Au Japon, le G7 tient la Chine dans le viseur

(G-D) La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, le secrétaire britannique aux Affaires étrangères James Cleverly, le secrétaire général adjoint du Service européen pour l'action extérieure (SEAE) Enrique Mora, le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi, la ministre canadienne des Affaires étrangères Melanie Joly, le secrétaire d'État américain Antony Blinken et la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna sortent après avoir posé pour une photo de groupe lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à Karuizawa le 17 avril 2023. (Photo KIM KYUNG-HOON / POOL / AFP)
(G-D) La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, le secrétaire britannique aux Affaires étrangères James Cleverly, le secrétaire général adjoint du Service européen pour l'action extérieure (SEAE) Enrique Mora, le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi, la ministre canadienne des Affaires étrangères Melanie Joly, le secrétaire d'État américain Antony Blinken et la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna sortent après avoir posé pour une photo de groupe lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à Karuizawa le 17 avril 2023. (Photo KIM KYUNG-HOON / POOL / AFP)
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Publié le Lundi 17 avril 2023

Au Japon, le G7 tient la Chine dans le viseur

  • La présidence japonaise du G7 (France, Japon, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) a clairement affiché la couleur en organisant dès dimanche soir un dîner à huis clos sur la Chine et la Corée du Nord
  • Une nouvelle session de travail lundi matin a été consacrée à l'Asie-Pacifique, suivie par l'Ukraine avant que les ministres ne se penchent dans l'après-midi sur le «Grand Sud»

KARUIZAWA: Au pied du mont Asama au Japon, les chefs de la diplomatie des pays du G7 s'efforcent lundi d'afficher un front uni face aux défis posés par la Chine, après les déclarations controversées du président français Emmanuel Macron.

Arrivés dès dimanche soir dans la station de ski huppée de Karuizawa, à une centaine de kilomètres de Tokyo, les ministres des Affaires étrangères des grands pays industrialisés doivent consacrer une bonne part de leurs discussions à la montée en puissance de la Chine, et afficher leur soutien continu à l'Ukraine face à la Russie.

La présidence japonaise du G7 (France, Japon, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) a clairement affiché la couleur en organisant dès dimanche soir un dîner à huis clos sur la Chine et la Corée du Nord.

Les ministres y ont condamné les récents tirs de missiles nord-coréens et réaffirmé "la forte détermination du G7 de n'accepter aucune tentative de changer le statu quo par la force", selon un compte rendu de la réunion.

Comme un rappel des tensions avec la Chine sur la question taïwanaise, un destroyer américain a navigué dimanche dans le détroit de Taïwan, où Pékin, qui revendique l'île comme faisant partie de son territoire, avait récemment organisé de vastes exercices militaires.

Une nouvelle session de travail lundi matin a été consacrée à l'Asie-Pacifique, suivie par l'Ukraine avant que les ministres ne se penchent dans l'après-midi sur le "Grand Sud".

"La communauté internationale est à présent à un tournant historique", a plaidé lundi le ministre japonais Yoshimasa Hayashi, en soulignant que le G7 entendait "rejeter catégoriquement toute tentative unilatérale de changer le statu quo par la force", en Ukraine ou ailleurs.
«Autonomie stratégique»

Les Etats-Unis ont souligné volontiers ces derniers mois la "convergence de vues" de plus en plus forte entre Américains et Européens à propos de la Chine.

Si convergence il y a, elle est cependant loin d'être parfaite comme l'ont démontré les récents propos du président français, qui en revenant d'une visite en Chine a défendu dans une interview la nécessité d'une "autonomie stratégique" européenne face au risque de voir l'UE entraînée dans un conflit entre Washington et Pékin, notamment sur la question de Taïwan.

"Un certain nombre des ministres présents ici se sont rendus à Pékin récemment et je pense qu'ils vont vouloir partager leurs expériences là-bas, la nature de leurs discussions", a relevé dimanche un haut responsable américain, sans faire directement allusion au déplacement du président français en Chine.

"Mais, globalement, je pense que ce que vous verrez à nouveau reflété ici, c'est une préoccupation collective concernant un certain nombre d'actions prises par la Chine", a-t-il poursuivi, faisant valoir la nécessité de "s'assurer que nous sommes pleinement alignés sur une approche concertée et commune".

Publiquement, les responsables américains y compris le secrétaire d'Etat Antony Blinken, arrivé dimanche à Karuizawa en provenance du Vietnam, se sont gardés de mettre de l'huile sur le feu, au contraire d'une certaine exaspération affichée par des pays européens comme la Pologne.

Paris s'est de son côté efforcé de désamorcer la polémique, la ministre française Catherine Colonna indiquant notamment la semaine dernière à l'agence japonaise Kyodo que "la France est profondément attachée au respect du statu quo, ainsi qu'à la préservation de la paix et de la stabilité entre les deux rives du détroit" de Taïwan.

Consensus

Le sujet pourrait être abordé lors d'une rencontre bilatérale lundi soir, en marge du G7, entre M. Blinken et Mme Colonna, qui ont tous deux fêté leurs anniversaires dimanche, savourant une tarte aux pommes offerte par leur hôte japonais.

Des experts soulignent cependant la difficulté d'obtenir un consensus.

"Les Européens se sont rapprochés des positions défendues par les Etats-Unis vis-à-vis de la Chine et Taïwan. Pour autant, cela n'a pas débouché sur un consensus", constate Jacques deLisle, du Foreign Policy Research Institute, d'autant qu'il y a des "différences aussi parmi les Européens eux-mêmes".

"Notre position est la politique d'une seule Chine, nous la respectons et nous continuerons à la soutenir, mais nous voulons désamorcer les tensions et tout changement par la force sera inacceptable", a affirmé pour sa part par vidéoconférence le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, absent au Japon pour cause de Covid-19.

Dans son entourage, on insiste sur la volonté des Européens de réduire leurs dépendances comme ils ont pu le faire vis-à-vis de l'énergie russe.

"Autonomie stratégique, vous appelez ça comme vous voulez. Le fait est que nous devons avoir les moyens de nous protéger contre nos vulnérabilités", résume ainsi un responsable européen.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.