RIYAD: Le chef de la mission du Fonds monétaire international en Arabie saoudite a assuré que la hausse des prix du pétrole allait contrebalancer les pertes que pourrait entraîner la décision du Royaume de réduire sa production de pétrole à raison de 500 000 barils par jour.
Amine Mati a déclaré que l’impact de ce plan sur le budget et sur la position extérieure du Royaume reste positif si on les compare aux prévisions du Fonds monétaire international (FMI).
Au mois d’avril dernier, le prix du Brent, référence mondiale, a dépassé 85 dollars par baril (1 dollar = 0,91 euro). Cette baisse s’explique par la décision inattendue de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire sa production de plus d’un million de barils par jour dès le mois prochain.
Le FMI prévoit que la croissance économique de l’Arabie saoudite ralentira pour atteindre 3,1% cette année, contre près de 9% en 2022. L’institution internationale avait en effet anticipé une forte amélioration des perspectives pour 2023 en Arabie saoudite qui représentait l’une des plus importantes révisions positives effectuées par le FMI ces dernières années.
Si le taux de croissance économique de l’Arabie saoudite risque de pâtir de la baisse de la production de brut, la réduction de la production ne nuira pas à l’expansion du secteur non pétrolier «parce que cette dernière sera stimulée par la demande intérieure», rapporte Bloomberg, citant M. Mati.
«Sur le court terme au moins, nous ne prévoyons pas de perturbation dans les dépenses du budget public central. Nous estimons que l’économie dans son ensemble sera stimulée par certains investissements réalisés au sein du secteur privé saoudien», ajoute M. Mati.
Selon ce dernier, les dépenses du gouvernement saoudien central sont désormais plus contrôlables qu’elles ne l’étaient auparavant. Elles sont appelées à baisser à l’avenir. Pour parvenir à un équilibre budgétaire, le prix du pétrole nécessaire est donc bien inférieur à ce qu’il était auparavant.
«Le gouvernement central applique une série d’opérations, que ce soit au niveau du Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite [PIF], de la Banque centrale ou d’autres entités encore. Il faut donc parvenir à une stratégie cohérente visant à évaluer la situation budgétaire et les événements qui se produisent», explique-t-il.
L’Arabie saoudite s’impose en effet comme le plus grand exportateur de pétrole du monde; elle a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 326 milliards de dollars l’année dernière.
«Le gouvernement dispose également d’une grande marge de manœuvre en matière de recettes non pétrolières. Il envisage en outre de réformer sa stratégie en matière de recettes. Ainsi, le gouvernement parviendra à contrebalancer une partie des répercussions de la baisse du prix du pétrole», a précisé M. Mati.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com