A partir de jeudi, un débat public sur l'eau ouvert à tous

Cette photo prise le 12 avril 2023 montre une réserve d'eau pour l'irrigation agricole, à Mauze-sur-le-Mignon, dans le centre-ouest de la France. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 12 avril 2023 montre une réserve d'eau pour l'irrigation agricole, à Mauze-sur-le-Mignon, dans le centre-ouest de la France. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 avril 2023

A partir de jeudi, un débat public sur l'eau ouvert à tous

  • La CNDP a été saisie par le Sedif, premier syndicat des eaux de France (133 communes autour de Paris), pour organiser le débat obligatoire sur son vaste projet de traitement de l'eau
  • Le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) souhaite installer une nouvelle technique de filtration, à quelque 870 millions d'euros, dans ses trois principales usines d’eau potable, qui alimentent plus de 4 millions d’usagers

PARIS: Un large débat public s'ouvre jeudi pour trois mois sur un projet de traitement de l'eau en Ile-de-France, l'occasion pour tous les Français de s'exprimer sur l'eau, son usage et sa préservation, souligne la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP).

La CNDP a été saisie par le Sedif, premier syndicat des eaux de France (133 communes autour de Paris), pour organiser le débat obligatoire sur son vaste projet de traitement de l'eau.

Le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) souhaite installer une nouvelle technique de filtration, à quelque 870 millions d'euros, dans ses trois principales usines d’eau potable, qui alimentent plus de 4 millions d’usagers.

Ce débat ne concerne pas juste les Franciliens, souligne Ilaria Casillo, présidente par intérim de la CNDP, l'autorité indépendante chargée par la loi d'organiser les débats sur les projets à fort impact environnemental.

"Tout débat public est ouvert à toutes et tous. Sur ce sujet précis, qui dit que ce projet, qui est coûteux et n'est pas sans impact, ne sera pas appliqué à d'autres usines?" explique-t-elle à l'AFP.

"Comment gouverne-t-on l'eau? Comment est-elle contrôlée? Pourquoi achète-t-on de l'eau en bouteille? En cette période où le sujet de l'eau suscite de vives préoccupations, et des contestations, c'est le moment de lancer un débat qu'on espère pilote", dit-elle.

Parmi les sujets prévus, l'impact du réchauffement sur la ressource, et les effets sur la facture. Le sujet brûlant des mégabassines n'est pas sur la liste, mais "je pense qu'il viendra. Spontanément le public aura envie d'élargir le débat. Il n'y a aucun tabou. Si ces questions viennent, on les traitera", précise Mme Casillo.

En Ile-de-France le débat donnera lieu à des réunions sur le site des trois usines du Sedif. Des stands de la CNDP seront montés le week-end au pied des immeubles, sur les marchés, en bord de rivières...

Le Sedif, présidé depuis 1983 par André Santini, veut équiper ses sites d'une technologie de filtration par membranes "haute performance", pour fournir une eau débarrassée d'un maximum de micropolluants, "sans chlore" et "sans calcaire".

Mais le projet augmentera la consommation électrique des usines, et le prix de l’eau (de 36 à 48 euros par an par foyer). Il implique aussi une augmentation du prélèvement d'eau (d'environ 15%) et le rejet dans le milieu naturel des matières retenues par la filtration.

Le Sedif doit renouveler la délégation de service public, confiée jusqu'ici à Veolia depuis cent ans. La future concession doit entrer en vigueur au 1er janvier 2025, un contrat de quatre milliards d'euros sur 12 ans.


Macron à Beyrouth: participer à l’avènement d’un nouveau Liban

Le président français Emmanuel Macron attend l'arrivée du président angolais Joao Lourenco et de son épouse au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron attend l'arrivée du président angolais Joao Lourenco et de son épouse au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • C’est un menu bien chargé pour une visite éclair d’une seule journée, durant laquelle Macron sera accompagné d’une délégation restreinte
  • Il s’entretiendra avec le président Aoun en tête-à-tête avant un entretien élargi, puis avec Salam

PARIS: Pour sa troisième visite depuis 2020, le président français Emmanuel Macron se rend au Liban ce vendredi 17 janvier le cœur presque léger et mû par le sentiment «de participer à ce qui peut être un nouveau Liban».

