% à celle de M. Laurey.

Nettement battu, Edouard Fritch fait d'abord les frais de la mauvaise communication de son gouvernement pendant l'épidémie de Covid.

En dépit d'un bilan économique plutôt positif, une partie des électeurs lui a également imputé la forte inflation subie par la Polynésie en 2022 (8,5%), car il a instauré une nouvelle TVA pour préserver la sécurité sociale locale.

M. Fritch avait joué son va-tout en s'alliant au lendemain du premier tour avec Gaston Flosse, son ancien mentor et ex-beau-père, avec lequel il était brouillé.

Condamné à de multiples reprises et inéligible, Gaston Flosse, 91 ans, longtemps considéré comme le maître incontesté de la Polynésie, n'a pu participer au scrutin. Mais la liste conduite par son parti (11,88%) est passée tout près du score requis (12,5%) pour se qualifier au second tour.

M. Fritch a exprimé sa "déception" après sa défaite. "Notre pays est autonome et nous nous battrons pour qu'il reste ainsi au sein de la République", a-t-il ajouté devant la presse, "l'indépendance, ce n'est pas l'avenir de ce pays".

Depuis Paris, la gauche a salué la victoire du camp indépendantiste. Jean-Luc Mélenchon (LFI) s'est réjoui qu'une "nouvelle époque commence". La Polynésie "avait besoin d'une alternative de gauche pour lutter contre la pauvreté et les inégalités", a souligné Olivier Faure (PS).


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.