Tunisie: Saied défend la liberté de pensée, des agents confisquent un livre critique

La 36e Foire internationale du Livre de Tunis, le 12 novembre 2021 (Photo, AFP).
La 36e Foire internationale du Livre de Tunis, le 12 novembre 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 29 avril 2023

Tunisie: Saied défend la liberté de pensée, des agents confisquent un livre critique

  • «Il est important de libérer la pensée car nous ne pouvons rien accomplir avec une pensée rigide», a déclaré Saied en visitant la Foire internationale du Livre de Tunis
  • Mais peu après la visite présidentielle, des agents de sécurité ont ordonné la fermeture du stand de l'éditeur Dar El-Kitab et confisqué le livre «Le Frankenstein tunisien» de Kamel Riahi

TUNIS: Le président tunisien Kais Saied a prêché vendredi à la Foire du Livre de Tunis l'importance de "libérer la pensée", mais des agents ont confisqué peu après un essai politique le dépeignant en Frankenstein, selon l'auteur et la maison d'édition.

"Il est important de libérer la pensée car nous ne pouvons rien accomplir avec une pensée rigide", a déclaré M. Saied devant les journalistes en visitant la Foire internationale du Livre de Tunis dont la 37e édition s'est ouverte vendredi dans la capitale.

Mais peu après la visite présidentielle, des agents de sécurité ont ordonné la fermeture du stand de l'éditeur Dar El-Kitab (la Maison du livre) et confisqué le livre "Le Frankenstein tunisien" de Kamel Riahi, ont indiqué l'auteur et sa maison d'édition.

Cet essai, écrit en arabe et qui vient de paraître, est présenté par son auteur comme un livre "politique", évoquant un Frankenstein tunisien en la personne de Kais Saied, élu selon lui en surfant sur les frustrations d'un peuple déçu par le système en place depuis la Révolution de 2011, la première du Printemps arabe, qui a renversé la dictature.

"J'ai été informé que mon livre a été confisqué et le stand de la maison d'édition fermé", a déclaré M. Riahi par message téléphonique depuis le Canada où il réside.

Selon lui, les autorités "cherchent un prétexte pour interdire le livre" depuis sa sortie.

«Décision arbitraire»

"Des agents de sécurité du ministère de la Culture ont confisqué le livre et fermé notre stand après la visite de Saied", a indiqué le patron de la maison d'édition, l'une des plus importantes en Tunisie, Habib Zoghbi.

Les agents ont avancé "la possession d'un livre non autorisé" comme justification à cette démarche, a-t-il ajouté.

Il a affirmé que le stand disposait à l'ouverture de cent exemplaires du livre. "Nous en avions vendus 80 et ils ont confisqué les 20 restants", a-t-il expliqué.

Dans une vidéo mise en ligne par la maison d'édition, on peut voir le stand recouvert d'une bâche noire et une étiquette portant l'inscription "fermé par une décision arbitraire".

La même vidéo montre les stands d'au moins cinq autres éditeurs qui ont fermé par "solidarité" avec l'éditeur.

"La liberté de la pensée a tenu très exactement 45 minutes à la Foire du Livre sous le règne de Kais Saied", a réagi sur les réseaux sociaux le compte "10 Millions de Politiciens", un commentateur assidu de la vie politique tunisienne.

L'opposition accuse M. Saied de dérive autoritaire depuis qu'il s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, laissant à l'agonie la démocratie née de la révolte de 2011.

Journalistes et militants des droits humains protestent régulièrement contre la politique qualifiée de "répressive" du pouvoir, visant selon eux à intimider les médias.

Depuis début février, les autorités ont incarcéré plus de 20 opposants et des personnalités parmi lesquelles des ex-ministres, des hommes d'affaires et le patron de la radio la plus écoutée du pays, Mosaïque FM.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.