LONDRES: Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) se sont joints à plus de 100 groupes de défense des droits de l’homme pour demander à l’ONU de ne pas adopter ou approuver la définition pratique de l’antisémitisme proposée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).
Le 3 avril, les organisations ont envoyé au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et au Haut représentant de l’Alliance des civilisations des Nations unies, Miguel Angel Moratinos, une lettre ouverte qui regroupe désormais 104 signataires affirmant que la définition de l’IHRA pourrait être utilisée pour protéger le gouvernement israélien de critiques légitimes.
Les signataires estiment que l’antisémitisme «cause un préjudice réel aux communautés juives du monde entier et nécessite la prise de mesures significatives pour le combattre», mais ajoutent que toute tentative en ce sens ne doit pas «encourager ou approuver par inadvertance des politiques et des lois qui portent atteinte aux droits humains fondamentaux, notamment au droit de s’exprimer et de s’organiser en faveur des droits des Palestiniens et de critiquer les politiques du gouvernement israélien».
Ils ont ajouté que la définition de l’IHRA avait été «maintes fois utilisée à mauvais escient» pour limiter la liberté d’expression et le soutien aux Palestiniens, et que deux autres définitions de l’antisémitisme, la Déclaration de Jérusalem sur l’antisémitisme et le Document Nexus, étaient moins susceptibles de l’être.
Outre Amnesty et HRW, on compte parmi les signataires le groupe israélien de défense des droits de l’homme B’Tselem, l’Union américaine pour les libertés civiles, la Fédération internationale des droits humains (FIDH), Americans for Peace Now, l’Institut du Caire pour les études des droits de l’homme et Breaking the Silence.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com