DJEDDAH: Les troupes paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont lancé des vagues d'attaques mercredi visant le principal quartier général (Q.G.) de l'armée soudanaise à Khartoum, alors que le bilan des cinq jours de combats se rapproche des trois cents morts.
Des bombardements continus et de fortes explosions ont eu lieu autour de l'enceinte de l'armée dans le centre de la capitale, ainsi qu'à l'aéroport principal, qui a été violemment contesté et hors service depuis que les violences ont éclaté le week-end dernier. «Les forces armées répondent à une nouvelle attaque dans les environs du commandement général», a déclaré l'armée.
Une épaisse fumée s'élevait dans le ciel et les rues de Khartoum étaient en grande partie vides. Des coups de feu ont retenti dans le sud de la ville, et l'armée semble avoir repris un aéroport militaire essentiel dans le nord du pays.
Le conflit a commencé samedi par une lutte de pouvoir entre le chef militaire du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhane, et le chef paramilitaire de la FSR, le général Mohamed Hamdan Dagalo. Au moins deux cent soixante-dix personnes sont mortes et deux mille six cents ont été blessées.
Les généraux rivaux ont déclaré un cessez-le-feu de vingt-quatre heures mercredi soir, mais il y avait peu d'espoir de succès après qu'une trêve précédente, mardi, s’est effondrée en l’espace de quelques minutes.
Recroquevillés chez eux, les habitants de Khartoum ont dû faire face à des coupures d'électricité et se sont inquiétés de savoir combien de temps leurs réserves de nourriture leur permettraient de tenir.
«Aujourd'hui, nous avons commencé à manquer de certains produits de base», indique Hadeel Mohamed, une architecte inquiète pour la sécurité de son frère qui était parti chercher de la nourriture.
Des hommes armés ont pris pour cible des hôpitaux et des travailleurs humanitaires, et des cas de violence sexuelle ont été signalés à l'encontre de ces derniers, selon les Nations unies.
La plupart des hôpitaux sont hors service et des hommes armés ont fait irruption dans un entrepôt de fournitures géré par l'organisation caritative Médecins sans frontières (MSF) dans l'ouest du pays.
Des échanges de tirs nourris ont eu lieu dans le quartier de Jabra, à l'ouest de Khartoum, où se trouvent des maisons appartenant à M. Dagalo et à sa famille. La localisation du général n'est pas connue.
La FSR a déclaré mercredi que l'armée avait violé le droit international et utilisé l'artillerie lourde contre les maisons des familles et des citoyens à Jabra.
L'armée contrôle l'accès à Khartoum, une métropole de quelque 5,5 millions d'habitants, et elle semble essayer de couper les voies d'approvisionnement des combattants de la FSR à l'intérieur.
Des renforts de l'armée ont été acheminés vers la ville depuis les régions orientales proches de la frontière avec l'Éthiopie.
En l'absence de signes de paix dans la ville avant l'aïd el-fitr vendredi, certains habitants de Khartoum ont bravé les bombardements pour fuir vers l'État voisin d'Al-Gezira, au sud, où il n'y a pas eu de combats.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com