PARIS: C’est une lueur d’espoir dans le chaos généralisé au Soudan, où l’armée et les paramilitaires s’affrontent depuis une semaine. Lundi, Anthony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, a en effet annoncé un cessez-le feu de trois jours dans le pays.
Depuis le 15 avril, de violents combats de rue opposent l'armée régulière, soutien du général Abdel Fattah al-Burhane, aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, faisant plus de 400 morts.
«Khartoum compte des millions d’habitants. Quand des armes explosives lourdes sont utilisées dans une ville aussi densément peuplée, chaque coin de rue devient un champ de bataille et ce sont les civils qui paient le prix fort. Les violences ont déjà fait des centaines de morts et des milliers de blessés, un bilan dramatique», a alerté mardi Patrick Youssef, directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique.
Le cessez-le-feu temporaire annoncé au Soudan pourrait sauver la vie de nombreux civils forcés de se terrer chez eux sans accès à la nourriture, à l’eau potable et aux soins médicaux.
«Nous nous félicitons du cessez-le-feu et pressons la communauté internationale de contribuer à l’élaboration d’une solution politique durable pour mettre fin aux effusions de sang. Pour que ce cessez-le-feu offre un véritable répit aux civils victimes des combats, il doit être respecté jusqu’à son terme et à tous les niveaux de la chaîne de commandement», a ajouté Patrick Youssef dans un communiqué de presse du CICR.
La prise en charge des patients dans les hôpitaux s’avère de plus en plus difficile, le personnel de santé ne pouvant plus se rendre au travail et les réserves de fournitures médicales s’épuisant rapidement. En outre, d’autres régions du pays, comme le Darfour, sont aussi en proie à des violences.
Le CICR a exhorté les parties à respecter les obligations qui leur incombent au titre du droit international humanitaire. «Les parties doivent prendre toutes les précautions possibles pour épargner les civils. Les infrastructures civiles essentielles, telles que les hôpitaux et les réseaux d’approvisionnement en énergie, doivent également être protégées. Il ne s’agit pas de recommandations facultatives, mais d’obligations imposées par le droit», poursuit M. Youssef.
Le CIRC, présent au Soudan depuis 1978, travaille en étroite coopération avec le Croissant-Rouge soudanais, et sa mission consiste notamment à fournir aux hôpitaux et autres structures de santé du matériel et des articles médicaux, ainsi qu’améliorer l’accès de la population à l’eau potable. L’organisation a demandé aux parties de lui donner les garanties nécessaires pour que ses équipes puissent se déplacer en toute sécurité