LONDRES: L'inflation a légèrement ralenti sur un an en mars au Royaume-Uni à 10,1%, contre 10,4% en février, a annoncé mercredi l'Office national des statistiques (ONS), mais la baisse est plus faible qu'attendu et la hausse des prix continue d'alimenter une sévère crise du coût de la vie.
"L'inflation s'est légèrement calmée", avec notamment un recul des prix des carburants et du chauffage, "mais elle reste à un niveau élevé" et les prix de l'alimentation "continuent de monter fortement, avec une hausse record des prix du pain et des céréales", résume sur Twitter Grant Fitzner, chef économiste de l'ONS.
L'inflation s'accroche depuis des mois au-dessus de 10% dans le pays et alimente des grèves pour les salaires qui durent dans de nombreux secteurs: des salariés du public aux cheminots, en passant par les postiers ou les conducteurs du métro londonien.
Les hausses des prix avaient rebondi en février, après 10,1% en janvier, et si l'inflation est de nouveau en baisse en mars, le recul est plus modeste que les prévisions des économistes, qui s'attendaient à la voir repasser sous le seuil des deux chiffres.
"Les prix des denrées alimentaires, en particulier des fruits, des légumes et du sucre, ont augmenté car de mauvaises récoltes en Europe et en Afrique du Nord ont réduit la disponibilité, et la faiblesse de la livre a rendu les importations plus chères", analyse la fédération de commerçants British Retail Consortium (BRC).
Si "l'inflation des prix alimentaires devrait ralentir dans les mois à venir alors que nous entrons dans la saison de croissance (des fruits et légumes) au Royaume-Uni", les prix à la consommation "resteront élevés", prévient dans un communiqué Helen Dickinson, directrice générale du BRC.
De quoi mettre la pression sur la Banque d'Angleterre, qui enchaîne depuis fin 2021 les hausses de son taux directeur pour contrer l'inflation, et l'encourager à poursuivre dans cette voie, selon les économistes.
La persistance de l'inflation "suggère que la Banque d'Angleterre relèvera ses taux d'intérêt de 4,25% à 4,50% lors de sa réunion de mai", et ce pourrait bien ne pas être la dernière augmentation, résume Paul Dales, analyste chez Capital Economics.
"Nous devons poursuivre nos efforts pour réduire l'inflation afin d'alléger la pression sur les familles et les entreprises", a de son côté réagi le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt dans un communiqué, estimant que le pays est en bonne voie pour "réduire de moitié" les hausses de prix cette année.