PEKIN: Le ministre des Affaires étrangères chinois Qin Gang a dit que son pays était "préoccupé" par les conséquences sur le droit des femmes afghanes de la politique menée par le gouvernement taliban, a rapporté vendredi l'agence officielle Chine nouvelle.
"La Chine et d'autres voisins amicaux de l'Afghanistan sont préoccupés par les récentes politiques et mesures prises par l'Afghanistan, et leur possible impact sur les droits fondamentaux et intérêts des femmes afghanes", a déclaré jeudi M. Qin, selon Chine nouvelle.
Le ministre a pris la parole lors d'un sommet régional à Samarcande, en Ouzbékistan, après le tollé international suscité par la décision des talibans début avril d'interdire aux femmes de travailler avec l'ONU.
Qin Gang a cependant ajouté que la question du droit des femmes, bien que très importante, "n'est pas le seul problème en Afghanistan, ni le coeur ou la racine des problèmes de l'Afghanistan".
"Nous ne devrions ni occulter ce problème ni l'ignorer", a-t-il lancé.
En vertu de leur interprétation austère de l'islam, les talibans au pouvoir depuis 2021 ont notamment interdit aux Afghanes d'accéder à l'école secondaire, à l'université, ou encore d'occuper de nombreux postes gouvernementaux.
Quant à l'interdiction de travailler avec les Nations unies, il s'agit d'une "affaire interne" à l'Afghanistan, selon des responsables talibans.
Depuis le retrait américain du pays en août 2021, le régime taliban n'est pas parvenu à nouer de relations diplomatiques officielles avec d'autres pays.
La Chine avait à l'époque critiqué ce retrait, qu'elle considère comme un départ précipité et mal planifié des militaires américains, déclarant à l'époque qu'elle était prête à nouer des relations "amicales et coopératives" avec le nouveau gouvernement.
En amont de la visite de M. Qin en Asie centrale, son ministère avait affirmé dans un communiqué "respecter les choix indépendants faits par le peuple afghan, et respecter les croyances religieuses et coutumes nationales".
Le document assure également que la Chine ne cherchera jamais à "interférer dans les affaires internes" de l'Afghanistan, ni à "étendre une soi-disant sphère d'influence".