CHICAGO: De Bassorah, en Irak, une ville ayant une longue histoire de guerres, de morts, d'amour et de familles, dérive une riche série de nouvelles dans «No windmills in Basra» (en français «Pas de moulins à vent à Bassorah»), écrite par le romancier primé Diaa Jubaili.
Les histoires de l'auteur sont le miroir d’une région et de ses habitants qui ont résisté aux épreuves des conflits et de l'impérialisme, tout en essayant de mener leur vie quotidienne. Cette série de nouvelles allie la magie du folklore arabe aux contradictions de la vie moderne. Les lecteurs trouveront la vie entre tragédie et fantaisie dans les pages de Jubaili, récemment traduites par Chip Rossetti.
Offrant un aperçu de cette série de nouvelles exceptionnelles, Rossetti écrit que les histoires de Jubaili «ressemblent à des contes populaires modernes ou à des légendes urbaines», sachant qu’àl’avant-plan de l'œuvre se situe «la guerre qui fait ombrage à la vie quotidienne des Irakiens au cours des dernières décennies.» Jubaili raconte la guerre Iran-Irak, la seconde guerre du Golfe, la vie entre les guerres et les familles touchées par celles-ci. Le long de la rivière Chatt al-Arab, les gens se transforment en animaux et en objets inanimés, avec des sentiments de vie et d'amour. L’auteur aborde les thèmes de la guerre et de l'amour, réunissant les mères et les femmes, et bien plus encore.
Dans la nouvelle «Flying», Jubaili parle d'un ex-soldat qui ne parvient pas à subvenir à ses besoins et qui doit travailler dans une usine de volailles pour joindre les deux bouts. Chaque histoire montre comment la guerre transforme les vies et la mémoire. Dans «The Saltworks», un garçon nommé Jamal, qui apporte de la joie à sa famille, perd soudain la vie au cours d’une guerre, et sa famille est accablée. Allant des morts qui hantent la terre jusqu’aux orphelins qui doivent quitter l'Irak, les personnages de Jubaili n'oublient jamais le passé.
Les mères dont parle Jubaili sont des femmes qui portent à tout moment en elles le passé, le présent et le futur. Elles s'adaptent à la vie à mesure que les choses changent autour d'elles, que des êtres chers meurent et que des enfants grandissent, certains ne revenant jamais. Les mères recollent les morceaux brisés et reconstituent la vie. Dans la nouvelle «Jonah», c'est la mère du narrateur qui fait appel à sa ténacité pour reconstruire l'Irak. Entre tentatives pour empêcher la noyade de Virginia Woolf, un garçon qui essaie de gagner du temps et des personnages qui déclarent un auteur mort, les contes de Jubaili éclairent les esprits et transforment les cœurs dans une série de nouvelles débordant d'amour, de tragédies et de la nature fantasque de la vie.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com