PARIS: Le ministre du Travail Olivier Dussopt a jugé mardi sur Cnews qu'il faudra "tout faire pour éviter" d'adopter la future loi sur l'immigration par un nouveau 49.3, tout en admettant que cela restait une "hypothèse".
Après une valse-hésitation, Emmanuel Macron a défendu lundi le principe d'une grande loi sur l'immigration. Il a annoncé vouloir "un seul texte" à la fois "efficace et juste", pour "durcir nos règles" afin "que ceux qui n’ont pas de raison d’être ici" puissent être plus rapidement "raccompagnés chez eux" tout en améliorant l'intégration.
Le chef de l'Etat est donc revenu sur l'hypothèse d'un projet saucissonné en plusieurs textes pour faciliter l'adoption du projet de loi qui a été retiré de l'ordre du jour du parlement, il y a un mois.
Interrogé sur l'éventualité d'une adoption du texte par un nouveau 49.3, Olivier Dussopt a concédé que "ça fait partie évidemment des hypothèses".
"Mais à chaque fois que nous pouvons construire une majorité nous le faisons", a-t-il dit, rappelant sur "30 textes adoptés par le Parlement, seuls 3 ont fait l'objet d'un 49.3", dont la réforme des retraites.
Sur la loi immigration il faudra "tout faire pour l'éviter", a-t-il ajouté. Le ministre a rappelé que dans cette future loi, le gouvernement ferait en sorte que "les personnes qui sont là depuis un certain temps, qui travaillent dans des secteurs considérés comme en tension avec un contrat de travail régulier puissent obtenir un titre de séjour", une hypothèse qui hérisse la droite.
Olivier Dussopt a par ailleurs fustigé les "casserolades" réservées aux membres du gouvernement après l'adoption de l'impopulaire réforme des retraites par le 49.3.
Dans la foulée d'épisodes similaires, les déplacements de plusieurs ministres ont été perturbés lundi par des concerts de casseroles en guise de protestation contre la réforme des retraites.
"S'exprimer et manifester ça fait partie de la démocratie, vouloir en découdre ça ne fait pas partie de la démocratie", a jugé le ministre du Travail.
"Vouloir menacer des élus, des députés, des membres du gouvernement, ça n'est pas la démocratie, vouloir faire taire celles et ceux qui ne pensent pas comme vous ça n'est pas la démocratie", a-t-il jugé. "C'est une volonté de censurer, c'est une volonté de la France insoumise et de quelques organisations d'extrême gauche d'interdire de prise de parole ceux qui ne pensent pas comme eux, c'est une drôle de conception de la démocratie", a-t-il encore déclaré.