Les embûches accumulées depuis plusieurs années et qui ont figé le pays jusqu’à l’asphyxie sont toujours là, mais un espoir nouveau est né et la possibilité de les déjouer ne semble plus hors d’atteinte.

Cet espoir spontanément et largement partagé par la population libanaise est le fruit de l’élection du général Joseph Aoun à la présidence de la République, puis la désignation du juge international Nawaf Salam pour prendre la tête du nouveau gouvernement.

Il s’agit de deux personnalités connues pour leur intégrité, leurs compétences et surtout leur positionnement en dehors des clans et familles politiques, dont les luttes ont miné le Liban et ses institutions.

Ces deux personnalités sont donc porteuses d’un espoir pour les Libanais et pour la communauté internationale qui peut enfin espérer que le pays sera désormais sur les rails de l’action et du renouveau.

C’est d’ailleurs ce que souligne le palais de l’Élysée à la veille de cette visite, en affirmant que le président français est «aujourd’hui heureux que notre engagement auprès du Liban puisse se poursuivre dans des conditions qui nous paraissent favorables», du fait de l’élection de Joseph Aoun et la désignation de Nawaf Salam.

Autre motif de satisfaction pour Paris: dans un contexte régional troublé, le Liban «semble enfin avoir les moyens de se rassembler pour mettre en œuvre ce qui lui semble le plus essentiel».

En parlant du Liban, Macron a souvent indiqué que ce pays est «plus grand que lui-même» et que dans un Moyen-Orient déchiré, «il peut porter un message d'unité et montrer la possibilité d’une vie pluraliste, une pluralité des communautés et des personnes» et il est porteur «d’une valeur symbolique et d’une valeur stratégique particulière».

Il s'agit aussi, indique l’Élysée, de «participer à ce qui peut véritablement être un nouveau Liban»; c'est en tout cas «ce que nous voulons faire et ce qui avait déjà été discuté par le président de la République avec les forces politiques libanaises en 2020», c’est-à-dire aider le Liban «à consolider sa souveraineté, à assurer sa prospérité et à maintenir son unité».

Sur la question de la souveraineté, la France est engagée de longue date dans le soutien à l'armée libanaise et à la Force internationale des Nations unies, la Finul, dans laquelle elle est engagée depuis sa création, en 1970, tout comme elle est impliquée au sein du comité de supervision du cessez-le-feu avec Israël, entré en vigueur en novembre dernier.

Pour l’Élysée, «le respect des frontières, le rétablissement plein et entier de l'autorité libanaise sur l'ensemble du territoire, sont d'autant plus importantes pour nous qu'elles font partie intégrante de la résolution 1701, qui fonde notre engagement dans la Finul et avec les Nations unies en faveur du Liban».

Ces propos vont dans le sens de ce que le président Aoun a suggéré dans son premier discours et de ce que Salam a indiqué après sa désignation, mais suscitent des réticences de taille dans les rangs de deux formations libanaises dont le poids n’est pas négligeable, le Hezbollah et son allié le mouvement Amal.

En dépit de ces réticences, Paris estime «qu’il y a une possibilité que le Hezbollah revienne dans un cadre politique», tout simplement «parce qu'il a moins d'armes et moins de soutien à l'extérieur», surtout depuis l’effondrement du régime de Bachar el-Assad en Syrie.

Cette position n’est pas nouvelle, Macron avait accepté que les représentants du Hezbollah soient inclus dans le dialogue politique qui a eu lieu au sein de la résidence de l’ambassadeur de France à Beyrouth en 2020.

«Renoncer aux armes et entrer pleinement dans le jeu politique» est donc le message que Macron «va réitérer à tous à Beyrouth et pas seulement au Hezbollah», souligne l’Élysée.

