KHARTOUM: De nombreux pays ont continué lundi à évacuer en masse leurs ressortissants du Soudan, au bord du "précipice", a averti le secrétaire général de l'ONU, après dix jours de combats entre l'armée et des forces paramilitaires qui ont déjà fait plus de 420 morts.
Explosions, raids aériens et tirs n'ont pas cessé depuis le 15 avril à Khartoum, la capitale de cinq millions d'habitants plongée dans le chaos, privée d'eau et d'électricité, où les pénuries de nourriture s'installent.
Lundi, le syndicat des médecins a lancé un appel urgent sur Facebook: "Plusieurs quartiers de Khartoum sont bombardés, il y a des morts civils et une cinquantaine de blessés graves, tous les médecins proches doivent s'y rendre au plus vite".
Les violences risquent d'"envahir toute la région et au-delà", a mis en garde le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en réclamant une nouvelle fois un cessez-le-feu pour "éloigner le Soudan du précipice".
Malgré le départ de nombreux ambassadeurs, diplomates et ressortissants étrangers, Volker Perthes, le chef de la mission de l'ONU qui tente depuis quatre ans d'obtenir des militaires au pouvoir une transition vers la démocratie civile, restera. "L'ONU ne planifie pas de quitter le Soudan", a-t-il annoncé.
Les capitales étrangères sont parvenues à négocier des passages avec les deux belligérants: l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane , dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo , qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Il a fallu "profiter d'une petite fenêtre d'opportunité", explique un porte-parole du gouvernement britannique. "Avec des combats intenses à Khartoum et la fermeture du principal aéroport", théâtre de combats dès le début du conflit, "une évacuation temporaire plus large était impossible".