BRUXELLES : L'accord sur les procédures des pourparlers de paix entre Afghans est « un premier pas », mais il doit déboucher sur un cessez-le-feu total et l'Otan décidera en février des suites à donner à sa mission dans ce pays, a déclaré mercredi le secrétaire général de l'Alliance.
« Nous saluons cette avancée, qui constitue un grand pas vers une résolution paisible et durable du conflit, mais nous attendons des progrès concrets, une feuille de route politique et un cessez-le-feu total », a déclaré Jens Stoltenberg à l'issue d'une visio-conférence avec les ministres des Affaires étrangères de l'Otan.
« Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir et sans doute beaucoup d'entraves sur la voie d'un résultat. Nous ne pouvons pas exclure des revers, mais nous saluons ce résultat annoncé aujourd'hui », a-t-il ajouté.
Le gouvernement afghan et les talibans ont annoncé mercredi un accord sur les procédures des pourparlers, une question parmi d'autres qui empêchaient jusque-là d'avancer dans les négociations de paix.
L'Otan doit décider en février 2021 si les conditions sont réunies pour quitter l'Afghanistan, ou si l'Alliance est en mesure de poursuivre sa mission de formation des troupes afghanes malgré le retrait de la moitié du contingent américain.
La mission « Resolute Support » compte 11 000 militaires, mais les États-Unis ont décidé de réduire leur contingent de 5 000 à 2 500 effectifs après un accord avec les talibans en février.
« Je ne peux pas dire quelle sera la situation en février 2021. Le moment venu, nous discuterons de la situation du processus de paix et des décisions devront être prises lors de la réunion des ministres de la Défense », a précise M. Stoltenberg.
« Les États-Unis ont réitéré mercredi qu'ils continueront à fournir la logistique et le soutien matériel à la mission. Malgré la réduction de leur contingent, la mission de conseil et d'assistance à l'armée afghane pourra se poursuivre avec la base allemande au Nord, la base italienne dans l'Ouest et les effectifs à Kaboul », a-t-il assuré.
Jens Stoltenberg avait toutefois averti la veille que l'Otan n'avait aucune garantie sur la réussite des pourparlers de paix entre Afghans.
« Nous serons confrontés à un dilemme. Soit l'Alliance quitte l'Afghanistan, et le pays risque de devenir un nouveau sanctuaire pour les terroristes qui mènent des opérations contre nous, soit l'Otan reste, avec une nouvelle mission, mais elle sera confrontée au risque de combats », avait-il expliqué.