Le second thème que Macron discutera avec les responsables libanais est celui qui touche à la prospérité et qui implique des réformes structurelles de l'économie libanaise, qui passe d'abord par un accord avec le Fonds monétaire international et par un soutien international conditionné par la réactivation de l'économie libanaise.

Il s’agit pour l’Élysée «d’un exercice de transparence, d'assainissement et de relance de l'économie libanaise et de restauration de la confiance internationale dans le Liban».

Le troisième thème est celui de l'unité. Il s’agit pour l’Élysée «d’un contrat de gouvernement qui permet de restaurer le fonctionnement institutionnel normal au Liban et de recréer l'unité au bénéfice de tous les Libanais».

Au final, c’est un menu bien chargé pour une visite éclair d’une seule journée, durant laquelle Macron sera accompagné d’une délégation restreinte. Il s’entretiendra avec le président Aoun en tête-à-tête avant un entretien élargi. Il s’entretiendra par la suite avec Salam.

Macron souhaite également s’entretenir avec le président du Parlement Nabih Berri, ainsi que le Premier ministre en exercice Najib Mikati.

Ce sera également pour lui l'occasion de faire un certain nombre de gestes symboliques et d'adresser aux Libanais des messages sur l’engagement de la France à mobiliser la communauté internationale.


Premier test pour le gouvernement Bayrou face à une motion de censure à l'Assemblée

Le Premier ministre français, François Bayrou, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire de son cabinet, le 15 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire de son cabinet, le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement de François Bayrou verra-t-il le printemps? Il devra en tout cas faire face jeudi à une première épreuve avec l'examen à l'Assemblée nationale d'une motion de censure
  • Les élus de La France insoumise, qui ne cessent de réclamer la démission d'Emmanuel Macron, ont déposé une motion de censure, la 150e de la Ve République

PARIS: Le gouvernement de François Bayrou verra-t-il le printemps? Il devra en tout cas faire face jeudi à une première épreuve avec l'examen à l'Assemblée nationale d'une motion de censure qui, même si elle ne devrait in fine pas être adoptée, permettra de clarifier la position des socialistes.

A peine vieux de trois semaines, le gouvernement n'a pas demandé symboliquement la confiance de l'Assemblée, mardi après le discours de politique générale du Premier ministre. Comme son prédécesseur, il y est privé de majorité.

En retour, les élus de La France insoumise, qui ne cessent de réclamer la démission d'Emmanuel Macron, ont déposé une motion de censure, la 150e de la Ve République.

Le texte est également signé par des députés communistes et écologistes. Mais par aucun socialiste.

Au PS, malgré de longues discussions, la décision de voter ou non la motion de censure a finalement été repoussée... à jeudi.

Après moult tergiversations et hésitations, les 66 élus socialistes devront déterminer si les concessions du gouvernement, notamment l'annonce d'une négociation entre partenaires sociaux sur la question des retraites pour réviser la réforme de 2023, seront suffisantes pour arracher leur non-censure.

"Les instances du Parti socialiste et du groupe à l'Assemblée se réuniront d'ici le débat de censure", prévu à partir de 15h00, a indiqué à l'AFP la direction du parti mercredi soir.

Le vote de cette motion de censure spontanée est prévu vers 17h30 et le résultat devrait être connu vers 18h00.

"Il faut absolument que les socialistes n'aient qu'une seule position. Sinon on envoie au gouvernement le signal qu'il peut faire du shopping chez nous et on envoie à Jean-Luc Mélenchon le signal qu'il peut faire du shopping chez nous. Il faut que le groupe vote comme un seul homme", plaide un député PS.

- Le compte n'y est pas -

"Les socialistes se sont ridiculisés et ont entaché la crédibilité du Nouveau Front populaire. Mais je pense qu'ils vont pencher vers la censure. La vie politique est binaire: si on ne vote pas la censure on est dans le soutien au gouvernement", estime pour sa part le coordinateur national de LFI Manuel Bompard, qui défendra la motion de censure pour les Insoumis dans l'hémicycle.

