PARIS: Fixée comme l’une des priorités du gouvernement algérien dans le secteur de l’énergie, une feuille de route pour le développement de l’hydrogène est en cours d’élaboration. Son objectif: réunir toutes les conditions nécessaires à la création d’un environnement écologique et économique attractif.
Cette feuille de route a été évoquée lors d’un atelier de présentation et de promotion de la stratégie nationale de développement de la filière de l’hydrogène, organisé par le ministère de tutelle, le 23 mars 2023, auquel ont participé la ministre de l'Environnement et des Énergies renouvelables, Fazia Dahleb; le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun; le commissaire aux Énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (Cerefe), Noureddine Yassaa, ainsi que de nombreux spécialistes du secteur et des représentants de diverses institutions.
«Une préparation optimale a été faite pour la mise en œuvre de la feuille de route de développement de l'hydrogène. Cette dernière permettra de réunir toutes les conditions nécessaires à la création d’un environnement écologique et économique attractif à même de développer cette filière, placée parmi les priorités du gouvernement», affirme Mohamed Arkab, le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, lors de son allocution d’ouverture de cette journée d’étude.
Une vision d’avenir
Disposant de nombreux atouts et de potentialités considérables, l’Algérie ambitionne de jouer un rôle de premier plan sur le marché mondial de l’hydrogène vert. Les autorités comptent établir des accords stratégiques avec des partenaires et investisseurs étrangers intéressés par cette vision d’avenir en matière d’énergie. Ali Aoun a indiqué que «le développement de l’hydrogène est une priorité et un objectif stratégique à la lumière de la politique économique». Fazia Dahleb a souligné de son côté que la feuille de route «définit les grandes lignes pour développer la filière de l'hydrogène et elle constitue une opportunité pour contribuer au développement et à l’orientation vers une économie verte».
Disposant de nombreux atouts et de potentialités considérables, l’Algérie ambitionne de jouer un rôle de premier plan sur le marché mondial de l’hydrogène vert.
Noureddine Yassaa a souligné que la stratégie nationale de développement de la filière s'inscrit dans le cadre d'une vision inclusive permettant de poser «les fondements d'un système énergétique flexible et durable à même de réaliser une sécurité énergétique sur le long terme» qui permettra au pays «de renforcer sa place et son rôle pivot en la matière» sur le marché mondial. Il précise que ce développement «permettra d’accélérer la réalisation des projets des énergies renouvelables et de diversifier les sources d'énergie».
Production et commercialisation
Selon le ministère de tutelle, cette stratégie ambitionne de faire de l’Algérie un des pays pionniers dans la production et la commercialisation de cette énergie propre et elle vise à fournir au marché européen 10% de ses besoins à l’horizon 2040. Les intervenants ont mis en avant les capacités techniques et les avantages concurrentiels qu’offre le pays en matière de production et d’exportation de 30 et 40 milliards de kilowatts (kW) d'hydrogène gazeux, liquéfiés et dérivés, pouvant approvisionner le marché européen à hauteur de 10% de ses besoins d'ici à 2040, à des prix de vente très concurrentiels.
La feuille de route passe par trois étapes. La première concerne le démarrage et la formation (2023-2030); la deuxième sera consacrée à l’expansion et à la création du marché (2030-2040) et la dernière phase (2040-2050) à l’industrialisation et à l’exportation de l'hydrogène bleu, produit par la conversion du méthane, et l'hydrogène vert, au moyen de l'électrolyse de l'eau à l'aide d'énergies renouvelables.