Santé: Macron veut sanctionner les rendez-vous non honorés chez les médecins

Déjà ciblés en début d'année, les rendez-vous médicaux non honorés sont toujours dans la ligne de mire d'Emmanuel Macron, qui souhaite "sanctionner" les patients indélicats, alors que son gouvernement s'y est jusqu'ici montré réticent (Photo d'illustration, AFP)
Déjà ciblés en début d'année, les rendez-vous médicaux non honorés sont toujours dans la ligne de mire d'Emmanuel Macron, qui souhaite "sanctionner" les patients indélicats, alors que son gouvernement s'y est jusqu'ici montré réticent (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Lundi 24 avril 2023

Santé: Macron veut sanctionner les rendez-vous non honorés chez les médecins

  • Le ministère cherche encore le bon angle de tir pour débusquer les «récidivistes des +lapins+» et «mettre un terme aux comportements manifestement abusifs», sans pénaliser «la majorité des oublis»
  • Le leader du marché, Doctolib, a promis d'améliorer d'ici septembre son «système de rappels» pour «limiter tant que possible les oublis»

PARIS: Déjà ciblés en début d'année, les rendez-vous médicaux non honorés sont toujours dans la ligne de mire d'Emmanuel Macron, qui souhaite "sanctionner" les patients indélicats, alors que son gouvernement s'y est jusqu'ici montré réticent.

L'exécutif fait feu de tout bois pour "dégager du temps médical". Le chef de l'Etat l'a répété dimanche dans Le Parisien: "La réponse est multifactorielle". Et d'énumérer des solutions classiques, comme "former plus" de soignants ou "investir sur l'hôpital".

Mais il faut aussi "responsabiliser mieux les patients", ajoute-t-il, annonçant que "ceux qui ne viennent pas aux rendez-vous, on va un peu les sanctionner".

Des propos qui rappellent ses voeux aux acteurs de la santé, début janvier. "Trop de temps médical est gaspillé par un excès d'imprévoyance, de la désinvolture, avec en particulier des rendez-vous non honorés", avait alors affirmé le président de la République.

Il n'était alors pas question de sanction, seulement d'un "travail engagé avec l'Assurance maladie" afin de s'attaquer à ce problème.

En commençant par cerner l'ampleur du phénomène. Du côté des médecins, l'Ordre, l'Académie et des syndicats comme l'UFML l'ont estimé à 27 millions de consultations perdues chaque année

"Le diagnostic est encore incertain", a objecté le ministre de la Santé, François Braun, en février lors de l'examen d'une proposition de loi au Sénat, disant avoir "des doutes sur le nombre de consultations non honorées chez les médecins".

Ce qui n'a pas empêché la chambre, dominée par la droite, de voter le principe d'une "indemnisation du médecin à la charge du patient fautif". Dans leur élan, les sénateurs ont même étendu la mesure à "tout professionnel de santé concerné par un rendez-vous non honoré".

Ces dispositions ont ensuite été retirées par les parlementaires en commission mixte paritaire et ne figurent donc pas dans le texte qui sera soumis aux votes des deux assemblées les 9 et 10 mai.

"réponse simpliste" 

"Il n'y a pas de solution miracle ou automatique", explique l'entourage de M. Braun, soulignant que "l'une des clés est déjà de continuer à sensibiliser et à informer sur les conséquences d'un rendez-vous non honoré".

Le ministère cherche encore le bon angle de tir pour débusquer les "récidivistes des +lapins+" et "mettre un terme aux comportements manifestement abusifs", sans pénaliser "la majorité des oublis".

Des travaux sont bien prévus, non seulement avec l'Assurance maladie, mais aussi avec les médecins, les plateformes de prise de rendez-vous et les associations de patients.

Porte-voix de ces derniers, Gérard Raymond est d'autant plus surpris de la prise de position du chef de l'Etat. "Dire qu'on va faire payer les patients n'est pas à la hauteur de l'enjeu", réplique le président de France Assos Santé - qui regroupe 90 associations de malades et d'usagers du système de santé.

"On est vent debout contre cette solution simpliste", insiste-t-il, rappelant qu'une pénalité financière est pour l'heure "contraire à la loi, car un médecin ne peut pas faire payer une consultation qu'il n'a pas faite".

Pour éviter d'en arriver là, le salut pourrait venir des plateformes. Le leader du marché, Doctolib, a promis d'améliorer d'ici septembre son "système de rappels" pour "limiter tant que possible les oublis".

Un test est également mené chez 5.000 médecins - généralistes et pédiatres - pour abaisser le "délai d'annulation" minimal à "une ou deux heures avant le rendez-vous" contre 4 heures actuellement. Avec l'espoir de réduire la part de "pas venu, pas prévenu", aujourd’hui de l'ordre de 3,4% des patients dans ces spécialités.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.