"Le compte n'y était pas à l'Assemblée nationale, ni hier, ni encore aujourd'hui aux questions au gouvernement", a mis en garde mercredi le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner.

François Bayrou venait d'annoncer qu'il soumettrait un nouveau projet de loi sur les retraites au Parlement en cas de "progrès" entre les partenaires sociaux, et même "sans accord général".

Autre geste de François Bayrou: l'abandon des 4.000 suppressions de postes dans l'Education nationale prévues par son prédécesseur, Michel Barnier, renversé par une censure de l'Assemblée début décembre.

Le vote de jeudi servira surtout à clarifier les rapports de force à gauche, et le positionnement du PS vis-à-vis du gouvernement Bayrou, à l'approche des échéances décisives des budgets de l'Etat et de la sécurité sociale.

En effet, au Rassemblement national, les cadres du parti ont déjà indiqué que leurs députés n'entendaient pas voter la motion de censure déposée par LFI. Impossible alors pour cette dernière d'atteindre les 288 voix nécessaires à son adoption.

Stéphane Lenormand, président du groupe indépendant Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer), a par ailleurs indiqué à l'AFP que ses troupes ne la voteraient pas.

"On va attendre le projet de loi de finances et celui sur la Sécurité sociale. On n'exclut pas sur ces deux rendez-vous de prendre une position différente", a-t-il prévenu.

L'Assemblée nationale reprendra le 3 février l'examen du projet de budget 2025 de la Sécurité sociale (PLFSS), texte sur lequel le gouvernement Barnier était tombé début décembre


Gaza: "L'accord doit être respecté" et "une solution politique doit advenir", dit Macron

Le président français Emmanuel Macron réagit lors d'une réunion bilatérale avec le Premier ministre britannique Keir Starmer au Chequers, à Aylesbury, en Angleterre, le 9 janvier 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron réagit lors d'une réunion bilatérale avec le Premier ministre britannique Keir Starmer au Chequers, à Aylesbury, en Angleterre, le 9 janvier 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a affirmé mercredi soir que l'accord trouvé entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza devait être "respecté" et qu'une "solution politique" devait "advenir"
  • Paris et l'Arabie Saoudite doivent organiser en juin une conférence internationale pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats, rappelle le Quai

PARIS: Emmanuel Macron a affirmé mercredi soir que l'accord trouvé entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza devait être "respecté" et qu'une "solution politique" devait "advenir".

"Après quinze mois de calvaire injustifiable, soulagement immense pour les Gazaouis, espoir pour les otages et leurs familles. Ce soir, mes pensées vont à Ofer (Kalderon) et Ohad (Yahalomi)", les deux Franco-Israéliens retenus par le mouvement islamiste palestinien, a déclaré le président français sur X.

"L'accord doit être respecté. Les otages, libérés. Les Gazaouis, secourus. Une solution politique doit advenir", a-t-il plaidé.

Dans une déclaration publiée dans la soirée, le ministère des Affaires étrangères a pour sa part demandé que "tous les accès à Gaza soient ouverts sans délai et que le travail des organisations internationales et des agences humanitaires soit facilité par Israël".

"La vie doit reprendre ses droits à Gaza", a déclaré la diplomatie française, soulignant la nécessité de "répondre à l'urgence humanitaire absolue" à Gaza et de "débuter sans attendre le travail de reconstruction".

"Il faut aussi y préparer le retour de l’Autorité palestinienne, qui a vocation à administrer ce territoire palestinien", a ajouté le Quai d'Orsay, en appelant à ce que le cessez-le-feu permette "d’enclencher un processus irréversible pour la mise en œuvre effective de la solution à deux Etats".

Paris et l'Arabie Saoudite doivent organiser en juin une conférence internationale pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats, rappelle le Quai.