Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle le gouvernement taliban à annuler les mesures contre les femmes

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres organise les 1er et le 2 mai à Doha une réunion avec des envoyés de divers pays chargés de l'Afghanistan pour «redynamiser l'engagement international autour d'objectifs communs vers un chemin durable concernant la situation en Afghanistan» (Photo, AFP).
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres organise les 1er et le 2 mai à Doha une réunion avec des envoyés de divers pays chargés de l'Afghanistan pour «redynamiser l'engagement international autour d'objectifs communs vers un chemin durable concernant la situation en Afghanistan» (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 28 avril 2023

Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle le gouvernement taliban à annuler les mesures contre les femmes

  • La résolution «condamne la décision prise par les talibans d'interdire aux femmes afghanes de travailler pour les Nations unies en Afghanistan»
  • Plus largement, le Conseil «lance un appel aux talibans pour qu'ils reviennent rapidement sur les politiques et les pratiques qui restreignent le plein exercice par les femmes et les filles de leurs droits humains»

NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé jeudi le gouvernement taliban à "revenir rapidement" sur toutes les mesures de restrictions contre les femmes, condamnant en particulier l'interdiction faite aux Afghanes de travailler pour les Nations unies.

La résolution, adoptée à l'unanimité des 15 membres et co-sponsorisée par quelque 90 Etats membres de l'ONU, "condamne la décision prise par les talibans d'interdire aux femmes afghanes de travailler pour les Nations unies en Afghanistan", décision annoncée début avril qui "compromet les droits humains et les principes humanitaires".

Plus largement, le Conseil "lance un appel aux talibans pour qu'ils reviennent rapidement sur les politiques et les pratiques qui restreignent le plein exercice par les femmes et les filles de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales, notamment pour ce qui est de leur accès à l'éducation et à l'emploi, leur liberté de circulation et la participation pleine, égale et véritable des femmes à la vie publique".

Il "exhorte" également "tous les Etats et organisations à utiliser leur influence (...) pour promouvoir l'annulation urgente de ces politiques et pratiques".

"Le monde ne restera pas silencieux alors que les femmes en Afghanistan sont effacées de la société", a commenté l'ambassadrice des Emirats arabes unis Lana Zaki Nusseibeh, qui a rédigé le texte avec le Japon.

Soulignant la situation économique et humanitaire "désastreuse", la résolution "souligne qu'il importe au plus haut point de pouvoir compter sur une présence constante de la Manua (mission de l'ONU en Afghanistan) et des autres organismes, fonds et programmes des Nations Unies dans tout l'Afghanistan".

Examen de la Manua

Le Conseil est également "conscient qu'il faut contribuer à remédier aux problèmes considérables qui pèsent sur l'économie afghane, notamment en s'efforçant de permettre l'utilisation des actifs appartenant à la Banque centrale d’Afghanistan au profit du peuple afghan".

Après le retour au pouvoir de dirigeants talibans en août 2021, Washington a gelé 7 milliards de dollars d'avoirs de la Banque centrale afghane déposés aux Etats-Unis. En septembre, les Américains avaient annoncé la création d'un fond en Suisse pour gérer la moitié de ces avoirs.

L'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, malgré son vote favorable, a regretté que les Occidentaux aient "bloqué" une approche plus "ambitieuse" notamment sur cette question. "Si vous êtes sincère, pourquoi ne pas rendre les avoirs volés, sans précondition", a-t-il lancé.

Les Nations unies ont annoncé le 4 avril que les autorités talibanes interdisaient désormais à leurs employées afghanes, jusqu'ici épargnées par ce type de mesures appliquées aux ONG, de travailler avec l'organisation dans tout le pays.

Depuis cette annonce, la Manua a lancé un examen du fonctionnement des opérations de l'ONU dans le pays, qui doit durer jusqu'au 5 mai.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres organise de son côté les 1er et le 2 mai à Doha une réunion avec des envoyés de divers pays chargés de l'Afghanistan pour "redynamiser l'engagement international autour d'objectifs communs vers un chemin durable concernant la situation en Afghanistan".

Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les dirigeants talibans sont revenus à l'interprétation austère de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir (1996-2001). Le gouvernement taliban avait alors interdit aux femmes et aux filles de fréquenter les écoles et les universités, et mis en scène des flagellations publiques et des exécutions dans les stades.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.